15/08/09 (B511)  Le rapport Deberkalleh (suite – 8 -) La réalité de la gestion politique – 1ère partie : le social


Le dossier complet

Plainte déposée devant le Procureur éthiopie pour l’assassinat des vieillards et d’enfants Afar à Guerrissa et dans les localités voisines (lien avec l’article – 2005)

B. La réalité de la gestion politique

 

Venant de déterminer brièvement l’inexistence de démocratie à Djibouti sur le plan institutionnel, il me semble adéquat d’approfondir mon analyse afin de permettre à nos lecteurs de mieux appréhender la réalité dans laquelle vit quotidiennement la population Djiboutienne.

Cela permettra aussi de mieux comprendre les méthodes légales ou illégales ainsi que les moyens usités par le régime d’I.O.G. pour garder la population sous son contrôle et ainsi continuer à se maintenir au pouvoir.

1. Du Contrôle du peuple

Pour assurer la pérennité de son régime, I.O.G doit non seulement tricher pour le légaliser et le légitimer par l’utilisation frauduleuse et dénaturée des institutions constitutionnelles mais il doit aussi s’assurer d’un contrôle sans faille de la population afin de lui éviter toute réaction non prévue qui pourrait entrainer un mouvement de masse organisé ou spontané contre son système. Pour cela, il a mis en place un système sectaire de gestion et de contrôle de la population dont la direction est confiée à la S.D.S.

On peut donc dire, sans parti pris aucun, que cette pauvre population Djiboutienne noyautée par des milliers d’agents de la S.D.S mandatés à cet effet et cernée de partout d’une multitude de manières différentes adaptées à sa psychologie, à réellement besoin d’être aidée, en lui fournissant un minimum de moyens pouvant lui faire bénéficier d’une remise en question ou d’une orientation logique conforme à ses intérêts et aux intérêts régionaux.

a) De la Division étudiée du peuple

Comme tous les régimes totalitaires, celui d’I.O.G utilise et fait tout pour créer et entretenir la division entre les différentes communautés du pays. Cela lui permet d’apparaitre comme l’inévitable intermédiaire et le fédérateur des volontés divergentes et parfois contradictoires des différentes tribus. D’où un vrai travail de sa part et de la part de sa police politique pour continuellement et régulièrement créer des points de litiges plus ou moins graves entre les différentes composantes du pays. Pour ce faire il n’hésite pas à utiliser leurs particularismes culturels.

Il active et favorise les atavismes et les spécificités des tribus entre elles afin de mieux les désorienter et de dévier leurs réflexions et leurs attentions sur autre chose que sur l’analyse des conditions de vie déplorables dans lesquelles ce régime les a plongé.

Pour ce régime c’est donc une question de vie ou de mort, car plus le peuple Djiboutien est divisé, plus cela sert les intérêts fondamentaux d’I.O.G. et de son système. C’est la raison pour laquelle qu’un large pourcentage des activités et du budget de la police politique (S.D.S.) sont orientés vers ce domaine. De plus, les députés censés être issus de ces communautés sont eux aussi mis à contribution et n’hésitent pas à dénaturer ou à contrefaire les us, coutumes et droit traditionnel de la population, dans le sens de la division.

La S.D.S, quand a elle utilise à cet effet, les moyens de l’état ainsi que la désinformation, la manipulation et la corruption. De façon générale, lorsque l’on voit le poids du budget et la volonté délibérée de nuisance mis au service d’une telle opération, on comprend l’importance que revêt pour I.O.G., la création et le maintient d’un antagonisme entre les différentes tribus, comme par exemple:

Afars contre Somalies (Issas, Issak, Gadabourcis)
Afars contre Issas
Somalis contre Issas
Issas contre Issas
Afars contre Afars
Somali contre Somalis
Oromo contre Afars
Oromos contre Issas
Oromos contre Somalis
Amharas contre Oromos
Tigreens contre Oromos
Amharas against Tigreens
Tigréens contre Somalis
Tigreens contre Afars
Éthiopien gvt contre Érythréen gvt
Éthiopien gvt contre Somali gvt
Eritreen gvt contre Somali gvt
Eritreen gvt contre Yémen gvt
Arabes gvts contre Eritreen gvt
Africans gvts contre Eritreen gvt
Europeens gvts contre Eritreen gvt
U.S.A. gvt contre Eritreen gvt

Comme, il possède parfaitement la psychologie nomade de ces gens, il n’hésite pas là aussi à exporter aisément ce phénomène de division au-delà des frontières Djiboutiennes notamment au Somaliland et en Éthiopie. Il ne fait donc aucun doute, qu’I.O.G arrive à déplacer sa capacité de nuisance d’un plan national à un plan régional.

