15/02/05 (B285) Communiqué de la LDDH pour soutenir le Peuple togolais et les communiqués de la DIDH et de la Ligue togolaise pour les Droits de l’Homme.


Noel Abdi Jean-Paul
Président de la LDDH
DIFFUSION D’INFORMATION
DU 15 FEVRIER 2005
DU COMMUNIQUE DE LA LTDH ET DE LA FIDH
SUR LES REPRESSIONS ARBITRAIRES
SUITE AU COUP D’ETAT FAMILIAL AU TOGO

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains
s’élève contre les répressions
arbitraires, à l’encontre des populations civiles du Togo qui ont manifesté
courageusement contre le Coup d’Etat familial au Togo du 5 février
2005.
Elle se joint à la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme et à
la FIDH, et condamne avec vigueur la répression par les forces de sécurité
de la manifestation du 12 février 2005 ainsi que les représailles
contre les témoins des évènements.

M.
NOEL ABDI Jean-Paul

_____________________________________________________

FIDH / LTDH : Répression
arbitraire des manifestations du 12 février :
Les témoins pris pour cibles

Paris, Lomé, le
14 février 2005 – la FIDH et son affiliée la Ligue togolaise
des droits de l’Homme (LTDH) condamnent avec vigueur la répression
par les forces de sécurité de la manifestation du 12 février
2005 ainsi que les représailles contre les témoins des évènements.

Depuis le coup d’Etat
ayant porté au pouvoir Faure Eyadéma, le fils du défunt
Président, les autorités tentent d’étouffer toute opposition.

Le pouvoir cherche tout
d’abord à bâillonner les médias indépendants :
coupures régulières de l’antenne de RFI et fermeture de quatre
radios privées après réquisition des matériels
d’émission. Vendredi 11 février, après de violents heurts
contre la population qui tentait de s’opposer à la fermeture de radio
nostalgie, deux manifestants, M. Akpossogna et M. Sevi ont été
enlevés par les forces de sécurité. Il est apparu que
le premier est détenu à la gendarmerie nationale. Nos organisations
sont sans nouvelle de M. Sevi.

Le samedi 12 février,
malgré l’interdiction du pouvoir de toute manifestation pendant les
deux mois du deuil national , 3000 personnes ont répondu à l’appel
lancé par six partis d’opposition et le Collectif des Organisations
de la Société Civile et Syndicales du Togo pour manifester pour
le retour à la légalité constitutionnelle. Dans le quartier
de Bé, les forces de sécurité ont chargé les manifestants
désarmés, au moyen de gaz lacrymogènes et coups de matraques.
Des témoins ont pu entendre des tirs à balles réelles.
Plusieurs manifestants ont été emmenés au siège
du RPT (parti au pouvoir) où ils ont été battus par des
militaires et gendarmes avant d’être relâchés.

Le bilan provisoire s’élève
à 5 morts et une vingtaine de blessés parmi les manifestants.

Depuis, les témoins
de cette répression sont la cible de miliciens qui tiennent quartier
général au siège du RPT.

M. Nomenyo Sena, secrétaire
général de l’organisation nationale pour l’unité totale
de l’Afrique (ONUTA) et membre du Collectif des Organisations de la Société
Civile et Syndicales du Togo, a disparu ce matin dans le quartier de Bé.
Alors qu’il filmait des étudiants demandant à la population
de respecter l’opération " ville morte " menée par
l’opposition politique, des témoins l’ont vu se faire enlever par des
personnes, non identifiées, conduisant un véhicule 4×4 noir.

Un peu plus tard dans
la journée, c’est au tour du Président de l’ONUTA, M. Kambiagou
Bansiti, d’être arrêté par les gendarmes, accusé
d’être à l’origine des troubles dans le quartier de Bé.

Ce même lundi, toujours
dans le quartier de Bé, un militaire a menacé d’arrêter
Adoté Akwei, président de la LTDH, parce qu’il fait de "
faux rapports pour ses patrons en France " sur la situation des droits
de l’Homme au Togo. M. Akwei tentait alors de dissuader les forces de l’ordre
" d’arroser " les étudiants.

Ce matin encore, Ernest
Assigbe, Quiyeni-Tina Kumana, Dodji Agbegna et Serge Kponfou ont été
arrêtés par les miliciens et détenus au siège du
RPT. M. Serge Kponfou relâché quelques heures après fait
état de mauvais traitements subis par les détenus. Ils ont été
arrêtés pour être questionnés sur leur ami en fuite,
Yves Yeme-Kponfou, accusé de détenir des images numériques
des allers et venus des miliciens au siège du RPT.

La FIDH et la LTDH expriment
leur préoccupation pour l’intégrité des personnes actuellement
détenues par les services de l’Etat comme par les miliciens du RPT.

Elles s’inquiètent
du climat délétère et arbitraire qui se développe,
laissant craindre le pire pour les populations civiles au Togo.

Elles rappellent que les
autorités togolaises autoproclamées assument la responsabilité
première des atteintes à l’intégrité physique
des civils.

La FIDH et la LTDH réitèrent
leur appel à la mobilisation des instances intergouvernementales concernées
y compris par l’instauration de sanctions visant exclusivement les auteurs
du coup d’Etat du 5 février.