09/06/06 (B353-B) La Conférence internationale du Travail se tient à Genève. Parmi les dossiers, celui de Djibouti devrait être examiné avec un soin attentif, d’autant plus que les représentants du BIT, de la CISL et de la FIDH qui ont été expulsés ou interdits de pénétrer sur le territoire, devraient s’exprimer librement.

ARDHD : La fête pour Guelleh, en tout cas pour son image de marque qui devrait prendre un coup sérieux …. !


Le Président

NOTE D’INFORMATION

DU 8 JUIN 2006



LE POUVOIR DJIBOUTIEN
FACE A L’OIT A GENEVE

 

La Conférence internationale du Travail organisée par l’Organisation
Internationale du Travail (OIT)  se tient en ce moment à Genève.

C’est une heureuse occasion d’examiner la situation du syndicalisme
indépendant dans notre pays.

Après les répressions antisyndicales massives de 1995, les années 2005 et
2006 ont été particulièrement noires pour les Travailleurs affiliés à la
Centrale syndicale indépendante de l’Union Djiboutienne du Travail (UDT).

Aux licenciements arbitraires des Travailleurs portuaires en octobre 2005
est venue s’ajouter la mise hors jeu de ce syndicat indépendant et
l’incarcération de ses dirigeants et leur mise sous contrôle judiciaire
depuis avril 2006.

Conséquence de ces mesures iniques, les syndicats indépendants ont décrèté
un deuil syndical le 1er mai dernier, s’abstenant pour la première fois de
commémorer la fête du Travail en signe de protestation.

Depuis ces malheureux évènements le pouvoir n’a pas renoncé à démanteler le
syndicalisme libre.

D’ailleurs la Délégation gouvernementale actuellement présente à Genève ne
semble pas porteuse d’ouverture et de dialogue.

Car, comme chaque année elle est accompagnée par des syndicats-maison, alors
que les dirigeants des syndicats libres ont vu leurs passeports confisqués
par la police (FNP).

Il ne fait aucun doute que la FIDH, la CISL et le BIT (dont les chargés de mission ont été expulsés manu militari) également présents à cette Conférence hausseront le ton face aux violations répétés et flagrantes des Conventions internationales sur les droits des Travailleurs  toutes ratifiées par la République de Djibouti.

En attendant les résultats des travaux de Genève.
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) confiante sur l’issue des travaux de Genève :

  1. appelle la communauté internationale à favoriser le dialogue en particulier avec les centrales syndicales indépendantes Djiboutiennes ;
  2. dénonce l’acharnement judiciaire à l’encontre de l’UDT ;
  3. demande la réintégration de tous les syndicalistes licenciés en 1995 ;
  4. la réintégration immédiate de tous les Travailleurs portuaires abusivement licenciés en octobre 2005, suite à un mouvement de grève ;
  5. exige la normalisation de la situation salariale de l’ensemble des Travailleurs en République de Djibouti ;
  6. l’abandon du nouveau Code du Travail  rétrograde et antisocial élaboré sans concertation avec les Représentants des Travailleurs.

M. NOEL ABDI Jean-Paul