Ceci étant, nous n’allons pas nous étaler sur ce dernier point, puisqu’il sera traité en détail ultérieurement. Sur un plan général, il nous faut savoir que l’ensemble de ce système mafieux mis en place par I.O.G, sert en grande partie à entretenir ce phénomène de scission, de division, cette faille entre les différentes composantes de la population Djiboutienne.

Cette division du peuple est aussi entretenue par le régime, non seulement sur le plan tribal mais aussi, sur le plan social. En effet, le gouvernement d’ I.O.G favorise un certain nombre de familles (issues de toutes les tribus) à qui il accorde ses bienfaits, en leur permettant de s’enrichir frauduleusement alors qu’il fait tout pour maintenir les autres familles, c’est à dire, la majorité de la population, dans le besoin et la misère la plus noire.

Ce phénomène est orchestré et appliqué selon un schéma et une organisation bien hiérarchisée qui en premier lien fait appel à une politique diabolique de gestion de la misère sociale mais aussi à l’ établissement d’autres mesures de contrôle du peuple tels que, l’absence des libertés humaines, la primauté et l’omniprésence des agents de la sécurité (S.D.S) au sein de la population, ainsi, qu’à la gestion partisane et corrompue de l’administration et de l’information auquel s’ajoute l’interdiction et, la lutte contre toute forme de réelle opposition structurée contre le régime en place.

b) La gestion de la misère Sociale

I.O.G., est étrangement convaincu que plus, le peuple est dans la misère et dans le besoin, plus ses intérêts personnels seront sauvegardés et multipliés.

Il estime que les gens étant démunis de tout, personne n’aura ni le temps, ni les moyens de chercher à s’opposer à sa politique diabolique. En effet pour lui, les gens doivent s’occuper ou orienter leurs activités et leurs énergies sur la recherche et la satisfaction des besoins primaires, comme se nourrir, se vêtir ou se soigner et non s’occuper de critiquer ou de s’organiser pour essayer de s’opposer à sa gestion du pays.

Pour ce faire, il a d’abord commencé à affamer la population, en faisant tout pour que le niveau de vie des nationaux baisse très sérieusement, en ne payant pas régulièrement les fonctionnaires mais plutôt avec des retards de plusieurs mois, en réduisant au maximum les salaires de l’ensemble des travailleurs grâce à des systèmes de retenues sur la solde, en ne payant plus les retraités, en faisant disparaitre les avantages sociaux et une multitude d’autres mesures en ce sens. Cette situation qui s’est étalée dans le temps finie par déboucher sur le fait, qu’au fil du temps, la majorité de la population s’est retrouvée doucement dans le besoin le plus strict.

Seules échappent à ce phénomène 500 à 800 familles (originaires de toutes les composantes de la population Djiboutienne) qui font partie intégrantes de son système mafieux et qui l’aident à accaparer les ressources nationales. Il faut savoir que c’est surtout vers I.O.G et ces familles que convergent frauduleusement tout l’argent de la République de Djibouti. En contrepartie de leurs privilèges, les 500 à 800 familles, aident I.O.G, à contrôler la population, mais aussi participent a désinformer les observateurs étrangers, les ambassades étrangères et les organismes internationaux à Djibouti.

Ces gens travaillent en collaboration directe avec le S.D.S pour toute affaire nationale, régionale ou internationale. C’est ainsi que les ressortissants de ces familles sont placés à des postes de décisions partout dans l’administration, la diplomatie, les organismes et sociétés commerciales, les ONG nationales et internationales ainsi que dans les ministères où ils peuvent facilement et impunément détourner de l’argent comme: le Ministère des Finances, le Ministère du Commerce, le Ministère des Télécommunications, le Ministère des Transports, le Ministère des Affaires Maritimes ainsi que la Banque Nationale de Djibouti diriger par le frère de Madame la Présidente( monsieur Djama Haid ).

