20/10/09 (B521) Yémen Express (5 articles en Français)

______________________________ 5 – L’Orient (Liban)

Au Yémen, les accusations d’ingérences régionales pleuvent

150 000 personnes ont été déplacées en raison des combats dans le nord du Yémen.

Les militaires saoudiens s’ingèrent dans le conflit, selon la rébellion.

La rébellion zaïdite, en guerre contre l’armée dans le nord du Yémen, reçoit des financements iraniens, a affirmé le président Ali Abdallah Saleh dans un entretien publié hier. « Ce sont des hors-la-loi et des terroristes (…) qui sont à la solde de puissances étrangères », a déclaré M. Saleh dans l’entretien accordé à la chaîne de télévision saoudienne MBC et dont le texte est publié par l’agence SABA. «

Leur financement provient de certains dignitaires en Iran », a-t-il ajouté, en citant des documents saisis et des informations obtenues auprès de rebelles arrêtés. « Mais nous n’accusons pas le pouvoir » iranien, a-t-il dit. Sanaa accuse les rebelles d’être appuyés par l’Iran, ce qu’ils démentent.

Formation similaire au Hezbollah

Le président a relevé que les combattants zaïdites semblent avoir une formation similaire à celle des combattants du Hezbollah. « Ils ont été entraînés sur le modèle des actions menées par le Hezbollah dans le sud du Liban », a-t-il dit, indiquant que des informations non confirmées font état de « la présence d’instructeurs du sud du Liban à Saada », le fief des rebelles zaïdites.

Il a en outre estimé que la rébellion zaïdite cherchait à créer, sur la frontière saoudo-yéménite, « une zone tampon chiite » dans le but de « nuire au Yémen et à l’Arabie saoudite ». Les rebelles zaïdites, qui disputent aux autorités de Sanaa le contrôle des provinces de Saada et d’Omrane où la guerre fait rage, « avancent actuellement vers l’ouest, en direction de la mer Rouge pour y prendre pied », selon lui. Il a également dénoncé une alliance tactique entre la rébellion zaïdite, el-Qaëda qui se renforce au Yémen et le courant sécessionniste qui se développe dans le sud du pays. « Je ne pense pas qu’ils sont animés par les mêmes principes, mais ils ont un seul adversaire : le régime politique de la république yéménite », a-t-il dit.

De son côté, la rébellion zaïdite a affirmé que des militaires saoudiens avaient tiré à l’arme lourde contre un village yéménite frontalier du royaume saoudien, dans un communiqué mis en ligne hier. Cette action, qui constitue « un très grave développement et une flagrante agression contre le peuple yéménite », témoigne de « l’ampleur de l’ingérence croissante de l’Arabie saoudite dans les affaires internes du Yémen », ajoute la rébellion, sans préciser la date de l’action incriminée. L’information a été démentie par un responsable de la sécurité yéménite, qui a ajouté que l’Arabie saoudite ne jouait aucun rôle dans le conflit.

Référendum sur l’autodétermination du Sud ?

D’autre part, l’ancien dirigeant sudiste yéménite Ali Salem al-Baid a appelé hier l’ONU à organiser un référendum sur l’autodétermination du sud du Yémen et qualifié l’armée nordiste de « forces d’occupation ». Dans une interview accordée à l’AFP depuis l’Allemagne où il vit en exil, M. Baid a demandé à l’ONU « de former une commission d’enquête sur la situation dans le Sud, et d’y organiser un référendum sur l’autodétermination ». M. Baid, principale figure du mouvement séparatiste sudiste, a également appelé les Arabes à intervenir pour « régler la question par le dialogue, afin d’éviter que la situation ne dégénère en une guerre civile qui pourrait être exploitée par des parties extérieures ».

Ancien vice-président lors de l’unification du Yémen du Nord et du Sud en 1990, M. Baid a proclamé la sécession du Sud en mai 1994, avant de s’exiler lors de l’entrée des troupes nordistes à Aden en juillet de la même année. Il a affirmé que la situation dans le Sud était actuellement « explosive », accusant « les forces d’occupation » nordistes de « se comporter comme les forces d’occupation israéliennes » en Cisjordanie. Il a accusé le président Ali Abdallah Saleh d’avoir « posté ses unités militaires dans le Sud, et d’avoir mis la main sur la terre et les ressources, car la plus grande partie du pétrole se trouve dans le Sud ».

