31/05/09 (B501) Crise des Droits Humains, impunité à Djibouti comme dans bien d’autres pays ….. et pas seulement en Afrique ! (par Bouh Warsama)


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La crise des Droits Humains ne se limite pas à l’Afrique certes mais vouloir aborder le sujet des « droits humains », et a fortiori vouloir les défendre, en s’opposant aux exactions perpétrées sous le régime d’Ismaïl Omar Guelleh, tout comme vouloir défendre des vérités, c’est prendre un chemin bien plus que périlleux car semé d’embûches.

Nombreux furent ceux qui en ont fait les frais et qui, aujourd’hui, ne sont plus là pour témoigner de leur élimination dans des conditions sujettes à controverses.

Pour ne prendre qu’un exemple parmi tant d’autres, infâme est la méthode, abject est le chemin des emprisonnements alternés afin de briser toute volonté. Comment ne pas qualifier de méprisable le « donneur d’ordres » des séances de tortures psychologiques imposées à Jean Paul Noël Abdi, président de la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme, pour lui faire baisser la tête devant la tyrannie et tenter ainsi de le faire entrer dans le rang.

Le rang de ceux qui subissent et se taisent, le rang du « politiquement correct », le rang de ceux qui ne voient rien par ce qu’ils ne veulent rien voir afin de se donner « bonne conscience » et qui clameront un jour prochain « Je ne savais pas !!!! » ; enfin le rang de celles et ceux qui n’entendent rien, ne savent rien….mais mangent plus qu’à leur faim, souvent « à la gamelle dorée du Palais de l’Escale ».

Pourtant bien plus qu’ailleurs, la récession économique qui frappe de plein fouet 95 % des familles djiboutiennes a entrainé une nette aggravation de la crise des Droits de l’Homme dans le pays.

Ce n’est pas sans raison que la jeunesse djiboutienne se révolte et qu’elle conteste de plus en plus l’autorité de la tyrannie. Ces générations là ont compris qu’il ne suffisait pas de dénoncer, dans les mabrazes, les injustices mais qu’il leur fallait AGIR.

Malheur à celui qui a déserté ses idéaux de jeunesse
Malheur à celui qui a perdu la volonté par faiblesse
Malheur à celui qui a tout perdu alors que la jeunesse de l’esprit est le plus grand bien qui vaille.

Une injustice faite à un seul est une menace pour tous.

Le dernier bilan des violations des Droits de l’Homme dans le monde, que vient de faire paraître Amnesty International est éloquent et appelle les dirigeants, et notamment ceux du G20 à « investir dans les Droits de l’Humain avec autant de détermination que dans la croissance économique………… ».

Comme le souligne Irène Khan, secrétaire générale, dans ce rapport « ……De fait, nous sommes assis sur une poudrière d’inégalités, d’injustice et d’insécurité qui est sur le point d’exploser… ».

Crise de Racisme et d’Intolérance

19 – Caricature Roger Picon
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« Ce n’est pas simplement une crise économique, c’est une crise des Droits Humains…..» a-t-elle expliqué tout en précisant, preuves à l’appui…qu’ « il y a des problèmes sociaux, politiques et économiques qui ont été aggravés par la crise économique, c’est une bombe à retardement ».

En Afrique et tout particulièrement en Afrique de l’Est, la crise alimentaire a eu un impact disproportionné sur les populations les plus vulnérables ; sur ces populations lâchement abandonnées par les « gouvernants » sous des prétextes d’appartenance ethnique ou tribale alors que parallèlement les aides financières et en nature affluaient sur les régions concernées pour être aussitôt détournées pour majeure partie.

L’aggravation globale de la situation, chômage, le coût de la vie démesuré par rapport à des salaires de misère (quand on a la chance d’avoir un emploi), les répressions policières, les injustices flagrantes, les Droits bafoués…les opérations d’expulsion de la misère de la capitale, tout ceci a entrainé des manifestations qui ont très vite dégénéré, souvent réprimées par la force et dans le sang, les balles répondant aux slogans ; comme ce fut le cas à Djibouti, au Zimbabwe, au Cameroun, au Mozambique …………………..