I.O.G ayant donc permis à ses familles (elles sont bien à lui, bien qu’elles ne soient pas toutes de sa tribu) de s’enrichir frauduleusement, leur demande de tenir et de contrôler le reste de la population par le biais de l’état de nécessité dans lequel elle est plongée.

En effet il est de la responsabilité de chaque chef de ces familles d’avoir sous ses ordres ou au moins sous son influence une cour, des clients (quelque fois plusieurs centaines) parmi la population. Étant dans le besoin et n’ayant pas de sources de revenus réguliers alors qu’ils doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, ces gens ont vraiment des difficultés pour s’opposer aux désirs et aux ordres de ces chefs de famille qui ainsi gèrent leur misère.

C’est ainsi qu’on assiste à Djibouti à un contrôle immoral et machiavélique d’une large partie de la population, puisque les capo-régimes d’I.O.G se chargent de distiller à compte goutte leurs bienfaits (Frauduleusement acquis) à ceux qu’ils estiment méritants à la vue des services qu’ils rendent ou, qu’ils s’engagent à rendre au profit du régime. C’est pour cela qu’à Djibouti, il y a des élections truquées, des morts et des meurtres inexpliqués, des opposants qui se rallient subitement au régime, secrètement ou ouvertement et tant d’autres manipulations de diverses sortes.

Sur un autre plan et à titre d’accompagnement à ce phénomène, I.O.G a mis en place ou a dénaturé, les objectifs humanitaires d’un certain nombre d’organisations sociales. Ces dernières directement rattachées à lui par le biais de la S.D.S, entretiennent et participent activement à cette gestion scientifique de la misère populaire, C’est le cas de:

• L’O.N.A.R.S. qui est l’office national des refugiés.

• L’A.D.E.T.I.P. qui est un organisme qui reçoit des aides au développement des Programmes des Nations-Unis et qui est censé favoriser et fournir des aides financières pour des petits projets de développement à des petits entrepreneurs privés Djiboutiens.

• L’A.D.P.I.F. qui est censé s’occuper du planning familial mais qui s’occupe plutôt de soutenir financièrement et directement le régime et sa nomenklatura. La direction de cette association est assurée par un député (Mr. John) qui est en même temps un agent d’élite de la S.D.S., Il est très souvent envoyé en mission en Éthiopie (Dire-Dawa & Addis Abeba) par I.O.G. lui-même car comme le Président, il est originaire de Dire-Dawa.

• Une multitude d’O.N.G qu’I.O.G., a favorisé à créer et qu’il a confié à ses hommes.

• Le fond d’aide de la banque Nationale pour le Développement.

• Des multiples officines d’ordre tribal, professionnel et administratif. Ces organismes dont les dirigeants se servent d’abord eux même en premier, participent énormément à maintenir le peuple dans le besoin et la misère, contrairement à la volonté des bailleurs de fond que sont le Programme des Nations Unis pour le Développement, le Ministère de la Coopération Française et les O.N.G. Internationales qui sont convaincues d’aider des Djiboutiens sur le plan humanitaire (complicité passive …).

En effet, les dirigeants censés repartir correctement et sans distinction à la population nécessiteuse (un énorme pourcentage de la population Djiboutienne), les avantages et aides confiés à leurs organismes, font plutôt le contraire en ne favorisant qu’une minorité pré-désignée par la S.D.S et la Présidence. Pour les autres, c’est à dire la grande majorité des nécessiteux, il faut qu’ils fassent la preuve de leur fidélité par une façon ou par une autre avant de pouvoir bénéficier de ces aides.

A ce niveau, il faut savoir que l’état de nécessité entretenu, vers lequel on les a doucement mais sûrement orienté, étant arrivé à son paroxysme, car ce processus s’étale sur plusieurs semaines et quelques fois sur des mois, les pauvres gens ne peuvent plus qu’obéir et accomplissent pour le régime des indignités immondes et surtout innommables.

En outre et pour finir sur ce point, ces dirigeants ont aussi une mission secondaire qui consiste à verser périodiquement à la S.D.S des sommes d’argent préétablies par la Présidence.

