08/08/08 (B459-B) LE JOUR Guinée avec Le soleil.sn / Forces armées des Etats-Unis d’Amérique (Info lectrice)

L’intérêt que suscite cet article est dû au fait qu’au moment où la France annonce un retrait de ses forces militaires en Afrique, "rompant" ainsi d’avec une "présence tutélaire" d’une certaine françafrique, les USA, eux, tentent une présence renforcée sur les différents continents.

Cette idée n’étant pas du tout appréciée par certains pays comme la Fédération de Russie qui voit en cette action, une certaine propension hégémonique, même si c’est sous le sceau de la « lutte contre le terrorisme » et de la « promotion de la démocratie » que les USA recouvrent leurs interventions.

Le dessein inavoué serait « la protection de leur pétrole du Golfe de Guinée » ainsi que « le contrôle militaire des Etats-Unis sur les richesses de l’Afrique ». En attendant, certains pensent que « cette pénétration militaire américaine en Afrique, qui nous est présentée comme une protection « humanitaire » dans la guerre mondiale livrée contre le « terrorisme », est en vérité une volonté de faire main basse sur le pétrole africain principalement et d’en contrôler ses réseaux de transports mondiaux ».

Comme le témoigne la version web de nos confrères du quotidien gouvernemental sénégalais "Le soleil". On n’est jamais de trop averti !

Surtout que notre pays, la Guinée, a aujourd’hui une présence d’indices avérés de pétrole. Et la présence de l’américaine Hyperdynamics qui se place dans cet intérêt géostratégique du pays de l’Oncle Sam continue à faire des remous …

Bonne lecture.
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« Depuis cinq ans, les Etats-Unis sont en train de mettre en place un dispositif militaire en Afrique. Après leur base navale et aérienne de Diégo Garcia dans l’Océan indien, ils ont loué à la France le camp Lemonnier à Djibouti d’où ont décollé, en janvier dernier, leurs C–130 pour bombarder des populations civiles somaliennes, au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

L’intervention des soldats éthiopiens en Somalie a été coordonnée, encadrée, préparée et soutenue en matière de logistique et de renseignements par l’armée américaine, installée à Djibouti et à Dire Dawa, en Ethiopie.

En Afrique de l’Ouest, les américains avancent à grands pas dans l’établissement de têtes de pont militaires, terrestres, aériennes navales, ici aussi sous le couvert de « lutte contre le terrorisme ». En février 2007, la Maison-Blanche a annoncé la création du commandement unifié des forces armées américaines pour l’Afrique (Africom).

Son patron est désigné ; Il s’agit du général William Ward, un africain américain. Pour le moment basée à Stuttgart, auprès du commandement l’Europe ou Useucom (United states european command), cette nouvelle Autorité militaire américaine en Afrique devrait acquérir son autonomie, après l’obtention d’un « siège » sur notre continent.

Plusieurs pays ont fait plus ou moins officiellement acte de candidature : Liberia, Kenya et Sao Tomé. Il faudra les départager. Mais, dans le même temps, beaucoup d’autres nations africaines et non des moindres, ont exprimé de vives réserves : l’ensemble des Etats du Maghreb, l’Afrique du Sud et la Libye. Ces pays redoutent d’être embarqués dans une « guerre contre le terrorisme » dont ils n’auraient pas le contrôle et considèrent qu’outre leur chasse à Al Qaïda, les américains cherchent surtout à protéger leur pétrole du Golfe de Guinée. Aussi, évoquent-ils le contrôle militaire des Etats-Unis sur les richesses de l’Afrique.

En d’autres termes, cette pénétration militaire américaine en Afrique, qui nous est présentée comme une protection « humanitaire » dans la guerre mondiale livrée contre le « terrorisme », est en vérité une volonté de faire main basse sur le pétrole africain principalement et d’en contrôler ses réseaux de transports mondiaux.

Et les chiffres nous révèlent que les Etats-Unis importent aujourd’hui, plus de pétrole en provenance du continent africain que de l’Arabie Saoudite. C’est sûr que ces niveaux d’importation augmenteront encore, au regard des importantes réserves pétrolières de l’Afrique.

Quelques mois se sont écoulés depuis que l’annonce de la création d’Africom a été faite. Et de hauts fonctionnaires des Etats-Unis ont déjà parcouru le continent africain pour vendre Africom et tester les réactions officielles et publiques. Les premières réponses ont été, sans surprise, négatives méfiantes en raison de l’histoire de l’interventionnisme militaire américain dans le monde, y compris en Afrique, laquelle, en outre, a connu l’amère expérience du colonialisme.

Le département de défense – ou Pentagone – précise qu’une des premières missions d’Africom sera de professionnaliser les militaires de nos pays pour assurer la stabilité, la sécurité et la mise en place de gouvernements responsables dans certains Etats et régions d’Afrique.

La stabilité, cela signifie rétablir et maintenir l’ordre et pour ce qui est de la responsabilité, c’est protéger les intérêts des Etats-Unis. Rien que pour cette année, on avait avancé que 1400 officiers finiraient leurs programmes de formation et d’entraînement militaire internationaux dans les écoles militaires des Etats-Unis.

L’amère potion médicinale sera ingurgitée sans trop de douleur si on combine ces missions de militarisation assumées par Africom avec un volet civil, lui aussi, en expansion et qui devra mettre en avant des concepts tels que la « promotion de la démocratie », « la capacité de construire », « la souveraineté » et « l’autonomie africaine ».

Nous espérons qu’une plus grande attention à la présence chaque jour plus intense des Etats-Unis en Afrique et une meilleure connaissance du contexte de cette situation peuvent, au moins, être utiles pour le présent et pourront, demain, aider à atténuer quelques-uns des effets néfastes que l’on sait inévitables. Pour le moment, le grand public africain ne connaît pas grand-chose d’Africom et ne dispose que de quelques informations distillées sur ce commandement par la propagande officielle ».