21/04/07 (B392-A) ALERTE ROUGE / Mais qui sont ces djiboutiens réfugiés en Ethiopie et qui risquent au minimum d’être les victimes de nouvelles décisions du HCR, annullant les aides minimum dont ils bénéficiaient et au pire, d’être renvoyés à Guelleh, qui saura les faire payer … à sa manière. Une mobilisation urgente en leur faveur est nécessaire.

LECTEUR
: A la demande de ces réfugiés djiboutiens en Ethiopie, je vais
essayer de vous expliquer à la fois leur histoire, mais aussi leurs
difficultés actuelles et les dangers que les décisions du HCR
font peser sur leur tête.

Qui sont ces réfugiés djiboutiens
?

En majorité,
ils sont des ex-résistants, qui ont pris les armes très jeunes,
entre 15 et 21ans et qui sont allés rejoindre les rangs de la résistance
du FRUD.

Ils ont refusé
de se joindre à M. Ougoureh Kifleh, lorsqu’il a négocié
son ralliement au régime en place, en désobéissant aux
directives de l’organisation.

Ces réfugiés
ont risqué leur vie pour une cause noble, à laquelle ils étaient
fort attachés. Ils ont estimé que le geste de M Kifleh était
une trahison. Découragés, ils ont quitté les rangs du
FRUD pour rechercher un asile politique en Ethiopie.

Chacun d’entre eux a perdu, qui un frère, qui un proche, qui un parent
..

Arrivés en Ethiopie, on ne leur a pas rendu la vie facile. L’Ethiopie
avait encore de bonnes relations avec Djibouti. Nombreux sont ceux qui ont
été torturés et/ou incarcérés.

Que leur reprochait-on en Ethiopie ?

Tout simplemenet d’avoir servi le FRUD !

En septembre 97, lors de l’extradition des opposants du FRUD(*) vers djibouti,
ils ont fuient la region afar et ils se sont installés à Addis
Abeba .

Pour
quelles raisons, refusent-ils de rentrer à Djibouti, comme voudrait
les convaincre (forcer ?) le HCR ?

S’ils
rentraient à Djibouti, ces réfugiés devraient faire face
à deux menaces :

1°)
Le régime et ses sbires

L’accord de paix signé à Paris en février 2000 entre
le FRUD et le Gouvernement est un papier vide.

Aucun
changement à ce jour, aucun début d’application des accords
de paix, en ce qui concerne le Nord du Pays. Le régime de Guelleh et
ses sbires se conduisent en vainqueur et ne respectent rien

Les bourreaux et ceux qui ont sauvagement massacrés leurs
proches, sont toujours libres à Djibouti. Ils on même pris du
galon !!

Or à
Djibouti, dans le silence de la Communauté internationale, les arrestations,
les intimidations continuent dans le nord du pays. Rien n’a changé
!

(Cf
pour exemple : le charnier que l’on vient de mettre à jour, le viol
impuni d’une jeune fille sourde et muette par des militaires de la garde rapprochée
de Guelleh)

2°) Le Groupe d’Ougoureh Kifleh


Les rancunes ont la vie dure. Ougoureh Kifleh qui a choisi de se rallier à
ceux qu’il avait combattu et qui a acquis un poste de Ministre de la Défense
(« à vie » ?) n’a jamais pardonné à ceux qui,
contrairement à lui, ont choisi la route de l’honneur et ont préféré
la route de l’exil à celle de la soumission !

C’est pour cette raison que le groupe d’Ougoureh
Kifleh ne leur fera aucun cadeau, s’ils tombent dans leurs mains. Tous les repentis, partisans de ce FRUD « Bis » occupent aujourd’hui des postes importants dans l’Armée,
dans la Police ou dans la Gendarmerie.

Ils sont terriblement mal à l’aise : ces réfugiés dénoncent, à juste titre,
les crimes et les trahisons monstrueuses qu’ils ont commis, avant même
que ne soit officialisé leur processus de négociation avec Guelleh
/ Gouled. Encore membres des forces du FRUD, ils ont tiré dans le dos de leurs anciens compagnons pendant des accrochages.

Cela se produisait
durant les affrontements entre le FRUD et l’Armee djiboutienne. Les futurs ralliés,
qui avaient déjà décidé de se rallier à Guelleh,
ont joué, durant un certain temps, un double jeu. Ils tuaient les véritables résistants, par traitrise.

Ces combattants
ont vite compris la manoeuvre terrible. Ils ont alerté les notables
AFAR de ces trahisons.

Mais aujourd’hui encore, à chaque fois, que le FRUD entreprend une action militaire
sur le terrain, les autorites éthioipiennes qui en sont informées,
s’acharnent sur les réfugiés ..

Comment
ne pas vivre en permanence dans la peur, dans des conditions pareilles ?

Ils ont
vieilli et ils aspirent à mener une vie calme et décente, dans
un contexte serein.

C’est pourquoi, ils lancent un appel à
la Communauté internationale et en particulier au HCR.

Je vous
transmets cet appel pour qu’il soit relayé par tous les supports.

Ils
ne demandent qu’une chose : c’est que l’on facilite leur déménagement
d’Ethiopie et leur réinstallation dans un autres pays ( à l’exception
de Djibouti), comme vous l’avez compris, puisqu’ils risqueraient de payer
de leur vie.

La
situation actuelle est dramatique.

Menacés
d’expulsion par l’Ethiopie et surtout de reconduite forcée vers Djibouti,
privés injustement et arbitrairement des aides du HCR (subsitance,
soins médicaux), ils sont plongés dans un contexte particulièrement
difficile.

Un grand merci de leur part à toutes
celles et à tous ceux qui vont se mobiliser pour qu’un terme soit mis
à cette injustice.

(*)
Note de l’ARDHD : parmi ces opposants qui seront ensuite incarcérés
à Gabode et que l’ARDHD a soutenu jusqu’à leur libération,
il y avait Mohamed Kadamy et ses frères de combat. Son épouse
Aïcha Daballeh, enceinte à l’époquen avait été
hospitalisée et finalement libérée, face à la
pression qui s’est exercée sur le régime.