27/02/08 (B436) Angola Press / FRANCE/AFRIQUE: La « rupture » promise par Sarkozy en Afrique tarde à se concrétiser

PARIS, 27/02 – Les fossoyeurs de la « Françafrique » attendront encore un peu: neuf mois après son arrivée à l`Elysée, Nicolas Sarkozy entame mercredi sa seconde tournée en Afrique sans avoir, selon ses détracteurs, définitivement rompu avec la politique décriée de ses prédécesseurs.

Avant son élection, le président français avait multiplié les annonces d`un « partenariat rénové » avec le continent noir, enfin débarrassé « des réseaux d`un autre temps » ou des « scories du passé ».

Mais ses premiers pas sur la scène africaine n`ont pas convaincu. « Il a fait quelques gestes positifs en recevant la veuve du juge Borrel, assassiné à Djibouti, ou en évoquant à Lisbonne les +faiblesses ou les erreurs+ de la France au Rwanda, mais la plupart des signaux n`ont pas été dans le bon sens », regrette Fabrice Tarrit, de l`association Survie.

Parmi ces signaux: la visite, dès sa première tournée africaine en juillet, au président gabonais Omar Bongo, doyen des chefs d`Etat du continent noir, « caricature des relations incestueuses de la France avec ses ex-colonies », selon Fabrice Tarrit, et surtout le très controversé discours de Dakar.

« Ce discours a vraiment choqué partout en Afrique », juge l`universitaire et ex-Premier ministre centrafricain Jean-Paul Ngoupandé. « Il contenait des passages forts sur la dénonciation du colonialisme et la responsabilité des Africains, mais la phrase sur +l`homme africain (qui) n`est pas assez rentré dans l`histoire+ a tout gâché avec ses relents de XIXème siècle ».