04/10/08 (B468) AFP / L’Ethiopie va libérer des Kenyans arrêtés pendant la guerre en Somalie.
L’Ethiopie a accepté de libérer 9 Kenyans détenus dans ses prisons depuis l’invasion par son armée de la Somalie en 2006 pour chasser le régime installé dans ce pays par les tribunaux islamiques, a annoncé vendredi un haut responsable gouvernemental.
« L’Ethiopie a accepté de libérer 9 Kenyans qui se trouvent dans ses prisons, » a déclaré à l’AFP le responsable qui a souhaité garder l’anonymat, ajoutant qu’une annonce officielle en sera faite samedi.
Les médias locaux ont précisé que l’accord a été conclu après qu’une délégation kenyane se soit rendue à Addis Abeba à la suite de pressions exercées par les familles des détenus et les organisations de défense des droits de l’Homme.
Les 9 Kenyans faisaient partie d’un groupe d’au moins 150 personnes détenues par les forces de sécurité kenyanes au moment où elles tentaient de passer la frontière entre la Somalie et le Kenya pour fuir l’avancée des troupes éthiopiennes.
Elles furent détenues à Nairobi sans être inculpées, certaines ont été libérées, d’autres ont été envoyées par avion en Somalie et remises aux autorités militaires éthiopiennes qui avaient déjà arrêté plusieurs suspects.
Par la suite, elles furent transférées à Addis Abeba, où elles furent, selon les organisations des droits de l’Homme, torturées.
Selon Human Rights Watch (HRW), il y avait parmi ces personnes, des hommes, des femmes et des enfants de plus de 18 nationalités, dont des Américains, des Britanniques et des Canadiens.
Les services de renseignement occidentaux ont interrogé plusieurs de ces détenus lorsqu’ils étaient retenus à Nairobi, selon ces organistions.
HRW, l’organisation de défense des droits de l’Homme basée aux Etats-Unis, a rendu public mercredi un rapport dans lequel elle dénonçait la présence sans jugement dans les prisons éthiopienne d’au moins dix personnes arrêtées après l’entrée en Somalie des troupes éthiopiennes en 2006.
Dans ce texte intitulé « Pourquoi suis-je encore ici? », l’organisation faisait état des résultats d’une enquête sur le sort de dizaines de personnes arrêtées au Kenya et en Somalie alors qu’elles fuyaient le conflit dans ce dernier pays.
« Neuf ressortissants kényans et un autre à la double nationalité canadienne et éthiopienne sont toujours dans les prisons éthiopiennes, 15 à 21 mois après avoir été arrêtés. Le sort de 22 Somaliens, Ethiopiens de l’Ogaden (est), Erythréens et Kenyans remis à la Somalie début 2007 reste inconnu », ajoutait HRW.