09/02/08 (B434) Nouvel Obs : Djibouti : Chirac a conseillé à Guelleh de saisir la CIJ (Info lectrice)

_________________________________ Note de l’ARDHD
Jacques Chirac appréciera certainement ce nouveau cadeau de la part de son « vieil »
ami dictateur qu’il a défendu contre vents et marées, contre la vérité et contre les intérêts de ses propres ressortissants.

Certains parlent de la trahison de Chirac, mais il est immunisé contre les poursuites judiciaires qui auraient du être instruites contre lui dans cette affaire.
___________________________________ Nouvel Obs

Le président djiboutien affirme que son homologue français l’aurait incité à porter plainte contre l’Etat français à La Haye, pour avoir accès au dossier de l’instruction sur la mort du juge.

Le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh assure, dans une interview au magazine Jeune Afrique sorti le 3 février, avoir saisi la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, dans le cadre de l’affaire Borrel, sur les conseils de Jacques Chirac.

Il rapporte qu’en 2005, il a posé la question au président de la République: « J’ai à me plaindre de votre justice. Je me sens trahi, je me sens sali. Que dois-je faire? ». Jacques Chirac lui aurait répondu: Vous n’avez qu’à aller attaquer l’Etat français devant la Cour de La Haye, elle est faite pour ça. Moi je suis impuissant ».

Immunité

Ismaïl Omar Guelleh explique avoir porté plainte devant la CIJ « pour qu’on rende justice » à Djibouti, c’est-à-dire qu’on transmette à ses autorités le dossier de l’instruction sur la mort du juge français, en 1995. Il attend aussi de la Cour « qu’elle annule les mandats d’arrêt internationaux contre le procureur de la République et le directeur de la Sécurité nationale de Djibouti ».

Le président djiboutien demande enfin que soit tranchée la question de son immunité. Il juge sa convocation devant la justice française, à deux reprises, « inadmissible ».

« Grotesque »

Par ailleurs, Ismaïl Omar Guelleh rejette la thèse selon laquelle Bernard Borrel, au moment de sa mort, enquêtait sur divers trafics auxquels lui-même aurait été mêlé, à la demande du ministre de la Justice djiboutien. « C’est grotesque », répond-il. « L’ex-ministre Bahdon Farah a démenti cette fable. Ses rapports avec Borrel étaient notoirement exécrables ». Le président précise que le juge, conseiller dépendant du chef de mission de la Coopération française, n’avait aucun droit de « procéder à quelque enquête que ce soit sur le territoire djiboutien ».

Réseau pédophile

Le président Guelleh expose sa propre théorie pour expliquer la mort du juge Borrel. Il évoque un réseau pédophile français, qui sévissait à Djibouti dans les années 1990. « Un juge d’instruction djiboutien a adressé, en mai dernier, des convocations pour viols sur mineurs à une dizaine d’anciens coopérants français, dont deux ex-conseillers de la Présidence, et à deux prêtres missionnaires rentrés en France. » Ismaïl Omar Guelleh juge cette piste « sérieuse et crédible ».