17/03/09 (B490) LDDH : Solidarité avec les victimes soudanaises et les défenseurs soudanais des Droits de l’Homme.
Le Président |
DIFFUSION D’INFORMATION Solidarité avec les victimes soudanaises et les défenseurs soudanais |
Nos ONG expriment leur solidarité avec les victimes et défenseurs des droits de l’Homme soudanais et soutiennent la Cour pénale internationale dans son action essentielle pour la paix et la justice au Darfour
– Les organisations signataires dénoncent l’extrême gravité de la situation humanitaire au Darfour, qui ne peut en outre que s’aggraver suite à la récente décision du Gouvernement soudanais d’expulser 13 organisations humanitaires internationales.
– En agissant ainsi, les autorités soudanaises démontrent un grand mépris à l’égard de leurs citoyens. Le Bureau des Nations unies pour la Coordination Humanitaire estime que du fait de cette décision, plus de 1,1 million de personnes seront privées de nourriture, 1 million d’individus seront privés d’eau potable et plus de 1.5 millions de soutien médical. En outre, près de 250 000 enfants seront touchés par la fermeture d’écoles.
Nous condamnons également la fermeture de trois ONG nationales de protection des droits de l’Homme (Khartoum Centre for Human Rights and Environmental Development, Amal Centre et Sudan Development Organisation) et le harcèlement continu subi par les défenseurs des droits de l’Homme.
Les enregistrements de ces organisations ont été révoqués, leurs biens saisis et comptes bancaires gelés, en violation de la Constitution et de la loi soudanaises.
Ces actions ont été menées par les forces de sécurité et la Commission des Affaires Humanitaires en l’absence d’une décision judiciaire. La fermeture de ces organisations vise à empêcher tout examen de la situation des droits de l’Homme au Darfour. Ces décisions mettent également en danger la sécurité de ces défenseurs des droits de l’homme.
Nos organisations dénoncent en outre le climat d’impunité au Darfour et au Soudan.
Durant les six années du conflit au Darfour, le gouvernement n’a démontré aucune volonté crédible de juger les auteurs des crimes les plus graves.
Dans ce contexte, la décision de la Cour pénale internationale (CPI) du 4 mars 2009 délivrant un mandat d’arrêt contre le président Omar El Beshir, ainsi que les précédents mandats émis contre Ahmed Harun et Ali Kushyb et la demande d’un mandat d’arrêt contre les responsables des groupes rebelles auteurs de l’attaque d’Haskanita où ont été tué des soldats de la force de maintien de la paix, représentent un pas en avant essentiel dans la lutte contre l’impunité et la paix au Darfour.
Nos organisations rappellent que ce pas historique a pu être franchi notamment par l’important soutien des Etats africains et arabes à la justice internationale.
L’action de la Cour est soutenue par 108 Etats parties dont 30 membres de l’Union africaine. Les membres de la Ligue des Etats arabes ont été particulièrement actifs lors de la Conférence de Rome à l’issue de laquelle fut adopté le Statut de la CPI.
Nos organisations rappellent par ailleurs que l’enquête de la CPI sur la Darfour a été ouverte, suite à la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de référer la situation à la CPI , qui terme de sa Résolution 1593, qui oblige aussi le Soudan à coopérer avec la Cour.
Nous appelons la communauté internationale à montrer sa solidarité avec les victimes du conflit au Darfour qui a causé la mort de plus de 300 000 personnes et déplacé plus de 2,5 millions d’individus. Jusqu’à présent aucune réponse n’a été apportée à leur souhait de paix et de justice au Darfour.
Nos organisations
appellent les autorités soudanaises à revenir sur leur décision d’expulser des ONG humanitaires et de fermer des ONG soudanaises, et à se conformer aux instruments internationaux de protection des droits de l’Homme, notamment aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et aux résolutions du Conseil de sécurité, l’obligeant notamment à coopérer avec la CPI
appellent la communauté internationale à condamner fermement ces décisions du gouvernement soudanais
appellent les parties au conflit à s’engager dans un nouveau processus de paix inclusif.
apportent leur soutien à la lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves commis au Darfour et s’opposent ainsi à toute suspension des procédures devant la CPI.
M. NOEL ABDI Jean-Paul