Pour la petite histoire, il est assez fréquent d’entendre surtout dans les milieux bien introduits, des responsables ou des chefs des familles citées ci-dessus, rétorqués à des nécessiteux ou à des demandeurs de service mécontents de leurs manières à leurs égards que: « De toute façon, l’état de nécessité qui est le vôtre et le sentiment de besoin que vous ressentez, nous permettent de vous gouverner au mieux, à notre convenance ».

c) De l’inexistence des libertés humaines

A la lumière des faits exposés dans les précédents paragraphes, il est aisé et logique de déduire que toutes les situations décrites ne peuvent avoir lieu que dans une société où tous les droits et libertés les plus élémentaires n’existent vraiment pas. En effet, Djibouti est régit par un régime policier dans le sens le plus brut du terme, puisque toute affaire, toute action individuelle ou collective, toute décision étatique, sociale et familiale, rentrent toutes dans le domaine de la sécurité nationale, sans exception aucune.

Tout doit donc passer par la S.D.S. et donc automatiquement par I.O.G. Seul, ce dernier décide de ce qu’il faut faire, du suivi à donner à ces affaires qui quotidiennement lui sont transmises. L’existence d’un tel système centralisé sous-entend obligatoirement la présence, d’agents et de moyens de renseignements importants et performants.

Cela sous-entend aussi, l’existence d’une crainte du peuple et d’une peur sociale, caractérisées par une généralisation et une multiplication de mesures attentatoires aux libertés et dignités humaines les plus élémentaires.

En effet, il est connu qu’à Djibouti, que non seulement vous ne pouvez pas vous exprimer librement (Sauf si vous êtes couvert par quelqu’un qui compte pour le pouvoir en place ou si vous êtes connu sur le plan international) mais vous ne pouvez pas non plus revendiquer vos droits sans vous exposer à de très sérieuses sanctions. Ces dernières qui peuvent se situer sur le plan moral ou sur le plan physique entrainent aussi très souvent des difficultés pour l’ensemble de votre famille.

C’est pour cela qu’on assiste à :

• La négation de toute forme de réclamation légale et démocratique par une intervention immédiate et musclée de la police politique, soit par intimidation physique ou familiale, soit par arrestation arbitraire, séquestrations et pressions financières ou administratives, … etc.

• La négation et l’inexistence de toute forme d’opposition réelle et capable, malgré la présence de mouvements soit disant d’opposition, qu’I.O.G a lui- même participé à dénaturer ou à instaurer et qui sont noyautés par ses agents.

Outre ces mesures coercitives qui automatiquement s’appliquent à celui qui ne partage pas les vues et les idées du régime, I.O.G. à mis en place un système politique d’encadrement des hommes et des idées (Méthode soviétique) tel que toute la population doit répondre aux directives et aux normes qu’il a lui même définit.

Ce système qui fait largement appel à la désinformation et à la manipulation de la psychologie du nomade ainsi qu’ à la corruption et à l’intimidation, est représenté par les 500 à 800 familles citées plus loin, par aussi le R. P.P. (Rassemblement Populaire pour le Progrès) parti unique au pouvoir dont les agences sont disséminées dans la population et surtout par les mabrazes (Lieux pour le Khat) tribaux, claniques ou sociaux que le régime subventionne largement.

A ce dispositif s’ajoute, les officines et mabrazes de certains faux partis d’opposition soutenus financièrement par la S.D.S: P.R.D, P.N.D, F.R.U D, … etc.).

Pour en terminer avec cet aspect de la réalité Djiboutienne, il convient d’être informé que tout ce dispositif est couronné et coordonné par la S.D.S qui étant partout ne se gêne pas pour intervenir par pressions, par force ou par corruption en utilisant, à cet effet, les ressources nationales. On ne peut donc que constater que ce service est habilité et à les pleins pouvoirs pour agir à tous les niveaux de la société, de la politique ou de l’administration. Quand à la population, nous avons vu, plus loin, qu’elle n’échappait pas à l’emprise vicieuse de ce service.

En conclusion, il est clair que toute personne, tout organisme ou tout mouvement susceptible de critiquer, de porter atteinte au pouvoir d’I.O.G ou de mettre en cause son nom et ses intérêts, est immédiatement éliminé avec l’une ou l’autre des méthodes de la S.D.S.

Les exemples sur ce dernier point sont tellement nombreux, qu’il en serait ardu d’en faire la liste exhaustive.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’à Djibouti, soit tu adhères à la philosophie du régime, soit tu dois être conscient et admettre que tu n’es plus qu’un homme en sursis si tu continus à résider sur le territoire Djiboutien et tu acceptes ainsi l’exil Européen ou Éthiopien.