23/05/09 (B500) Nouvelles de Somalie …. Les forces gouvernementales mènent une action contre les insurgés dans des quartiers de Mogadiscio : de nombreuses victimes surtout parmi les civils, mais aussi les militaires fidèles au Gouvernement. L’attaque semble avoir été repoussée par les milices islamistes, mais il est difficile de le vérifier … (6 articles en Français)

________________________ 6 – Lakoom (France)

«Addis-Abeba n’envisage pas d’intervenir en Somalie pour le moment»

L’Ethiopie ne compte pas intervenir militairement en Somalie « pour le moment », où de nouveaux affrontements ont éclaté entre les forces gouvernementales et des insurgés, a affirmé hier le ministre éthiopien de la Communication Bereket Simon.

Lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba, M. Bereket a déclaré que les récents évènements survenus en Somalie montraient clairement que la situation empirait. « Il n’y a pas de menace directe pour l’Ethiopie, donc nous n’étudions pas la possibilité de retourner en Somalie pour le moment », a-t-il souligné.

De nouveaux combats ont opposé dimanche des forces gouvernementales aux insurgés des « Shebab » dans la ville de Jowhar, à environ 90 km au nord de la capitale somalienne Mogadiscio.

________________________ 5 – Le Point avec Reuters

Combats meurtriers à Mogadiscio, 45 morts dont 28 civils

Les forces gouvernementales somaliennes ont attaqué vendredi des positions tenues par des insurgés islamistes dans la capitale, Mogadiscio, provoquant des affrontements qui ont fait au moins 45 morts.

Il s’agit du plus lourd bilan pour une seule journée de combats en Somalie, dont les voisins redoutent qu’elle ne devienne un refuge pour les groupes islamistes liés à Al Qaïda.

« Au moins 45 personnes dont 28 civils ont été tuées dans les affrontements aujourd’hui », a dit à Reuters Yacine Gedi, vice-président de l’Organisation Elman pour la paix et les droits de l’homme.

« Cent quatre-vingts personnes ont aussi été blessées », a-t-il ajouté.

Les combats à l’arme lourde ont commencé avant l’aube dans les rues de Mogadiscio où les habitants tentaient de fuir les zones de fusillades.

Selon une habitante du quartier de Bakara, les forces régulières ont repris plusieurs postes de police dont les islamistes d’Al Shabaab s’étaient emparés.

« Ils ont encerclé le marché de Bakara, le principal bastion des Shabaab dans la ville. Nous espérons que les forces gouvernementales ne se retireront pas », a ajouté un autre habitant.

Un autre groupe islamiste armé, le Hizbul Islam, est visé par l’offensive. « Nous avons contre-attaqué et, dans certains quartiers, nous les avons repoussés. Il y a des victimes, mais je ne peux pas dire combien. Nous sommes en plein combat », a dit un porte-parole de ce groupe.

POURSUITE DES COMBATS

Le gouvernement a dit n’avoir guère d’illusions sur d’éventuelles négociations avec des insurgés « qui n’ont aucun programme politique et qui comptent des centaines d’extrémistes étrangers dans leurs rangs ».

« Les groupes d’opposition ne cessent de nous provoquer depuis trois semaines », a dit le ministre somalien de la Défense, Mohamed Abdi Gandi.

« Nous continuerons à combattre cette opposition et son idéologie étrangère. Il veulent abattre le gouvernement par la violence mais ils n’y arriveront pas », a-t-il ajouté.

Cheikh Hassan Dahir Aweys, influent chef islamiste jadis allié du président cheikh Sharif Ahmed, a prévenu que ses forces poursuivraient elles aussi le combat.

« Nous devrions battre le gouvernement bientôt, si Dieu le veut. Nous ne devons pas nous laisser tromper par les pro-occidentaux comme Sharif », a-t-il dit dans une interview à Reuters.

Il s’est par ailleurs revendiqué du soutien de l’Erythrée et a démenti la présence d’un grand nombre de combattants étrangers dans les rangs de sa milice.

