21/04/05 (B294) ELLE COURT, COURT …… LA DICTACTURE ! (Lecteur)

Le 08
avril 2005 a confirmé une chose.

Djibouti,
à l’image de l’Afrique toute entière, n’est
qu’un détail aux yeux de ce monde .

L’ineffable
dictateur djiboutien, a repris du service. Six ans, n’ont pas suffi
à altérer sa soif inextinguible de pouvoir.

Le «
LOUIS XVI » djiboutien, a été réélu, sans
que cela n’émeuve la communauté internationale, tourneboulé
par la mort du pape.

Cet ersatz
d’élection n’aura point suffi, à masquer une dictature
à visage découvert, qui ne s’embarrasse guère de
scrupules lorsqu’elle est confrontée à une contestation
quelconque.

Rafles,
arrestations, séquestrations, répressions… voilà
ce que l’on a vécu, le 08 avril, pour les quelques milliers de djiboutiens
qui ont osé dire NON, en osant s’abstenir, en dépit des harcèlements
et des persécutions.
« NON, à l’injustice, NON à l’oppression,
à la vilenie… ».

A ces
Djiboutiens qui ont bravé l’interdit, j’aimerais apporter
mon soutien et témoigner de ma sympathie, de toute mon admiration.
Seul votre combat, pourra changer la donne, dans une société
muselée de toute part, par un régime aux abois.

A la flétrissure
imposée par le système aux Djiboutiens que nous sommes, nous
devons répondre par le combat, l’énergie et la révolte.
Il incombe à chacun de nous, d’œuvrer pour le bien de la
communauté et non celle de l’ethnie ou de la tribu.

Néanmoins,
je reste très lucide sur la difficulté de la tache à
accomplir eu égard à une société djiboutienne
que l’on a divisée, cloisonnée à guise, au fil
du temps.

28 ans
ou presque après l indépendance, quel bilan peut-on tirer ?

Certainement, celui d’une société civile bigarrée,
à l’état de mortification avancée .

Rares,
sont ceux qui osent se soulever contre ce régime moribond, qui n’hésitent
plus à user de tous les moyens coercitifs pour asseoir son assise.

Rares,
sont les intellectuels qui soufflent un vent de contestation au sein de la
société. Ceux la même, sont plus soucieux d’assurer leur
fin de mois avant tout. Je vis surtout ces « intellectuels » autoproclamés,
ceux que le régime a soudoyés, ceux que j’appelle les
« BAC+2 », « BAC+3 » de pacotille, qui pensent avoir
fait le tour de la « chose » alors qu’il en est rien.

Et ne
me parlez surtout pas de l’Administration djiboutienne, paralysée
par une gabegie ambiante, où l’on retrouve tous les « pro
» de l‘action inconséquente et vaine. C’est un drôle
de pays que ce pays où même les petits chefs de service ont la
liberté de pratique des excés de zèle sélectifs.

Et comment
expliquer que le chômage, dans ce minuscule Etat, bat tous les records,
avoisinant les 51%, sans que cela n’émeuve personne. Est-il dans
l’ordre des choses, d’accepter le fait d’être djiboutien,
jeune, évincé de l’école à 12 ans (par l’odieux
concours de l’entrée en sixième), chômeur à
durée indéterminée à 13 ans, drogué de
Khat à 14 ans, puis exclus définitivement du « système
» à 15 ans, pour finir telle une épave, s’échouant
sur les bords de sa propre société, ……comme tant
d’autres.

Une société
qui ne se soucie point de sa jeunesse est une société qui se
meurt.

Mais,
notre monarque, n’en a cure de cette jeunesse djiboutienne, désœuvrée,
…, vouée à elle même. Au contraire, il n’a
cessé de l’enfoncer.

Il détient
un pouvoir politique absolu dont il se sert pour modeler la société
à sa guise et à son service.

Il est
notoire que les députés et les ministres sont élus, selon
leur niveau d’allégeance, de fidélité, de dévotion
et d’inculture. L’Assemblée nationale ne constituant qu’une
simple chambre d’enregistrement, dont la vacuité et le non sens
n’échappent à personne.

Ce faisant,
notre monarque distribue des pourboires d’un côté, en direction
des éternels fayots et des coups de matraque de l’autre pour calmer
les ardeurs libertaires d’éternels impénitents.

Tel est
vie courante, la vie de tous les jours à Djibouti.

Cependant,
nous ne pouvons plus accepter l’inacceptable, tolérer l’intolérable
et supporter l’insupportable. Il incombe à tout citoyen djiboutien,
digne de ce nom, de résister et de combattre ardemment cette dictature
aveugle, au delà des ethnies, au delà des tribus.

L‘heure
n’est plus aux tergiversations mais à l’action citoyenne
et civique. "Tant qu’il y’a la vie, il y a de
l’espoir"
dit le vieil adage.

Pendant
ce temps, le démoniaque monarque djiboutien, s’apprête
à renforcer sa main mise sur le pays, à bafouer sans vergogne
les Droits humains les plus élémentaires, à piller allégrement
les deniers publics, à museler la presse opposante….

Pendant
ce temps, les djiboutiens n’en finissent plus de crouler sous le chômage,
la paupérisation galopante, l’échec patent du système
éducatif, les problèmes d’habitabilité, les problèmes
…………………

Et surtout,
pendant ce temps, elle court, court …… LA DICTATURE !

 

Un
étudiant djiboutien à Paris.