07/12/08 (B477) Le Journal de la flibuste …. La marine danoise coule une embarcation soupçonnée de piraterie. Les forces navales de l’UE ne s’attaqueront pas aux vrais problèmes du fléau. Les pirates se plaignent des délais pour percevoir la rançon prévue pour la libération du Farina. (6 dépêches en Français et en Anglais)

______________________________ 6 – Shabelle (En Anglais)

Les pirates somaliens menacent de dénoncer les accords pour la libération du navire ukrainien qui contient un important arsenal d’armes lourdes, en raison du retard pour la réception de la rançon. // Somali Pirates Threaten To Pull Out Of Ukraine Ship Deal

Somali pirates holding an arms-laden Ukrainian cargo ship Sunday accused the owners of stalling on a ransom payment and threatened to pull out of a deal for its release struck a week ago.

A pirate spokesman told AFP that the armed gang holding the Faina was « unhappy about the delay in the ransom payment. »

« The ship’s owners are taking too long to hand over the money, » the spokesman, identifying himself only as Ahmed, said by telephone.

« There have been consultations between the force on the ground and on the ship and everyone agreed that if the money is not delivered on time to abandon the agreement, » he added.

Elders in the area who didn’t wish to be named said a ransom of $3.5 million had been agreed for the ship, carrying 33 Soviet-type battle tanks, rocket launchers and ammunition when it was seized off Somalia two months ago.

Sugule Ali, the spokesman for the group of pirates aboard the Faina, told AFP Nov. 30 that agreement on a ransom had been reached and it was « just a matter of time and a few technicalities » before the ship and its crew were released, which he said would occur « within four days ».

The U.S. military has overflown the hijacked vessel several times to take pictures of the crew lined up on the bridge and verify that all were in good health.

The MV Faina was anchored a few miles off the coast of Harardhere, north of Mogadishu, and had been moved several times.

The initial ransom demand in the immediate aftermath of the freighter’s capture Sept. 25 had been for $35 million.

The Ukrainian ship was headed for Kenya when it was seized, with 17 Ukrainians, three Russians and one Latvian on board.

The capture of the ship triggered a controversy over its cargo’s final destination.

______________________________ 5 – XINUA

Le Yemen intercepte un bateau avec des clandestins à bord

Un bateau avec des clandestins somaliens à bord a été intercepté au large de la côte yémenite, a annoncé samedi le ministère yémenite de l’Intérieur dans un communiqué.

Il a précisé que l’embarcation a été intercepté au large de la ville d’Ahwar, dans la province d’Abyan.

101 clandestins à bord, dont 35 femmes et enfants, ont été immédiatement transférés aux camps de réfugiés sous administration des Nations Unies.

Les clandestins fuient la Somalie ravagée par la guerre, pour traverser le golfe d’Aden et trouver refuge au Yemen.

Selon les autorités yémenites, le nombre de réfugiés somaliens qui sont illégalement arrivés au Yemen a déjà franchi le cap de 700.000.

______________________________ 4 – AFP

La force antipiraterie de l’UE en Somalie ne s’attaquera pas aux causes du fléau

La force navale antipiraterie de l’Union européenne (UE) qui débute ses opérations lundi au large de la Somalie va devoir régler en mer un fléau dont la cause profonde réside dans le chaos d’un pays en guerre civile depuis 1991.

« La lutte contre la piraterie se termine toujours à terre », expliquait récemment à l’AFP le vice-amiral Gérard Valin, commandant de la flotte française dans l’océan Indien, ajoutant: « il faut tout faire pour que la Somalie arrête d’être un Etat en faillite et qu’ils (les dirigeants somaliens) soient capables de faire la loi chez eux ».

Hantés par les fiascos militaires des opérations des Etats-Unis et de l’ONU à Mogadiscio dans les années 90, les Occidentaux se gardent toutefois d’envisager une action terrestre d’envergure en Somalie.

L’opération Atalante est essentiellement chargée d’établir un « cordon sanitaire » au large du pays pour protéger une des principales routes du commerce maritime mondial.

La flottille de l’UE a une triple mission: escorter des bateaux de marine marchande et les navires du Programme alimentaire mondial (PAM) qui livrent une aide humanitaire en Somalie et mener des opérations de « contrôle de zone » avec l’appui d’avions de patrouille maritime.

Des bateaux de nombreux pays, dont des navires américains de la Task Force 150 d’appui aux opérations en Afghanistan, participent aussi à la sécurisation de la zone, mais leur rayon d’action est limité: chaque navire couvre à peine 1% de la zone dangereuse, évaluée à 2,1 millions de km2.

Se présentant comme des « protecteurs » des eaux somaliennes contre la pêche illégale et le déversement de déchets toxiques, les pirates somaliens affirment que la force européenne « ne sera pas tolérée », même si leurs petites embarcations rapides ne peuvent s’attaquer à des navires de guerre.

