21/10/2011 (B626) Chroniques du Sergent Ariko. L’annonce de la mort de Kadafi, arrêté probablement par les démocrates Lybiens contre lesquels, il s’était opposé par la force de ses armes, aurait suscité une réaction chez Guelleh. Comprendra-t-il qu’il y a un temps pour quitter le pouvoir en vie avec une relative liberté (Ben Ali) et un temps pour le quitter dans la déroute, la honte et parfois des blessures ou la mort (Moubarak, Kadafi et bientôt Saleh au Yémen ?)

Selon des correspondants, dès que la chaine Aljazira a annoncé l’arrestation de l’ancien « guide » Kadafi et la façon dont les rebelles l’auraient lynché, le petit dictateur djiboutien a demandé à se rendre dans sa résidence d’Arta.

Bien escorté par la garde republicaine, son convoi est sorti. silencieusement de la ville par la route nationale 1. Officiellement il est allé se reposer à Arta. On peut plutôt imaginer que face aux événements du monde arabe, il ait eu besoin de prendre du recul et de réfléchir.

Tous les nuages se sont accumulés sur sa tête.

– Le Gouvernement, qu’il a constitué par des raisons fort éloignées d’une bonne gestion de la chose publique, est incapable de fonctionner.

– Il a perdu le soutien du peuple. Il est détesté par la majorité de la population.

– Les finances sont à sec et il n’y a plus d’espoir du côté des aides et subventions internationales,

– Plusieurs de ses amis seraient devenus hostiles (YEB ? et d’autres) et d’autres seraient prêt à le lâcher à la première faiblesse.

– Kadra joue son propre jeu et place ses pions, qui ne lui seront pas fidèles,

– l’affaire Borrel qui semble être en attente, mais qui pourrait repartir sur simple décision du Gouvernement français,

Et maintenant, l’un des derniers soutiens qu’il avait encore dans le monde, vient de se faire arrêter par son peuple et il est mort aujourd’hui de façon violente, brutale et humiliante. Et le peuple a hurlé sa joie devant ce spectacle !

A quoi pensait-il dans la voiture qui le conduisait à Arta. Même Hachi n’était pas du voyage. Seul Hassan Saïd, le puissant chef de sa sécurité avait été autorisé à l’accompagner.

Arrivé à Arta il pourra brouter tranquillement et refaire non pas le monde, mais sa politique et prendre des décisions quant à son avenir. Il sait que la révolution djiboutienne est en marche. La jeunesse, les enseignants et les universitaires ont ouvert le bal. Les chômeurs sont en colère. L’armée, manquant de moyens et parfois de solde, est en plein doute.

Les tueries et les attentats se sont multipliés entre les responsables des grands corps de sécurité (Bogoreh, Abdillahi Abdi, P’tit Zakaria, Colonel Berger, Abdillahi Mouhoumed, ….) et il connaît ses responsabilités personnelles dans ces affaires.

Bref, Guelleh devra certainement prendre des décisions pour son avenir:

soit il part rapidement et librement avec pas mal d’argent comme Ben Ali,(il devra certainement en restituer une partie, mais il lui en restera assez avec tout ce qu’il a mis de côté … !)
– soit il a de fortes chances désormais
de finir : blessé, lynché, inculpé de crimes et/ou condamné à mort (Saleh, Kadafi, Moubarak, Saddam Hussein, …)

Sergent Chef Ariko
Londres