05/05/08 (B446) AFP : SANAA (AFP) – Dix-neuf rebelles de la minorité chiite zaïdite au Yémen ont été tués dimanche dans des combats avec l’armée dans la province de Saada (nord-ouest) pour le contrôle d’un camp militaire, a-t-on appris auprès d’un responsable local.

Six militaires ont été blessés dans les combats, déclenchés en milieu d’après-midi et qui se sont poursuivis dans la soirée à Dafaa, un village du district de Haydan, dans la province de Saada, a ajouté le responsable qui a requis l’anonymat.

L’armée a lancé une offensive pour reprendre le contrôle du camp militaire de Dafaa, aux mains des rebelles depuis trois mois, a encore dit le responsable, affirmant que les militaires avaient réussi à pénétrer dans le camp.

Ce bilan porte à au moins 52 le nombre de personnes tuées depuis vendredi dans la province montagneuse de Saada, bastion de la rébellion zaïdite, en conflit armé avec les forces gouvernementales.

Vendredi, un attentat à l’entrée d’une mosquée de Saada a fait au moins 18 morts, en majorité des soldats, et 45 blessés. L’armée yéménite l’a imputé à la rébellion, une accusation que le chef de cette rébellion Abdel Malak Al-Houti a rejetée.

Quelques heures après cet attentat, trois policiers ont été tués dans une attaque contre leur position dans un district de la province de Saada, et deux des assaillants ont également trouvé la mort. Des accrochages samedi entre l’armée yéménite et les rebelles ont fait dix morts, selon des sources tribales.

Le conflit entre les rebelles chiites et les autorités a fait des milliers de morts depuis 2004 et plusieurs médiations pour y mettre fin ont échoué.

Abdel Malak al-Houti a accusé le gouvernement d’être responsable de ce regain de tension, dans un entretien dimanche à la radio française RMC Moyen-Orient.

« Le regain de tension est dû aux agressions répétées de l’armée (…) qui utilise des chars et d’autres armes (…) pour des opérations injustifiées » dans la province de Saada, a déclaré M. Houti, avertissant que « cela va conduire au pire ».

Un calme relatif avait prévalu récemment dans cette région, le gouvernement ayant pu négocier avec les rebelles, avec l’aide de médiateurs qataris, la mise en oeuvre d’un accord de paix arrangé en juin 2007.

L’accord, en vertu duquel les rebelles doivent désarmer, a été relancé lors d’une rencontre entre les deux protagonistes en février à Doha.

Dirigés à l’origine par Hussein Badreddine al-Houti, tué par l’armée en 2004, les « Jeunes croyants » chiites, également appelés « Houtistes », rejettent le régime du président Ali Abdallah Saleh. Ils appellent au rétablissement de l’imamat zaïdite, renversé par un coup d’Etat militaire en 1962.