05/02/07 (B381) RSF Reporters sans frontières – Communiqué de presse – Le harcèlement de l’hebdomadaire d’opposition Le Renouveau a repris

Reporters
sans frontières dénonce le retour de la politique de harcèlement,
par les autorités de Djibouti, de l’hebdomadaire privé Le Renouveau,
organe de l’un des principaux partis d’opposition du pays, ainsi que de son
directeur de publication, Daher Ahmed Farah, et de et ses collaborateurs.

"Après presque trois ans de calme relatif, Le Renouveau subit
de nouveau l’agressivité du gouvernement. Plutôt que de lancer
la police et la justice à l’assaut d’une des rares voix dissidentes
de Djibouti, les autorités devraient plutôt se rendre compte
qu’il est archaïque de maintenir un contrôle strict et frileux
sur l’information. Les collaborateurs du Renouveau et les proches de Daher
Ahmed Farah doivent être laissés en paix, dans la mesure où
on les poursuit pour un article qui a le seul tort de déranger le pouvoir
en place", a déclaré l’organisation.

Le 2 février 2007, la police djiboutienne a effectué une perquisition
sans mandat au domicile de Daher Ahmed Farah, actuellement à l’étranger,
affirmant être à la recherche du frère du journaliste.
Le lendemain, les forces de l’ordre ont interpellé et placé
en garde à vue Hared Abdallah Barreh, militant du Mouvement pour le
renouveau démocratique (MRD) et responsable de la distribution du journal,
ainsi que Farah Abadid Hildid, président d’une des fédérations
du parti. Les deux hommes sont actuellement détenus dans les locaux
de la police criminelle.

Souleiman
Farah Lodon et Souleiman Hassan Fadal, respectivement vice-président
et secrétaire général du MRD, ont pour leur part été
entendus par le procureur de la République, puis par la police et laissés
libres. Le 4 février, le domicile de Daher Ahmed Farah a une nouvelle
fois été perquisitionné. La police a confisqué
un ordinateur personnel.

Ces opérations de police font suite à l’ouverture d’une information
judiciaire contre Le Renouveau, pour un article intitulé : "Omar
Aïdid subit les foudres du pouvoir". Paru le 1er février,
l’article évoquait l’arrestation d’un commerçant, qu’un conflit
oppose au gouverneur de la banque nationale de Djibouti, par ailleurs beau-frère
du président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh.

Dans la ligne de mire du régime d’Ismaël Omar Guelleh depuis
plus d’une dizaine d’années, Daher Ahmed Farah avait été
arrêté à quatre reprises en 2003 et avait passé,
au total, une soixantaine de jours en prison au cours de l’année.
Son frère Houssein avait passé neuf jours en prison, en juin
2004, sous prétexte qu’il aurait "attenté à la vie
de la première dame du pays". Alors qu’il circulait en voiture
pour aller couvrir une manifestation populaire, il avait dû freiner
brusquement pour éviter le convoi officiel.