« L’Erythrée nous soutient et l’Ethiopie est notre ennemie. Nous avons jadis aidé ces deux pays, mais l’Ethiopie ne nous en a pas remerciés. »

« Il y a peut-être deux ou trois Arabes qui, au nom de l’islam, sont venus se battre à nos côtés. Il n’y a pas un grand nombre de moudjahidine étrangers à Mogadiscio. Les arabes et nous sommes tous des musulmans, par conséquent nous sommes des arabes », a-t-il poursuivi.

« Nous ne nous battons pas pour nous emparer de positions, mais pour l’islam. Il est convenu dans l’islam que les chrétiens et ceux qu’ils soutiennent sont les mêmes, donc la guerre est notre devoir, tout comme la prière. »

Ces deux dernières semaines, les affrontements entre forces gouvernementales et islamistes armés ont fait des dizaines de morts. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), ils ont en outre déplacé 46.000 personnes.

Depuis le début 2007, les combats ont fait au moins 17.700 morts dans la population civile.

Les rebelles islamistes, dont la milice Shabaab que Washington accuse d’être étroitement liée à Al Qaïda, contrôlent la plupart du centre et du sud de la Somalie.

Ils y appliquent une interprétation rigoureuse de la charia, la loi islamique, que rejette une grande partie de la population somalienne.

Avec Ibrahim Mohamed et Mohamed Ahmed,
version française Henri-Pierre André, Guy Kerivel,
Grégory Blachier et Gregory Schwartz

_________________________ 4 – Romandie News avec AFP

Somalie: l’UA demande à l’ONU de prendre des sanctions contre l’Erythrée

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine (UA) a demandé vendredi soir au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des « mesures immédiates » pour sanctionner l’Erythrée à cause de son soutien aux insurgés islamistes somaliens, a indiqué la présidente du Conseil.

« Le Conseil (de l’UA) a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des mesures immédiates y compris l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne en Somalie et le blocus des ports et aéroports et de prendre des sanctions contre l’Erythrée », a déclaré devant des journalistes la présidente du Conseil de paix et de sécurité de l’UA (CPS), ambassadrice du Burundi, Epiphanie Kabushemeye.

Le CPS a également « exprimé sa grave préoccupation » suite aux informations faisant étant de la présence de combattants étrangers en Somalie aux côtés des islamistes et décidé de « condamner tous ceux, Etats ou individus, qui constituent des obstacles à la paix », a précisé Mme Kabushemeye.

Elle a ajouté que « le CPS a décidé d’appuyer l’Igad dans ses décisions prises lors du dernier sommet d’Addis Abeba et d’apporter un appui ferme à ses demandes au Conseil de sécurité de l’ONU ».

Les ministres des Affaires de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, six pays d’Afrique de l’Est et de la Corne), réunis en sommet extraordinaire mercredi, avait notamment demandé une zone d’exclusion aérienne, un blocus des ports et des aéroports somaliens, pour éviter que les insurgés islamistes puissent s’approvisionner en armes.

L’Igad avait également réclamé des sanctions contre l’Erythrée, accusée de soutenir directement les islamistes opposés au gouvernement de transition somalien (TFG).

Dans une déclaration adoptée à l’unanimité, le CPS s’est dit « préoccupé par les informations selon lesquelles l’Erythrée a fourni des armes à ceux qui s’opposent au gouvernement de transition (TFG) somalien, en violation de l’embargo de l’ONU sur les armes et demande à son comité des sanctions d’ouvrir une enquête ».

D’autre part, Mme Kabushemeye a indiqué que le CPS « va examiner le mandat de l’Amisom (la force de paix de l’UA en Somalie) lors de son échéance en juin et voir notamment s’il sera nécessaire de le renforcer en fonction de la situation ».

Pour le moment, l’Amisom déployée depuis mars 2007, compte plus de 4.300 soldats ougandais et burundais chargés de protéger en Somalie des sites stratégiques comme le siège de la présidence, Villa Somalia, le port et l’aéroport de Mogadiscio.

