06/12/07 (B424) Copie de la plainte déposée par le Président de la LDDH à l’encontre des pratiques du Colonel Omar de la FNP, directeur de la sécurité, pour séquestration de véhicule et de téléphone portable.

Djibouti, le 5 décembre 2007

Au Procureur de la République.
Tribunal de Djibouti.

Monsieur le Procureur,

Je vous informe que : du dimanche 2 décembre 2007 à 12 heures 30 au lundi 3 décembre 2007 à minuit (24 heures) j’ai été mis en garde à vue la plus arbitraire avec un motif fallacieux.

Dès mon arrestation le lieutenant Cher m’a confisqué les clés du véhicule que je conduisais et le portable que j’avais.

Hier 4 décembre 2007 je me suis rendu à la Brigade Criminelle pour récupérer mes affaires confisquées et ce même lieutenant Cher m’a très poliment dit :

– qu’il avait remis les clés au Directeur de la Sécurité Publique le Colonel Omar,

– qu’il faut donc aller voir le Colonel Omar pour les récupérer.

Je me suis immédiatement rendu chez le Colonel et on m’a informé qu’il était absent car participant à une réunion.

Ce matin 5 décembre 2007 je me suis rendu au Bureau du Colonel Omar.

Le policier de garde m’a dit d’attendre, et quelques minutes après un Officier de la Police Judiciaire M. Moktar que je connais personnellement, et sorti de son Bureau.

Je l’ai immédiatement informé :

– que le Lieutenant Cher m’a demandé d’aller récupérer mes clés et mon portable auprès du Colonel Omar,

– qu’il s’avère nécessaire aussi de donner des instructions au Lieutenant Cher pour qu’il me laisse prendre le véhicule.

L’Officier de Police judiciaire Moktar m’a dit :

– que le Colonel était occupé pendant deux jours, qu’il ne sait pas qui a donner l’ordre de refus de me restituer mes biens et qu’il m’avait rien à voir avec cette affaire.

Je suis scandalisé par de tels propos, car il aurait suffit d’un simple coup de téléphone du Colonel Omar à son subalterne le lieutenant Cher pour qu’immédiatement la raison revienne.

Je tiens à souligner qu ‘après une arrestation arbitraire suivie d’une garde à vue de trente heures (30h) aussi arbitraire qu’illégale, le Colonel OMAR continue arbitrairement et sans aucune décision judiciaire la confiscation de mon véhicule ainsi que de mon portable.

Face à ces humiliations constantes, à ces entraves à ma liberté, je dépose donc une plainte pour abus de pouvoir et violation de ma liberté et de mes droits d’aller et venir.

Ce refus, de me restituer le véhicule ainsi que le téléphone portable, doit être considéré comme une entrave intolérable aux activités d’un Défenseur des Droits de l’Homme.

C’est pourquoi, je vous demande de mettre un terme à cette situation d’illégalité à mon égard.

M. le Procureur, je compte sur vos actions pour restituer rapidement tous mes droits.

Avec mes sentiments déférents.

M. NOEL ABDI Jean-Paul