29/03/99 (LIB 001) INTERNATIONAL COMMISSION OF JURISTS

Commission
international de juristes
Comisión Internacional de Juristas
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COMMUNIQUE
DE PRESSE – COMUNICADO DE PRENSA La
CIJ demande la libération immédiate de Me Aref à Djibouti Genève, le 29 mars 1999
La Commission
internationale de juristes (CIJ) et son centre pour l’indépendance des magistrats
et des avocats (CIMA) sont extrêmement préoccupés par le sort de Me Aref Mohamed
Aref, avocat et défenseur des droits humains à Djibouti.

L’avocat
est détenu depuis le 15 février 1999, à la prison de Gabode à Djibouti, dans
des conditions absolument épouvantables.

Le
16 mars dernier, la CIJ et le CIMA avaient mandaté M. Khemaïs Chammari, Expert-Consultant
et défenseur des droits humains, pour effectuer une mission à Djibouti. L’objectif
de cette mission était de contribuer à mettre un terme à la détention de Me
Aref.
Au terme de
cinq journées de contacts insistants entre Genève et Djibouti et auprès de
l’ambassade de ce pays en France, le CIJ et le CIMA se sont vus opposer une
fin de non recevoir concernant l’objet même de la mission envisagée et l’obtention
par M. Chamarri d’un visa d’entrée à Djibouti.

La CIJ et
le CIMA sont consternés par cette décision et appellent Djibouti à revoir
sa position sans délai. La CIJ et le CIMA avaient insisté, dès l’annonce des
démarches auprès des autorités, sur le caractère humanitaire de la mission
et leur volonté d’observer toute la discrétion requise.

La mission
de la CIJ et du CIMA devait intervenir à quelques jours de la fête religieuse
de l’Aïd AI Idha à l’occasion de laquelle des gestes d’apaisement sont traditionnellement
consentis et à trois semaines du scrutin présidentiel du 9 avril prochain
dont la préparation suscite d’inquiétantes tensions.

La mission
pouvait constituer une occasion propice à renouer le dialogue entre Djibouti
et les organisations internationales des droits humains et pour mettre un
terme aux manquements graves qu’elles sont constaté à Djibouti en matière
d’indépendance de la justice, de sauvegarde du droit à un procès équitable
et de respect des engagements internationaux souscrits en matière de droits
humains.

Le
comportement adopté par les autorités tend à confirmer le bien fondé des critiques
dont le gouvernement de Djibouti fait l’objet au sein de l’opinion internationale
de parmi les juristes attachés à la primauté du droit, a déclaré M. Adama
Dieng, Secrétaire général de la CIJ.

Il a tenu
à préciser que la CIJ et le CIMA avaient eu l’occasion de faire part aux autorités
djiboutiennes, avant le verdict du 15 février 1999, à l’issue duquel Me Aref
a fait l’objet d’un mandat de dépôt suite à une audience expéditive, de leur
préoccupation.

Cette inquiétude
portait sur la manière dont avait été conduite, depuis 1994, l’affaire relative
à une transaction commerciale qui se solde aujourd’hui par cette détention.
Me Aref a été condamné à une peine de deux ans de prison dont six mois fermes.

La crainte
de la CIJ et du CIMA est que l’affaire pour le moins ambiguë pour laquelle
Me Aref a été mis en accusation procède, en réalité, d’un acharnement politico-judiciaire
suspect destiné à discréditer un homme connu pour sa défense des droits humains
et de la démocratie.

Ainsi,
nous réitérons notre appel aux autorités djiboutiennes afin qu’elles libèrent
sans tarder Me Aref et prennent des dispositions pour le renforcement du respect
de la primauté du droit.