Mais leur mandat ne leur permet pas de s’engager dans les combats aux côtés des forces du TFG, mais seulement de se défendre en cas d’attaque directe.

Quatorze personnes, en majorité des civils, ont été tuées vendredi à Mogadiscio dans de violents combats déclenchés par une offensive des forces gouvernementales contre les insurgés islamistes.

___________________ 3 – USHUAÏA

Pluies mortelles en Somalie

Au moins sept personnes ont été tuées, et 15 autres blessées à Mogadiscio (Somalie), à la suite de pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville dans la nuit de mercredi à jeudi, annonce à la presse le maire de la ville, Mohamed Osman Dhagahtur. Des centaines de personnes ont du fuir leurs maisons.

Des inondations ont aussi perturbé la circulation dans plusieurs quartiers densément peuplés de la capitale, selon des témoins, interrogés par l’AFP.

« La plupart des victimes viennent du district de Bondhere (nord), où les gens vivent dans des habitations anciennes. Il n’y a aucun transport depuis ce matin (dans cette zone) car les routes sont inondées », affirme un habitant de la capitale.

La Somalie est entrée depuis avril dans l’une de ses deux saisons des pluies, appelée « Gu », et qui normalement prend fin en juin.

___________________ 2 – Le Républicain (Mali) par Maliweb.net

Somalie, la nation implosée

Rien n’y fait. Ni le relatif consensus de 2004 qui permit au Gouvernement Fédéral de Transition de prendre les commandes du bateau ivre et de lui éviter pour quelques mois, du moins, de couler. Ni l’invasion éthiopienne de 2007 qui eut raison des Tribunaux Islamiques, donc du vrai pouvoir de l’époque depuis qu’en 1990, une guerre civile de près de vingt ans, a ouvert une voie triomphale à la jurisprudence chéfaiste, sa morale rigoriste, sa justice sommaire mais aussi ses puissants canaux financiers.

Force est de constater qu’aujourd’hui la Somalie ne remonte pas à la surface, sauf pour ses pirates dont certains réussissent des coups d’éclats et contaminent d’autres groupes. Au contraire, elle s’enfonce la fière patrie des cinq grands clans ethniques qu’aucune puissance de l’histoire n’avait su entièrement réduire de Ménélik à Mussolini en passant par les armées française et britannique. L’Ethiopie lui a crée autant de problèmes que par son retrait expéditif que par son invasion très critiquable alors. L’Islamisme que la phobie sécuritaire de Bush réduisait au terrorisme et surtout à l’ennemi juré Al Qaeda, avait été affaibli. Mais à l’évidence, face à la crise de gouvernement central depuis les années 1990, aux velléités autonomistes de la majorité des dix-huit provinces du pays ainsi qu’à l’irrédentisme tribal soutenu par l’existence de plusieurs millions d’armes légères, selon l’ancien président Abudallahi Yusuf, l’affaiblissement des Tribunaux Islamiques avait constitué plus un problème qu’une solution.

Déjà amputée du Somaliland, la grande Somalie qui jadis réclamait une partie du Kenya, de l’Ethiopie, de l’Erythrée et de Djibouti, ne se contente plus de sa triste réalité de nation implosée. Elle est devenue une menace transnationale qui porte un coup sérieux au commerce international, notamment le ravitaillement en pétrole, à cause de la piraterie sur ses côtes. Avec la turbulente Erythrée et le Soudan qui peut lui aussi sombrer à tout moment, elle a fait de la Corne de l’Afrique une des zones les dangereuses au monde. Pour elle-même. Pour l’Union africaine qui est la seule à prendre au sérieux la tragédie de ce pays et ses risques sécuritaires graves pour la Région.

