23/10/05 (B321-A) Libération : Borrel: la piste de l’uranium enrichi

__________________________ Note de l’ARDHD
Depuis plusieurs années, nous nous faisions l’écho des magouilles de Guelleh et des rumeurs concernant de possibles trafics de matières nucléaires dangereuse. Cette hyptothèse prend un caractère officielle depuis quelques jours, ce qui pourrait confirmer la justesse de nos informations …
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Cette hypothèse a été évoquée par la veuve du juge assassiné à Djibouti.

par Brigitte VITAL-DURAND
QUOTIDIEN : jeudi 20 octobre 2005

Elisabeth Borrel peut se sentir un peu «moins seule» depuis hier. Une cinquantaine de personnalités ­ magistrats, avocats, responsables de mouvement, hommes politiques de gauche et de droite ­ se sont rendues à la Maison de l’Amérique latine à Paris pour apporter leur soutien à la veuve de Bernard Borrel, magistrat mort à Djibouti le 19 octobre 1995. Suicidé, ont longtemps voulu faire croire les autorités djiboutiennes et françaises. Victime d’un assassinat politique, accusent sa famille et ses avocats désormais rejoints par les signataires de l’«appel pour la vérité sur l’assassinat du juge Borrel» (Libération du 17 octobre). Mobile du crime ? La piste d’un trafic d’uranium enrichi, dont le juge aurait eu connaissance, est évoquée pour la première fois en public par Elisabeth Borrel. Ce qui expliquerait le classement secret défense de documents d’Etat, auquel se heurtent les avocats de la famille à la recherche de l’identité des commanditaires.

Jean-Pierre Cochard, avocat général honoraire à la Cour de cassation, demande qu’à Lisieux, ville où Bernard Borrel était procureur avant son départ à Djibouti, une rue porte son nom avec cette mention : «Assassiné par raison d’Etat.» «Il y aura toujours une raison d’Etat et des spadassins, une opinion soumise et quelques révoltés. Et c’est en tant que vieux révolté que je vous apporte mon appui total.» François Colcombet, ancien député socialiste, magistrat lui aussi, explique qu’«à un moment les affaires ne sont plus judiciaires mais politiques», et dans ces cas-là, «il se trouve des juges, des médecins, des experts, aux ordres», ajoute-t-il, faisant allusion aux puissants tenants de la thèse ­ longtemps officielle ­ du suicide. L’ancien ministre Louis Besson, Yvette Roudy, maire de Lisieux, ou Aida Chouk, présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), apportent leur soutien, comme Henri Malberg, du Parti communiste, Jean-Jacques de Felice pour la Ligue des droits de l’homme, et aussi Jean-Marc Florand, élu la veille président du groupe Mialet contre «tous les dysfonctionnements» de la justice.

«Je suis très fier de mon père qui s’est élevé contre les magouilles de l’Etat», a simplement déclaré le fils aîné du magistrat.