« Je suis sûr qu’ils vont tuer illégalement de nombreux pêcheurs somaliens et cela ne sera pas toléré », a assuré à l’AFP le chef d’une des bandes pirates, Mohamed Said, qui détient la plus grosse prise des bandits des mers, le surperpétrolier saoudien Sirius Star, chargé de 300.000 tonnes de brut.

« La présence des navires de guerre européens va saper la volonté des Somaliens de protéger leurs ressources naturelles », a-t-il affirmé, en accusant les Européens d’être les principaux responsables du déversement de déchets dans les eaux somaliennes.

L’argument sert aux pirates pour justifier leurs attaques et exiger des rançons qui leur permettent de s’enrichir dans un pays ruiné par la guerre.

Selon le Bureau maritime international (BMI), ils ont capturé depuis début 2008 une centaine de navires, dont au moins 17 qu’ils retiennent toujours dans leurs repaires où ils jouissent jusque présent d’une totale impunité.

Aussi, pour faire diminuer les attaques, il faut travailler « à la fois (sur) le pilier militaire (…) mais aussi (sur) le pilier diplomatique pour résoudre le problème à terre dont la piraterie n’est que le bouton de fièvre », jugeait fin novembre Anne-Sophie Avé, déléguée générale d’Armateurs de France.

C’est également ce que demandent les pays voisins de la Somalie et l’Union africaine, qui a déployé à Mogadiscio une force de paix, cible régulière d’attaques des insurgés islamistes.

La multiplication des actes de piraterie est le révélateur de « la détérioration de la situation » en Somalie, relève l’UA selon qui la véritable solution passe par la fin de la guerre, impossible sans « le déploiement rapide d’une force de paix de l’ONU » à terre.

______________________________ 3 – Nouvel Obs avec AP

La Marine danoise coule un bateau de pirates présumés au large de la Somalie

La Marine danoise a annoncé vendredi qu’elle avait intercepté et coulé un bateau de pirates présumés qui dérivait au large de la Somalie.

Le capitaine Jesper Lynge a précisé que la frégate Absalon avait procédé à l’évacuation des sept membres d’équipage et à la saisie d’armes avant d’ouvrir le feu sur la petite embarcation.

D’après lui, le bateau ne pouvait pas être remorqué en raison du mauvais temps. Il a souligné qu’en de telles circonstances, la procédure normale était de détruire les bateaux dans la mesure ils pouvaient constituer un danger pour d’autres navires.

L’embarcation dérivait depuis plusieurs jours, moteurs à l’arrêt. La frégate Absalon l’a interceptée jeudi.

Le capitaine Lynge a expliqué que des lance-roquettes RPG et des fusils d’assaut AK-47 se trouvaient à bord du bateau. Les hommes évacués de l’embarcation ont été remis aux autorités yéménites mais n’ont été suspectés d’aucun crime dans l’immédiat.

______________________________ 2 Adawl News (So) en Anglais

Les pirates somaliens agissent avec l’autorisation et sous les ordres de l’Etat ? // Are Somali pirates following a sponsor state’s orders?

By Clarity Staff Reporter

Are the Somalia pirates acting independently or are they following orders from state sponsors? A Somalia source today suggested that state and organized groups are now directing the pirate’s activities. The logic put forward to support this conclusion does have some compelling elements. Pirate activity has increased markedly in the last few months. The pirate’s raids are conducted up to 1,000 miles from shore, launching small boats from mother ships which would imply a degree of prior knowledge about where target ships will be, and requiring complex logistical co-ordination. The pirates have also recently tried to seize a passenger ship, which is a new strategy, presumably for hostage purposes. The pirates have also used a complex sliding scale of ransoms, depending on who is the owner of the ship. Prices have been as low as a few hundred thousand dollars, and have ranged as high as several million. In addition, the pirates released a Yemen owned ship today for no ransom at all after “negotiations” which if the rationale is the pursuit of ransoms, makes little to no sense at all.

The argument mounted is that the pirates are now being supported by organized groups – some say terrorist, others organized crime – and are following orders as to which ships to seize. The proponents of the terrorist theorem, say target ships are selected based on the contents carried and/or political motivation. For example, ships carrying arms and weaponry would be prized targets. Ships carrying sensitive or vital cargoes to an enemy state, such as oil or advanced electronics, are also considered top tier selections. In this instance, the cargo can be retained in terms of weaponry, delayed indefinitely in the case of sensitive electrical competently or ransomed for exorbitant sums so as to cause economic damage to an enemy. The alternative theory that organized crime is behind the piracy would advocate that there are large sums of money to be made from ransoming seized ships, and that organized crime has got in on the act for the pure purpose of profit.

