28/07/06 (B361) 1 – Un ministre somalien qui faisait campagne contre la présence des troupes éthiopiennes en Somalie et l’action du Premier Ministre, tué par balles. (Nouvel Obs) 2 – Le pouvoir du Président par intérim, de plus en plus fragilisé (L’Express)

————————————- 1 – Nouvel Obs
Somalie : un ministre
tué par balles

Abdalla Derrow Issak a été abattu alors qu’il sortait de la mosquée. Son assassin a réussi à prendre la fuite.

Un ministre du gouvernement somalien qui faisait campagne pour le départ de l’actuel Premier ministre a été tué par balles à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), vendredi 28 juillet, devant une mosquée après la prière du vendredi.
Un homme non identifié a tiré sur Abdallah Isaaq Deerow, le ministre somalien des Affaires fédérales et constitutionnelles avant de prendre la fuite.

Selon un témoin, « Les gens se sont précipités (vers lui) quand il a été atteint. Il est mort pendant son transfert à l’hôpital. Personne n’a poursuivi l’assaillant ».

Un policier a déclaré sous couvert d’anonymat que « des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux et ont immédiatement commencé à interroger les témoins ».

Situation politique chaotique

Abdalla Derrow Issak était membre du gouvernement depuis la mise en place des institutions de transition fin 2004. Ces derniers jours, il tentait d’obtenir du soutien pour faire aboutir une motion de censure visant le Premier ministre Mohammed Ali Gedi. Toutefois, Abdalla Derrow Issak ne figurait pas parmi les 18 ministres qui ont remis leur démission, jeudi, estimant que le gouvernement n’était pas parvenu à ramener la paix dans ce pays déchiré. AP

La Somalie n’a pas de gouvernement central depuis le début de la guerre civile en 1991.

__________________________ 2 – L’Express

Un pouvoir fragilisé
(Sahra Saoudi)

18 ministres et secrétaires d’Etat du gouvernement de transition somalien ont démissionné, hier, pour protester contre la politique du Premier ministre Ali Mohamed Gedi et contre la présence des troupes éthiopiennes dans leur pays

Le fragile équilibre politique du gouvernement de transition en Somalie a une nouvelle fois été ébranlé, hier. 18 de ses membres, 11 ministres et 7 secrétaires d’Etat, ont remis leur démission au Premier ministre, Ali Mohamed Gedi, pour dénoncer sa politique, notamment à l’égard de l’intervention militaire dans le pays de l’Ethiopie voisine.

« Le Premier ministre est impatient de voir Mogadiscio attaqué par des forces soutenues par le gouvernement éthiopien. Je ne veux pas être membre de ce cabinet », a dénoncé l’un des partants, le ministre des Travaux publics et du Logement, Osman Hassan Ali Atto. « Il y a de nombreuses manières de régler le problème somalien pacifiquement », s’est-il justifié, se prononçant « contre toute forme d’intervention militaire pour régler la crise » en Somalie, ravagé par la guerre civile depuis 1991.

« Le dernier fief des chefs de guerre »

De leur côté, les islamistes somaliens ont pris possession, jeudi, au coeur de Mogadiscio, de l’ancien palais présidentiel. Criblé de balles, ce bâtiment était occupé depuis 1991 par des chefs de guerre. « Cela a une grande signification pour les tribunaux islamiques d’occuper le dernier fief des chefs de guerre », a expliqué Abdirahman Janakow, vice-président du Conseil suprême islamique de Somalie (SICS), mouvement qui, le 12 juillet dernier, avait déjà pris le contrôle du principal port de la capitale et de l’aéroport international.

Le gouvernement, impuissant à établir son autorité depuis sa création en 2004, a signé le 22 juin à Khartoum un accord de cessation des hostilités avec les islamistes qui se sont emparés en juin de Mogadiscio et d’une partie du pays, après avoir vaincu les chefs de guerre qui y régnaient depuis le début de la guerre et qui avaient reçu, au début de l’année, le soutien des Etats-Unis, soucieux de contrecarrer l’essor des fondamentalistes musulmans.