Au Proche-Orient, le rapport d’Amnesty International accuse ouvertement l’Etat d’Israël d’avoir « régulièrement violé les lois de la guerre » pendant son offensive de plusieurs semaines contre Gaza ce qui a occasionné des « pertes disproportionnées dans la population ».Mais Amnesty critique aussi sévèrement toutes les violations des Droits de l’Homme dont se seraient rendues coupables les forces de sécurité palestiniennes du Hamas et celles de l’autorité palestinienne.

Djibouti, l’impunité de fait !

L’absence de procédures djiboutiennes d’enquête après des mauvais traitements voire très souvent des tortures commises par la Police Politique, les SDS, confirme bien que le régime politique d’Ismaïl Omar Guelleh agit en totale opposition avec toutes les règles et recommandations internationales alors que le président autoproclamé ressasse la même « rengaine » à qui veut bien l’entendre dans son entourage : «J’en ai rien à foutre des lois et des recommandations internationales !! ».

Rien d’étonnant alors qu’en l’absence de procédures djiboutiennes d’enquête ceci se traduise par une impunité de fait dans un tel Etat de NON DROIT ; chacun des hommes appartenant à la Police Politique ayant toute liberté d’agir comme bon lui semble, racketter qui bon lui semble …etc.

Rien n’a changé sur le plan des Droits de l’Humain, on peut même affirmer que la situation s’est aggravée ; les SDS ont le Droit de décider sur l’instant de « qui doit vivre et qui doit être éliminé »……….

Depuis 1999, de nombreuses exactions ont été perpétrées contre les populations civiles du Nord du pays par certaines unités « spécialisées » des forces gouvernementales et par des hommes attachés à la Police Politique. Les responsables de ces forfaits et notamment des tortures et des pires actes de barbarie que l’on puisse imaginer n’ont jamais été inquiétés et circulent en toute liberté et toute impunité ; certains disposent même d’un passeport diplomatique.

La Justice peut marcher toute seule ; l’injustice de la tyrannie sous « Ismaïl Bobard le Magnifique !!! » a besoin de mille et une béquilles et d’arguments dépassant parfois la bouffonnerie pour tenter de se justifier.

C’est un véritable fléau car ce régime là…a toutes les armes en mains…….

Quant à ceux et celles qui sont incarcérés, pour des raisons politiques ou syndicales, dans l’une des sinistres prisons de Djibouti on peut parler des pires conditions de répression qu’il soit en ces lieux ou règne l’infamie, et ce à l’abri des regards indiscrets. Conditions qui ont tout à envier à celles des prisonniers en Erythrée, à Cuba, au Soudan………au Zimbabwe.

A Djibouti, on élimine discrètement les « gêneurs », tous déclarés décédés de mort naturelle.

Là encore… sans procédure d’enquête par la suite. C’est une situation d’entassement et de quasi absence d’installations sanitaires, de graves carences en nourriture et l’ignorance de soins médicaux ; y compris pour les mineurs.

D’autre part, la situation de ceux qui sont expulsés des pays occidentaux vers Djibouti est gravissime, le plus souvent pour des raisons d’opposition politique et d’absence de statut de réfugié. Ils et elles sont systématiquement réceptionnés par la Police Politique au pied de la passerelle de l’avion pour être matraqués sur place devant témoins afin de servir d’exemple.

Maltraités, ils sont « jetés » dans les véhicules puis incarcérés pour être torturés dans l’une des sinistres prisons du pays ce qui constitue, hélas, les pires violations de leurs Droits fondamentaux d’êtres humains.

L’injustice appelant l’injustice, la violence appellera forcément un jour prochain la violence…..

Le plus grand mal dont souffrent les Droits Humains à Djibouti serait que les auteurs des pires injustices et des exactions perpétrées sous la tyrannie passent au travers des mailles du filet et ne paient pas ainsi la peine de leurs fautes.

Observons aussi qu’au sein d’une « opposition de façade », certains supposés humanistes clament le fait qu’ils répugneraient à l’injustice à Djibouti mais ne veulent surtout pas se battre pour ce qui est juste……..

Taire ce qu’il ne faut pas dire pour ne pas froisser le tyran et savoir supporter les injustices qui frappent …les voisins voire sa propre famille, voilà des choses faciles lorsque l’on est copieusement rémunéré pour « fermer sa g…. » !!!!!!!!!!!!