03/10/08 (B467-B) Après une polémique sur l’identité du (ou des) véritable(s) propriétaire(s) de l’arsenal embarqué sur le Faina (Ethiopie, Soudan, Kenya ou ?), deux types d’information circulent dans la presse, soit sur les négociations avec les pirates, soit sur un projet de destruction du navire. (4 dépêches)

___________________ Le Figaro avec AFP

Somalie : le cargo va-t-il être détruit ?

Les islamistes somaliens, qui combattent le gouvernement de Mogadiscio et ses alliés éthiopiens, ont appelé les pirates à détruire le cargo ukrainien chargé d’armes qu’ils détiennent s’ils n’obtiennent pas le versement d’une rançon.

"S’ils n’obtiennent pas l’argent qu’ils demandent, nous les appelons soit à brûler le cargo et ses armes, soit à le couler", a déclaré cheikh Mukhtar Robow, porte-parole des "shebabs", insurgés islamistes extrémistes somaliens. "Nous n’avons ni contacts, ni liens avec les pirates" qui agissent pour "leurs propres intérêts", a poursuivi le porte-parole, ajoutant: "c’est un crime de prendre des navires de commerce, mais cela ne concerne pas le détournement de navires transportant des armes pour les ennemis d’Allah" . "Nous croyons que la cargaison d’armes appartient à l’Ethiopie", a-t-il affirmé

___________________ Ria Novosti

Somalie: aucun recours à la force envisagé contre les pirates (Marine russe)

La flotte russe a démenti les informations relayées par les médias selon lesquelles la frégate Neoustrachimy aurait l’ordre de recourir à la force contre les pirates somaliens retenant en otage l’équipage du cargo Faïna, a annoncé à RIA Novosti le porte-parole de la Marine russe Igor Dygalo.

"Certains médias citant des sources anonymes prétendent que l’escorteur russe Neoustrachimy, une fois en Somalie, compterait se lancer dans un affrontement armé avec les pirates qui ont abordé le cargo Faïna battant pavillon du Belize. De telles déclarations sont provocatrices, nuisent à la libération de l’équipage et mettent leur vie en péril", a-t-il déclaré.

Les démarches entreprises par les navires de guerre russes en Somalie seront conformes à la Charte des Nations unies et à la convention de l’ONU sur le droit de la mer, a-t-il ajouté.

La tâche principale de l’escorteur Neoustrachimy au large des côtes somaliennes sera d’assurer la sécurité des navires russes en prévenant les attaques des pirates locaux.

Selon lui, des négociations sont déjà en cours et la libération du navire et de son équipage sera menée conformément à la pratique internationale.

Le cargo ukrainien Faïna intercepté par les pirates somaliens transporte 33 chars russes T-72. Les pirates réclament une rançon de 20 millions de dollars et menacent de tuer les otages en cas de d’opération de libération. Le capitaine du cargo, le Russe Vladimir Kolobkov, est décédé des suites d’une insuffisance cardiaque aiguë.

Le président somalien a autorisé les navires de guerre russes à combattre les pirates en mer et sur la terre ferme, a annoncé mercredi l’ambassadeur de Somalie à Moscou Mohamed Mohamoud Handule.

Le Neoustrachimy est équipé de systèmes d’armements anti-sous-marins et antiaériens, d’un canon 100 mm, de torpilles et de systèmes à réaction tirant des roquettes anti-sous-marines. Il possède un hélicoptère embarqué Kamov-27.

__________________________ Négociations

___________________________________ AFP


Cargo d’armes: les pirates somaliens négocient en maintenant leurs exigences

Les pirates somaliens, qui détiennent depuis le 25 septembre un cargo ukrainien chargé d’armes, le Faina, négocient tout en maintenant leur exigence d’une rançon de 20 millions de dollars pour relâcher le bateau, dont l’attaque a reçu le soutien inédit des extrémistes islamistes.

Par ailleurs, pour la seule journée du 1er octobre, 4 navires ont été attaqués par des pirates somaliens, a indiqué vendredi le Centre antipiraterie du Bureau maritime international (BMI) qui estime que ces agressions atteignent un "niveau critique" dans la zone.

Les navires, qui ont tous finalement pu échapper à leurs assaillants, ont été pris en chasse par des agresseurs armés de mitrailleuses et de lance-grenades.

"Il s’agit du nombre parmi les plus élevés d’attaques commises en un seul jour", a déclaré Noel Choong, le directeur du BMI basé à Kuala Lumpur.

"Nous appelons les bateaux à rester en alerte. Le niveau est critique en ce moment", a averti Noel Choong.