À la question de savoir si les séparatistes sudistes envisageaient un recours à la violence si les autorités nordistes n’accédaient pas à leurs demandes, il a répondu que « le mouvement pacifique ne peut pas se poursuivre indéfiniment ». « Ce qui est certain, c’est que le peuple du Sud-Yémen marche clairement vers un État indépendant avec Aden pour capitale. Nous sommes dans le dernier quart d’heure », a encore assuré l’ancien dirigeant du Parti socialiste yéménite, au pouvoir dans l’ex-Yémen du Sud.

_______________________________ 4 – AFP

Yémen: l’ex vice-président réclame un référendum sur l’autodétermination du sud

De Acil TABBARA

L’ancien dirigeant sudiste yéménite Ali Salem al-Baid a appelé lundi l’Onu à organiser un référendum sur l’autodétermination du sud du Yémen et qualifié l’armée nordiste de "forces d’occupation".

Dans une interview accordée à l’AFP depuis l’Allemagne où il vit en exil, M. Baid a demandé à l’Onu "de former une commission d’enquête sur la situation dans le sud, et d’y organiser un référendum sur l’autodétermination".

M. Baid, principale figure du mouvement séparatiste sudiste, a également appelé les Arabes à intervenir pour "régler la question par le dialogue, afin d’éviter que la situation ne dégénère en une guerre civile qui pourrait être exploitée par des parties extérieures".

Ancien vice-président lors de l’unification du Yémen du nord et du sud en 1990, M. Baid a proclamé la sécession du sud en mai 1994, avant de s’exiler lors de l’entrée des troupes nordistes à Aden en juillet de la même année.

Il a affirmé que la situation dans le sud était actuellement "explosive", accusant "les forces d’occupation" nordistes de "se comporter comme les forces d’occupation israéliennes" en Cisjordanie.

Les forces yéménites ont arrêté "des centaines" d’activistes sudistes depuis mai dernier, et "ont tiré sur les manifestants, faisant plus de 200 morts et blessés", a affirmé M. Baid.

Il a accusé le président Ali Abdallah Saleh d’avoir "posté ses unités militaires dans le sud, et d’avoir mis la main sur la terre et les ressources, car la plus grande partie du pétrole se trouve dans le sud".

A la question de savoir si les séparatistes sudistes envisageaient un recours à la violence si les autorités nordistes n’accédaient pas à leurs demandes, il a répondu que "le mouvement pacifique ne peut pas se poursuivre indéfiniment".

"Nous sommes attachés aux moyens pacifiques, mais nous mettons en garde le pouvoir: il emploie les balles réelles contre des manifestants pacifiques, alors qui peut garantir que la patience des gens à l’égard de cette barbarie se poursuivra indéfiniment, surtout que les armes sont disponibles".

"Ce qui est certain, c’est que le peuple du sud Yémen marche clairement vers un Etat indépendant avec Aden pour capitale. Nous sommes dans le dernier quart d’heure", a encore assuré l’ancien dirigeant du Parti socialiste yéménite, au pouvoir dans l’ex-Yémen du sud.

Le sud est en ébullition depuis plusieurs mois sur fond de revendications politiques et sociales, ses habitants estimant faire l’objet de discriminations de la part des nordistes et ne pas bénéficier d’une aide économique suffisante.

M. Baid a appelé "à un règlement par le dialogue et à prohiber tout recours à la force". Mais il a assuré qu’il n’avait "aucun contact politique" avec le président Saleh.

L’ancien dirigeant sudiste s’était réfugié au sultanat d’Oman après l’écrasement de l’éphémère république sudiste en 1994, mais a dû quitter Mascate l’an dernier après avoir rompu son engagement de ne pas faire de déclarations politiques depuis ce pays voisin du Yémen.

Installé actuellement en Allemagne, il a dit espérer toujours revenir dans son pays, et souligné qu’il y avait toujours depuis 1994 "des centaines d’exilés sud-yéménites au quatre coins de la terre, privés même du droit d’avoir un passeport".

Il s’est récemment adressé par téléphone à des manifestants dans le sud du pays qui organisaient des marches demandant ouvertement la renaissance d’un Etat indépendant dans cette partie du pays.

