12/09/07 (B412) RUE 89 Elisabeth Borrel poursuivie en diffamation Par David Servenay (Info lectrice)

Bientôt un grand déballage
public sur l’affaire Borrel ?

En tout cas c’est ce que promet d’offrir le
tribunal correctionnel de Paris qui examinera la plainte en diffamation déposée
par Alain Romani, longtemps installé à Djibouti, à l’encontre
d’Elisabeth Borrel et de son éditeur Flammarion.

Lundi matin, la veuve
du juge assassiné à Djibouti a été mise en examen
pour « complicité de diffamation publique ». Romani, ancien
propriétaire du café l’Historil, s’estime diffamé par
plusieurs passages du livre publié l’an dernier sous le titre « Un
jjuge assassiné ».

Il conteste ainsi formellement sa présence
dans les jardins de la présidence djiboutienne, le 19 octobre 1995,
quelques heures seulement après la découverte du corps du magistrat à moitié calciné.
D’après le témoignage d’un ancien lieutenant de la Garde présidentielle,
ce jour-là, vers 13h, cinq hommes s’avancent vers Ismaël Omar
Guelleh, alors chef de cabinet du président Aptidon.

« Le juge
fouineur est mort et il n’y a plus de traces » Dans un des passages
visés par la plainte, Mohamed Alhoumekhani raconte: « Je les connais
tous…, Il y a le chef des services secrets, Hassan Saïd, le chef de
corps de la gendarmerie, le colonel Mahdi… Un Français était
avec eux…

Et ce qui m’a surpris aussi, c’est la présence de deux
types, condamnés pour terrorisme, et qui auraient dû être
en prison. Le premier se nomme Adouani, et il est le responsable de l’attentat à la
bombe dans le bar de l’Historil, en 1987…

L’autre, c’est Awalleh Guelleh,
arrêté après l’attentat du café de Paris en 1990.
Les cinq hommes ont approché vers nous. C’est Awalleh Guelleh qui
est venu tout prêt d’Ismaël Omar Guelleh et il a parlé en
langue somalie: «Le juge fouineur est mort et il n’y a plus de traces».
Ismaël Omar Guelleh a demandé si toutes les traces avaient été effacées,
les autres l’ont rassuré et ils ne sont pas restés très
longtemps.

 » Dans un passage ultérieur, l’identité du « Français » est
donnée par Elisabeth Borrel: Alain Romani. Ce dernier nie. A l’appui
de ses dires, il a produit aux juges en 2003 son passeport orné de
tampons de sortie de territoire, ce qui lui permet d’affirmer qu’il a quitté Djibouti
la veille, le 18 octobre, pour la Réunion.

Jusqu’à maintenant,
il n’avait pas jugé de tels propos diffamatoires, alors que cette
conversation dans les jardins de la présidence, Mohamed Alhoumekhani
l’a raconté des dizaines de fois, à au moins autant de journalistes.

Avec toujours les mêmes détails. Pourquoi ce Corse d’Afrique
a-t-il soudain décidé d’attaquer en justice ? Réponse
dans quelques mois. Un bon procès vaut parfois mieux qu’un mauvais
silence.