Selon le BMI, environ 60 bateaux ont été attaqués dans le golfe d’Aden et l’océan Indien depuis janvier 2008 par des pirates venus de Somalie, pays livré au chaos depuis le début d’une guerre civile en 1991.

"Nous négocions avec le propriétaire (du Faina) et les discussions prennent la direction d’une issue positive, mais rien n’a été finalisé", a déclaré jeudi à l’AFP le porte-parole des pirates, Sugule Ali, joint par téléphone à bord du cargo.

"Les propriétaires du bateau savent depuis le début que nous demandons 20 millions de dollars", a-t-il ajouté, affirmant: "les vrais pirates sont ceux qui transportent des armes dans les eaux de Somalie et qui méritent d’être mis à l’amende".

Dans un communiqué, le Conseil de la sécurité nationale et la défense ukrainien indique de son côté que "le propriétaire du bateau mène des négociations avec des intermédiaires des pirates".

"La tâche principale est de préserver la vie de l’équipage et de le faire revenir en Ukraine le plus vite possible", selon Kiev qui se prononce pour un règlement négocié.

Tout en niant tout contact avec les pirates, les insurgés islamistes extrémistes somaliens, les "shebabs", ont apporté jeudi pour la première fois un soutien public à l’attaque.

"C’est un crime de prendre des navires de commerce, mais cela ne concerne pas le détournement de navires transportant des armes pour les ennemis d’Allah", a déclaré par téléphone à l’AFP cheikh Mukhtar Robow, porte-parole des "shebabs" qui combattent les forces du gouvernement somalien et de ses alliés éthiopiens depuis début 2007.

"Nous croyons que la cargaison d’armes appartient à l’Ethiopie", a-t-il aussi affirmé, ajoutant à l’attention des pirates: "s’ils n’obtiennent pas l’argent qu’ils demandent, nous les appelons soit à brûler le cargo et ses armes, soit à le couler".

Le Faina transporte 33 chars d’assaut T-72 de conception soviétique, mais aussi 150 lance-roquettes RPG-7, des batteries anti-aériennes, des lance-roquettes multiples et environ 14.000 munitions. Il faisait route vers le port kényan de Mombasa lorsqu’il a été attaqué.

Le cargo est actuellement ancré devant le port d’Hobyo (500 km au nord de Mogadiscio), sous l’étroite surveillance de navires de guerre américains.

Selon Kiev, "en moyenne, 50 pirates équipés d’armes automatiques se trouvent" à bord et "des échanges de tirs ont été observés à plusieurs reprises sur le bateau", sans qu’aucune victime ne soit signalée.

___________________________________ Xinhua

Des insurgés somaliens exhortent les pirates à détruire le navire ukrainien enlevé

Un groupe insurgé somalien a exhorté jeudi les pirates détenant le cargo ukrainien qui transporte du matériel militaire à détruire le bateau et sa cargaison.

Sheik Muqtar Robow, porte-parole du mouvement ilamiste al- Shabaab a affirmé que son groupe est persuadé que le navire ukrainien enlevé la semainre dernière au large des côtes somaliennes transporte 33 chars T-72 de fabrication russe et d’autres armes légères destinés à l’armée éthiopienne actuellement déployée en Somalie.

"Nous savons que les chars sont destinés à l’ennemi (les troupes éthiopiennes) en Somalie, nous invitons donc ceux qui détiennent le navire ukrainien à l’enterrer et à détruire tout le matériel militaire", a déclaré Robow au téléphone à l’agence Xinhua.

Le mouvement al-Shabaab est l’un des groupes insurgés les plus radicaux qui mènent des attaques mortelles contre les forces du gouvernement de transition somalien soutenu par les troupes éthiopiennes depuis l’éviction d’une administration islamiste au sud et au centre de la Somalie en décembre 2006 par les forces alliées.

Les gouvernements éthiopien et américain ont exprimé la semaine dernière leur crainte que la cargaison militaire transportée par le navire ukrainien ne tombe entre les mains des groupes insurgés somaliens.

Plusieurs bâtiments de guerre étrangers, dont un contre- torpilleur américain continuent de surveiller le navire au large des côtes somaliennes depuis la semaine dernière pour tenter d’empêcher les pirates de décharger la cargaison militaire.

La destination des armes transportées par le cargo ukrainien est restée controversée depuis l’enlèvement du navire par les pirates somaliens. Au début, les reportages indiquaient que la cargaison militaire était destinée à l’armée kenyanne mais des informations ont alors fait surface soutenant que les chars et d’autres armes légères étaient plutôt pour le Sud-Soudan.

Le groupe al-Shabaab a affirmé qu’il n’admet pas l’enlèvement des navires marchands et a nié tout lien avec les pirates.