14/06/07 (B399) RFI : La veuve du juge Borrel interpelle le président (Info lectrice)
Elisabeth Borrel et Olivier Morice, un de ses avocats, lors d’une conférence de presse à Paris ce 13 juin.
La veuve du juge français tué à Djibouti, en 1995, a écrit au nouveau président de la République. Dans cette lettre, rendue publique ce mercredi, elle lui demande de faire respecter l’indépendance de la Justice dans l’enquête sur la mort de son mari.
Bernard Borrel avait été retrouvé mort, le corps à demi-calciné, au pied d’un ravin. Djibouti a conclu à un suicide mais l’enquête française privilégie désormais la thèse de l’assassinat dans ce dossier qui prend des allures d’affaire d’Etat.
«L’Etat français agit depuis plusieurs années dans un sens contraire à la recherche de la vérité»…
La phrase est extraite du premier paragraphe de la lettre envoyée, ce mercredi, par Elisabeth Borrel au président Sarkozy. Une affirmation grave qui s’appuie sur les récents développements du dossier.
Lors des perquisitions aux ministères des Affaires étrangères et de la Justice, les juges d’instruction auraient en effet saisi des documents montrant qu’il y a eu des interventions politiques dans cette affaire.
«En votre qualité de chef de l’Etat, écrit Elisabeth Borrel, je vous demande de me recevoir et de prendre l’engagement de faire respecter les principes, qui seuls, permettront l’aboutissement de mon combat».
Elisabeth Borrel souhaite également être entendue comme témoin par la Cour européenne de Justice. Celle-ci a été saisie en janvier 2006 par Djibouti, contre la France.
L’avocat d’Elisabeth Borrel, maître Olivier Morice, évoque des «accords passés entre le président djiboutien et Jacques Chirac».
L’ancien président français est dans la ligne de mire.
Dans l’entourage de son successeur, on se contente d’indiquer que la lettre d’Eslisabeth Borrel, n’est pas encore arrivée à l’Elysée.
avec Raphaël Reynes