Les Nations-Unies, on l’a entendu, il y a une semaine par l’Ethiopien Menkarios n’est pas prête à y retourner. C’est vrai qu’elle y avait subi dans le temps un revers traumatisant. Donc autant y laisser, pour l’instant, les troupes africaines. Elles auront un peu d’argent de la communauté internationale pour tenter, au prix de leur vie hautement en danger, de faire entendre la raison à un pays que Jupiter a rendu fou. Mais c’est ça le contrat entre l’Afrique et les pays nantis depuis longtemps : la sous-traitance. Or, la Somalie a besoin d’être traitée, pas sous-traitée.

Adam Thiam

____________________________ 1 – AFP

Somalie: nouveaux combats entre insurgés et gouvernement, 14 morts

De Mustafa HAJI ABDINUR

Quatorze personnes, en majorité des civils, ont été tuées vendredi à Mogadiscio dans de violents combats déclenchés par une offensive des forces gouvernementales contre les insurgés islamistes qui ont promis de renverser le président et islamiste modéré, Sharif Cheikh Ahmed.

Les forces gouvernementales ont attaqué vendredi matin trois quartiers – Tarbunka, Bakara et Howlwadag – tenus jusqu’à présent par les insurgés dans le sud de Mogadiscio.

Au moins 14 personnes – 11 civils et trois soldats – ont été tuées dans ces nouveaux heurts, selon des témoins. Un journaliste somalien de Radio Shabelle figure parmi les victimes. Selon des sources médicales, 53 personnes ont été admises à l’hôpital Médina de la capitale.

Le porte-parole de l’armée somalienne, Farhan Mahdi Mohamed, a assuré que ses troupes poursuivraient les combats jusqu’à ce que les insurgés soient délogés de Mogadiscio. Mais des témoins ont rapporté que des éléments de l’armée somalienne avaient battu en retraite.

En début d’après-midi, les combats avaient diminué d’intensité et se limitaient à des tirs sporadiques d’armes automatiques, a constaté un correspondant de l’AFP.

L’Union nationale des journalistes somaliens a condamné la mort du journaliste.

« Il rentrait à la radio quand des tirs l’ont atteint à la poitrine. Son corps est resté sur la route pendant 45 minutes alors que les milices échangeaient des tirs et personne ne pouvait récupérer son corps », a protesté l’association dans un communiqué.

D’autres témoins ont rapporté à l’AFP avoir vu les corps de trois soldats gouvernementaux dans une rue de la capitale.

« Les forces gouvernementales ont battu en retraite hors de la zone et je peux voir les corps des soldats dans ma rue », a déclaré un témoin, Faisal Hashi.

Un journaliste de l’AFP a en outre vu les corps de deux civils tués par des balles perdues.

Par ailleurs, huit passagers d’un bus ont été tués par un obus de mortier, selon des témoins.

« Le bus était en train de passer devant ma grille lorsque le désastre s’est produit. Il y avait du sang et des morceaux de corps humains partout. C’était une vision d’horreur », a déclaré à l’AFP Bashir Abdurahman.

Plus tôt vendredi, le porte-parole de l’armée avait affirmé que ses troupes avaient repris le contrôle de ces trois quartiers tenus par des insurgés.

Mais l’un des porte-parole des shebab a démenti cette affirmation.

« Les ennemis d’Allah ont attaqué nos positions ce matin et nos combattants se défendent actuellement. Ils (soldats gouvernementaux) n’ont pas repris ces positions », a déclaré à l’AFP cheikh Ali Mohamoud Rage.

Depuis le 7 mai, les insurgés ont lancé une offensive sans précédent, menée par la milice « Hezb al-Islamiya » du chef islamiste radical cheikh Hassan Dahir Aweys, et par les islamistes radicaux des shebab, pour chasser du pouvoir le président Sharif Sheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier à la tête du pays.

Ces derniers combats ont fait plus d’une centaine de morts, en majorité civils. Selon le dernier décompte du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), environ 46.000 habitants de Mogadiscio ont été déplacés.

Mercredi, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, 6 pays d’Afrique de l’Est), alarmée par l’offensive des islamistes radicaux, a exhorté l’ONU à imposer un blocus maritime et aérien de la Somalie pour priver les insurgés de leurs renforts en armes et en combattants.