29/10/08 (B471-B) Afrique en Ligne / L’IGAD dénonce l’échec des efforts de paix en Somalie

Les ministres africains des affaires étrangères ont démarré mardi une réunion durant laquelle ils discuteront du sort du gouvernement somalien en proie à des troubles et dont la légitimité expire dans un délai de 10 mois, laissant un vide majeur en terme de sécurité dans la région.

Le Conseil des ministres de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), qui s’est réuni par trois fois cette année pour discuter de la crise somalienne, a exprimé sa préoccupation face à l’incapacité du Gouvernement somalien de transition (TFG) à mettre sur pied les institutions requises au niveau de l’Etat.

Le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Seyoum Mesfin, qui préside le Conseil des ministres de l’IGAD, a fait savoir que la crise en somalie était une source d’inquiétude pour l’ensemble de la région et exigeait l’intervention urgente de l’Union africaine et du Conseil de sécurité des Nations unies.

"Notre inquiétude est justifiée par le fait que dans 10 mois, il n’y aura plus d’institution dotée du mandat et de la légitimité pour gouverner" s’est alarmé M. Mesfin devant la réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’IGAD, convoquée en prélude au sommet des dirigeants de l’IGAD prévu mercredi.

L’IGAD est intervenue en qualité de médiateur dans les négociations de paix somaliennes ayant abouti à la formation du gouvernement basé sur un système de partage du pouvoir clanique.

L’organisme régional de paix, dont les membres sont entre autres, l’Ethiopie, l’Erythrée, Djibouti, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie et le Soudan, se réunit aussi pour discuter du renforcement des organes de l’organisation, dont le siège est à Djibouti.

Cette réunion intervient deux jours après la signature d’un accord de cessez- le-feu pour aider à mettre fin à la crise dans cet Etat de la Corne de l’Afrique, qui est sans gouvernement stable depuis 1991.

Les efforts d’installation d’une autorité centrale n’ont pas porté leurs fruits durant la même période.

L’Union africaine a dénoncé la poursuite des hostilitées en Somalie et reproché au TFG son incapacité à unir le pays en conséquences de querelles internes dans ses propres rangs.

Le Commissaire de l’UA à la Paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, a déclaré aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense que les attaques constantes contre les forces de l’Union africaine sur le terrain et les "graves différends au sein du TFG" sont à mettre en cause dans cette crise.

Selon lui, outre le manque d’intérêt de la part de la communauté internationale concernant l’évolution de la situation en Somalie, le TFG a été incapable d’étendre son influence politique à travers le pays, le rendant plus vulnérable face aux autres forces politiques et groupes armés.

"L’évolution de la situation sur le terrain en Somalie n’a pas été positive. Des éléments d’opposition armés ont continué à mener des actes de violence à l’encontre des dirigeants du TFG, entraînant ainsi le déplacement massif de la population dans les zones de conflit, particulièrement à Mogadiscio" a-t-il noté.

Le responsable de la paix et la sécurité de l’organisation panafricaine a également dénoncé l’impact que la violence continue en Somalie avait sur la situation humanitaire sur le terrain.

Selon lui, le fait que des travailleurs humanitaires aient été pris pour cible par des groupes armés avait contraint les agences d’aide à suspendre ou réduire sévèrement la majorité de leurs programmes en faveur des personnes déplacées à l’intérieur de la Somalie, aggravant davantage la crise sur le terrain.