19/03/07 (B387-A) Communiqé du GED pour dénoncer la condamnation de Jean-Paul Noël ABDI.
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714 – 18/03/07.
La violence politique et l’impunité sont un problème
chronique à Djibouti. Malheureusement, l’injustice atteint tous les
échelons de la société, et paraît ne pas avoir
de limites.
La violence anti-syndicale est une réalité, de nombreux opposants
politiques sont menacés, y compris lorsqu’ils sont en exil dans des
pays occidentaux, des fonctionnaires de la police politique ont été
accusés de torturer à Djibouti et même de mener des exécutions
extrajudiciaires jusqu’en Occident ; et comme si cela ne suffisait pas, l’absence
d’une application effective de la loi et du respect des droits fondamentaux
de chaque citoyen/citoyenne ont cimenté la pratique permanente du lynchage
judiciaire des défenseurs des droits humains et des opposants politiques
comme façon de « rendre justice » et servir d’exemple.
Aujourd’hui, en condamnant à 6 mois de prison ferme et en plaçant
sous mandat de dépôt le président de la LDDH, M Jean Paul
Noël Abdi, sous un motif d’accusation fallacieux la justice djiboutienne
vient de contrevenir gravement, une nouvelle fois, aux exigences d’un procès
équitable au sens de l’article 6 de la Convention Européenne
des Droits de l’Homme.
Au nom des populations djiboutiennes, de l’opposition politique et des membres
du Gouvernement en Exil de Djibouti nous demandons aux autorités gouvernementales
en place :
– de garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et
psychologique de M Jean Noël Abdi alors que lesdites autorités
savent qu’il est atteint d’une grave maladie et qu’elles sont, dès
lors, directement responsables de la préservation de sa santé
;
– que ledit jugement inique soit cassé et qu’il soit procédé
à la libération immédiate de M Jean Paul Noël Abdi,
dans l’attente d’un nouveau procès dans lequel toutes les conditions
d’équité pour sa défense seront réunies ;
– que les autorités djiboutiennes se conforment strictement aux dispositions
de la Déclaration sur les Défenseurs des Droits de l’Homme,
adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies
le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article
1 qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en association
avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits
de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international »,
et son article 12.2, qui dispose que
« l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que
les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement
ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles,
discrimination de facto, pression ou autre action arbitraire dans le cadre
de l’exercice légitime des droits visés dans la présente
Déclaration » ;
M
Mahamoud IDRISS AHMED
président du Gouvernement en Exil de Djibouti