There is now emerging discussion about more sinister motivations for the pirate activity, which if not in effect yet will be in the near future, according to some regional pundits. That is the idea of states directing activities to enable them to achieve objectives that would be difficult by more legal means. An example cited was the shipment of nuclear missile targeting components from North Korea to Iran, that was recently intercepted in India by US instruction. If North Korea were looking for another way to deliver these components to Iran, delivery by sea as a part of a container shipment could be a viable option. Assuming US Intelligence once again got wind of the shipment, any legal interception of the shipment would be a challenge and likely to be bogged down in international legal complexities. A simple side arrangement with the pirates could easily achieve the same objective more expeditiously.

The scale of the piracy problem in the Gulf of Aden, between Yemen and Somalis is not to be underrated. It is a critical sea route allowing access to the Suez Canal with the only other option being a lengthy sojourn around the Horn of Africa.

There have been around 100 pirate attacks in the area this year alone, and 40 vessels have been seized by pirates. This includes the Saudi supertanker with an estimated $100 million of crude oil on board and a Ukrainian ship packed with weaponry including 33 battle tanks.

Even if the rumors about the pirates being supervised by others with larger objectives in mind are not true, it is a possible scenario that may well occur in the future. There are now believed to be somewhere between 1,200 to 2,000 pirates now action in the region and the number is increasing everyday, as for many Somalis, it is the most viable form of employment available in this war torn country. Somali piracy seems yet another in an ever growing priority list for the world’s intelligence and military agencies.

______________________________ 1 – Le Bien public (Dijon)

Lutte antipiraterie : « Un beau jour pour l’Europe »

Les ministres britannique et français de la Défense, John Hutton et Hervé Morin, ont célébré hier « un beau jour pour l’Europe », en inaugurant le quartier général de la force européenne de lutte antipiraterie à Northwood, dans la banlieue de Londres.

C’est un beau jour pour l’Europe et pour le Royaume-Uni aussi , a déclaré M. Hutton devant la presse, dix ans jour pour jour après la déclaration franco-britannique de Saint-Malo, considérée comme l’acte fondateur de la défense européenne.

« C’est une date dans l’histoire de l’Europe », a souligné M. Morin, enchaînant : « il n’y a pas plus beau symbole que de constater que, dix ans après, nous sommes réunis pour la première opération navale européenne sous commandement et avec un quartier général britannique ».

L’opération Atalanta sera commandée par le vice-amiral britannique Philip Jones.

M. Hutton s’est déclaré « très fier » d’abriter le quartier général d’une opération aéronavale européenne qui prendra le relais de l’Otan le 15 décembre au large des côtes somaliennes, dans le golfe d’Aden, avec six ou sept bâtiments de guerre.

Le ministre y a vu un « événement très significatif dans lequel le Royaume-Uni et la France jouent un rôle leader ».

Faire face à la piraterie

Pour autant, les deux ministres se sont attachés à ne pas exagérer la portée politique de l’opération face à une opinion britannique majoritairement eurosceptique.

« Cette mission consiste avant tout à affronter le problème de la piraterie », a souligné M. Hutton, laissant les questions « purement politiques » à son collègue des Affaires étrangères.

De son côté, M. Morin, dont le pays préside jusqu’à la fin de l’année l’Union européenne, a souligné « la volonté française de faire progresser la défense européenne de manière pragmatique et concrète ».

La flottille de l’UE aura une triple mission : escorter des bateaux de marine marchande et les navires du Programme alimentaire mondial (PAM) qui livrent une aide humanitaire à la Somalie et mener des opérations de « contrôle de zone » avec l’appui d’avions de patrouille maritime.

Installé dans le nord de Londres, sur une base militaire qui accueille déjà des quartiers généraux de l’armée britannique et de l’Otan, le QG comptera quelque 80 officiers détachés par une dizaine d’Etats européens.

Les actes de piraterie se sont multipliés au large de la Somalie ces dernières semaines jusqu’à devenir « incontrôlables », selon le Bureau maritime international (BMI).

Un peu moins d’une centaine de bateaux étrangers ont été attaqués par des pirates somaliens dans l’océan Indien et le golfe d’Aden cette année, parmi lesquels au moins 32 ont été détournés, selon le BMI, deux fois plus qu’en 2007.

Quelque 16 000 navires de commerce empruntent chaque année le détroit de Bab el Mandeb, passage obligé entre le golfe d’Aden et la mer Rouge où transitent près de 30 % du pétrole brut mondial.

Depuis le début de l’année, quelque 120 attaques de pirates ont été dénombrées, dont 39 ont abouti à la capture d’un navire.

Leur prise la plus importante à ce jour est celle du superpétrolier saoudien, Sirius Star, le 15 novembre. Les pirates réclament une rançon de 25 millions de dollars pour ce navire capturé à plus de 450 milles nautiques (800 km) à l’est de Mombasa (Kenya).