07/04/06 (B344-B) Après les élections présidentielles et législatives, c’est toujours M. Boycott qui remporte « haut la main » les dernières élections régionales. La Nation se fait l’écho de l’importance de ce message adressé à Guelleh, mais aussi des querelles parmi les partis infédoés au RPP. (La Nation – Info lecteur)

____________________________ Note de l’ARDHD
En dépit des maquillages informatiques et médiatiques de l’équipe de Guelleh, le pouvoir, au risque de perdre définitivement toute crédibilité, ne peut plus cacher l’ampleur du boycott et la réussite du mot d’ordre lancé de façon unanime par toutes les organisations de l’opposition.

Dans sa dernière édition, La Nation est contrainte de s’en faire l’écho.

____________________________________________________ La Nation

La bataille de Djibouti


Les leaders des partis ont eu beau s’égosiller et promettre monts et merveilles, ils n’auront finalement pas réussi à convaincre les Djiboutiens de se rendre massivement aux urnes le 31 mars dernier. En effet, sur les 75 000 électeurs de la commune de Boulaos appelés à voter pour choisir leurs représentants, seuls 20 000 ont accompli leur devoir civique.


Ce trop faible taux de participation n’étonne personne car ce n’est pas la première fois que cela arrive. A quoi cela tient-il ? Pour Idriss Arnaoud, commentant  en direct les résultats lors de la soirée électorale animée par Salah Ismaïl, ce faible taux de participation s’explique par le fait que « 30 % des personnes inscrites sur les listes électorales  sont soit décédées soit absentes du territoire national depuis bien longtemps « . Autrement dit, une refonte des listes électorales s’impose donc.


Sur 600 personnes inscrites dans un bureau de vote au cœur de la capitale, seule une poignée a voté. Il en fut ainsi sur l’ensemble du territoire national. Il arrive parfois que quelques centaines d’électeurs  pris d’une furieuse envie de changer le cours des choses, fassent « exploser » les urnes mais ce sont là des exceptions assez rares, la tendance générale étant à une faible participation.


En attendant  la refonte implicitement évoquée par le président de l’Assemblée nationale, une minorité d’électeurs décide pour tous les autres.  Et la libre expression populaire a donc donné la victoire à la liste RPP un peu partout dans le pays.


La bataille de Djibouti, qui fut la plus rude pour tout le monde et dans laquelle bien de gens ont laissé des plumes,  a donc été gagnée par la liste RPP conduite par Ali Ismaïl Yabeh.  Avec 54 sièges, le parti du 4 mars est largement majoritaire et  l’ancien commissaire de la République est pressenti pour devenir le maire de la capitale.


Le mouvement dit « citoyen », l’autre vainqueur de ces élections, obtient, lui, 11 sièges loin devant le FRUD qui ne disposera que de six sièges. Neveu d’un certain Hassan et novice en politique, Houssein Idriss Gouled est en train de tracer sa voie au sabre, bousculant tout sur son passage. Hommes et partis. 


Ces 11 sièges gagnés si admirablement le comblent-ils de joie ?


Il semblerait  que non. Car l’homme ne serait pas d’accord avec la manière dont les sièges ont été répartis. Ayant obtenu 32% de voix, il réclame, semble-t-il, 32% des 71 sièges du conseil communal de Boulaos.


Un communiqué de presse signé par lui-même et par le leader du mouvement Droit et Justice (dont la liste, gentiment mono ethnique, a obtenu trois sièges dans la commune de Balbala) a été rendu public pour exprimer cette contestation. 


Un début de polémique est donc né. La giboulée de ces deux derniers jours contribuera-t-elle à calmer les esprits?  Espérons-le car en ce début d’été, le principal souhait des Djiboutiens  est que la page des élections soit tournée.