04/09/07 (B411) Guelleh prépare-t-il la guerre avec Paris ? Extrait de La Nation (Info lecteurs)
Les raisons de la colère
Bien qu’elles soient anciennes, les relations franco-djiboutiennes ne peuvent pas, à proprement parler, être qualifiées de » privilégiées « . On a même l’impression que les deux Etats viennent tout juste de faire connaissance.
En observant la situation de plus près, on se rend compte que cette incompréhension n’est pas le fruit du hasard.
En effet, ces dernières années, les médias et la justice de la France s’emploient respectivement à répandre une image négative de notre pays et collecter de fausses preuves pour incriminer les autorités de notre pays.
Et depuis quelques temps, on constate que d’autres milieux leur prêtent main forte. Fini donc le temps où l’affaire Borrel donnait lieu à des opinions différentes au sein de la France.
Paris apporte de plus en plus la preuve d’un refus manifeste d’avoir des relations fraternelles et privilégiées avec notre pays.
De nombreux faits le démontrent.
Il y eut d’abord le refus de la France d’honorer le devoir d’entraide judiciaire qui la lie à notre pays. Notre pays qui, en ce qui le concerne, n’avait pas hésité un seul instant à ouvrir ses portes, jusqu’à celles du Palais Présidentiel, aux magistrats et enquêteurs français chargés de mener des investigations sur l’affaire Borrel.
Ce refus d’avoir des relations privilégiées et amicales avec notre pays s’est par ailleurs poursuivi à travers le fait que les autorités compétentes françaises n’aient pas jugé utile de donner une suite favorable aux requêtes formulées par Djibouti à propos de la fâcheuse propension des médias français à donner constamment une image négative de notre pays.
Quant au fait de violer les principes diplomatiques entre nations, il constitue une autre faute grave dont la France s’est rendue coupable vis-à-vis de Djibouti : les plus hautes autorités qui répondent parfois à une invitation officielle de Paris sont désagréablement dérangés pour des histoires sans fin.
Au sujet des multiples contacts sur l’affaire Borrel, les autorités françaises ont particulièrement fait preuve d’un comportement inacceptable.
Elles ont souvent affiché un mépris qui pourrait conduire légitimement notre pays à un point de non retour.
Aujourd’hui, au regard des faits invoqués, notre pays a toute latitude à observer la dégradation de ses relations avec la France. En tout cas, il ne lui servirait à rien de se complaire et de se résigner à l’inaction face aux manquements d’égards de la part de son ancienne puissance coloniale.
Il est donc grand temps que la République de Djibouti clarifie le profil sous lequel elle veut évoluer vis-à-vis de tous les pays en général et de ceux qui, singulièrement, lui refusent un minimum de respect.