23/10/08 (B470-B) Communiqué de presse du GED

Dans une situation très préoccupante, avec des conditions d’emplois catastrophiques jamais atteintes dans notre pays, alors que le gouvernement a décidé le lancement, ces dernières semaines, d’une vaste campagne pleinement soutenue par les autorités françaises et à laquelle nous adhérons par principe car destinée à faciliter les investissements français à Djibouti et à redynamiser le tissu économique local avec l’installation d’entreprises susceptibles de relancer la création d’emplois dans notre pays ;

Pour des raisons que nous ignorons,

Madame Kadra Mahamoud Haïd, épouse du président Guelleh, a pris l’initiative quant à elle d’aller à contre courant de cette louable initiative djibouto-française en déclenchant dans un premier temps une vaste et indigne campagne de dénigrement à l’encontre du principal employeur du secteur privé dans notre pays. Pour mémoire, Monsieur Abdourahman Mohamed Mohamoud Borreh.

Forte du soutien que lui apporte son époux, le président autoproclamé Ismaïl Omar Guelleh, celle qui se prétend être la première dame mais qui par ambition démesurée n’a eu de cesse de semer des discordes, de créer des frictions et des fractions au sein des ethnies Issas et Afars dans notre pays est allée bien plus loin en ne faisant nullement démonstration, une fois encore, d’une certaine retenue dans ses actes et propos, de perspicacité ni de sagacité qui sied à ses responsabilités d’épouse de Chef d’Etat mais d’irréflexion, d’aveuglement voire de fureur dans sa démarche à l’égard de l’industriel et homme d’affaires.

En effet, agissant comme si elle était au dessus de toutes les lois de la République et immunisée contre toute condamnation émanant de la communauté internationale, ces jours derniers :

Madame Kadra Mahamoud Haïd a fait ordonner, aux Forces de Police et à nos Forces Armées Nationales, d’empêcher toute activité au sein même de toutes les entreprises appartenant à Monsieur Abdourahman Mohamed Mohamoud Borreh et ce par l’emploi de la force et des armes si cela s’avérait être nécessaire.

En dehors de tout clivage d’ordre politique, face au mutisme indécent et irresponsable de tous les représentants du gouvernement et des membres de notre Assemblée Nationale :

– nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte intolérable d’abus de pouvoirs dont vient de se rendre coupable conjointement le couple présidentiel qui confirme ainsi qu’en dépit des fallacieuses images édulcorées que diffuse à grand renfort de publicité la propagande du pouvoir en place, Djibouti n’est pas actuellement un Etat de Droit mais une dictature de la tyrannie.

Ce faisant, la situation de catastrophe économique que subissent plus de 85 % des Djiboutiens et des Djiboutiennes, à leur corps défendant, risquerait fort de s’aggraver à très court terme avec plus de 1200 licenciements supplémentaires par cessation forcée d’activités si le Palais de l’Escale maintenait sa décision de bloquer le fonctionnement des entreprises appartenant à Monsieur Abdourahman Mohamed Mohamoud Borreh et indirectement celui de bon nombre de sociétés de sous-traitance qui seraient contraintes, elles aussi, de mettre la « clé sous la porte ».

En l’absence d’une réaction immédiate émanant du pouvoir présidentiel et allant dans le sens de l’apaisement et du respect de « la libre entreprise » recouvré ; la détresse et les actes de révolte, qu’expriment déjà ouvertement les employés (es) des sociétés appartenant à Monsieur Abdourahman Mohamed Mohamoud Borreh, finiraient par les gagner en les contraignant au chômage avec des risques flagrants d’explosion sociale.

Si de tels risques venaient à prendre forme, à devenir effectifs et dont nul n’est en mesure d’en mesurer les conséquences, dans ce cas ordre serait donné par le Gouvernement en Exil de Djibouti aux commandants d’unités militaires ainsi qu’aux chefs de détachements de Police de ne pas faire usage de leurs armes à l’encontre des manifestants qui seraient, majoritairement, leurs propres frères, leurs propres sœurs licenciés (es) abusivement et indirectement par un pouvoir politique d’un Ismaïl Omar Guelleh en pleine décrépitude.

– Pour toutes ces raisons et en ces circonstances tout le moins particulières ;

et face à la déplorable image que donnent d’eux-mêmes et par conséquent de notre pays, Monsieur Ismaïl Omar Guelleh et son épouse Madame Kadra Mahamoud Haïd, nous sommes amenés à solliciter l’attention bienveillante des autorités françaises, chargées d’accompagner la campagne destinée à faciliter les investissements français et à redynamiser l’installation d’entreprises susceptibles de relancer la création d’emplois dans notre pays, afin qu’elles nous conservent toute leur confiance et la même foi en un avenir commun entre Djibouti et la France.

Fait à Londres le jeudi 23 octobre 2008

Mahamoud Ahmed Idriss
Président du GED