_______________________________ 3 – JDD

Yémen: L’ingérence saoudienne dénoncée

Les rebelles chiites du Yémen ont accusé lundi les forces saoudiennes d’avoir ouvert le feu sur la ville frontalière de Hasama, dans le nord du pays, pour appuyer une offensive des forces gouvernementales.

"Ceci révèle l’ingérence croissante des Saoudiens dans les affaires intérieures du Yémen", affirment les rebelles Houthis. L’information a été démentie par un responsable de la sécurité yéménite qui a ajouté que l’Arabie saoudite ne jouait aucun rôle dans le conflit.


_________________ 2 – Conseil national de la résistance iranienne

Un quotidien arabe accuse le régime de l’Iran de saper la sécurité du monde arabe au Yémen

Le 13 octobre, un hôpital du régime iranien dans la capitale yéménite Sanaa a été bouclé par les forces de sécurité. On venait de révéler que l’hôpital était utilisé par le régime pour aider des rebelles chiites combattant l’armée yéménite dans le nord.

Le régime iranien attise les flammes de la violence au Yémen pour déstabiliser ce pays.

Le 17 octobre, le quotidien saoudien Al-Jazirah a publié une analyse à ce sujet, dont voici un extrait :

« Les autorités au Yémen ont récemment découvert qu’un hôpital iranien à Sanaa était utilisé pour entreposer des armes et financer les rebelles Huthi. Le développement n’a rien de nouveau en ce qui concerne les Iraniens. »

« La guerre Irak-Iran a ses racines dans une fusillade contre une colonne de voitures officielles depuis une école iranienne à Bagdad. À l’époque, les Irakiens avaient découvert que l’école était utilisée comme un centre de l’opposition armée au gouvernement. Le parti Al-Dawa, qui avait lancé une campagne armée, a utilisé l’école comme un lieu de formation. Elle a ensuite mené des attaques terroristes contre le gouvernement irakien de l’époque à Bagdad. »

« Aujourd’hui, il y a beaucoup de similitudes avec autrefois. Les autorités au Yémen ont été contraintes de fermer l’hôpital iranien quand ils sont devenus certains qu’il était utilisé à des fins autres que des soins médicaux. La rue où est situé l’hôpital, la 60e rue, abrite aussi la sécurité et les organes politiques. L’hôpital était utilisé pour recueillir des renseignements sur les organes de sécurité du Yémen. »

« Les autorités au Yémen ont obtenu la preuve qui prouve les liens de la tribu Houthi avec l’Iran. Cette preuve démontre également des liens entre les Houthi et ce qu’on appelle le Mouvement du Sud avec al-Qaïda et la Qods Force de l’Iran. »

«L’infiltration manipulatrice de l’Iran dans la sécurité du monde arabe avancerait en sapant l’intégrité territoriale du Yémen, en transformant le Yémen en trois gouvernements distincts. Imaginez ce qui arriverait si, dans le sud de la péninsule arabe s’installait un gouvernement comme celui d’Hassan Nasrallah au Liban, qui enflamme toutes les tensions et les problèmes au Liban ? Qu’arriverait-il à un pays dont deux des gouvernements serait contrôlés par l’Iran ? Ensuite, si le troisième gouvernement devait décider de rejoindre les deux autres pour mener des plans de destruction et de complots contre la sécurité arabe, personne ne pourrait l’arrêter. »

___________________________ 1 – AP

Yemen: le gouvernement affirme avoir tué 44 rebelles chiites

Au moins 44 rebelles chiites ont été tués dans des frappes aériennes de l’armée yéménite près de la frontière saoudienne, a annoncé dimanche le gouvernement. La rébellion a, elle, affirmé que les victimes étaient des civils.

Vingt-sept des 44 tués l’ont été dans une frappe contre une position rebelle dans un hôpital de la ville de Razeh, selon le vice-ministre de l’Intérieur Mohammed Abdelallah al-Qawsi.

Le Yemen fait face depuis cinq ans à une rébellion chiite dans la province de Saada (nord du pays), qui reproche au gouvernement central d’avoir laissé les tribus du nord à l’abandon, et de se rapprocher de plus en plus des fondamentalistes sunnites. Les chiites représentant environ 30% des 22 millions d’habitants du Yemen