22/11/09 (B526) Le journal de la Flibuste (7 articles en Français)

________________________ 7 – JDD

Yémen: Un navire capturé par des pirates

Les pirates du golfe d’Aden ont capturé jeudi un vraquier grec de pavillon panaméen, a-t-on appris dimanche. « Le Red Sea Spirit a été capturé par des hommes armés au large de la côte yéménite jeudi dernier », a précisé Andrew Mwangura, coordonnateur du Programme d’assistance aux marins d’Afrique de l’Est, qui surveille de Nairobi les mouvements maritimes dans la région.


________________________ 6 – Le Figaro avec AFP

Un navire grec capturé par des pirates

Des pirates somaliens ont capturé un vraquier grec au large du Yemen jeudi, dans une zone où les attaques étaient moins nombreuses ces derniers temps/ Selon Andrew Mwangura du Programme d’assistance aux marins d’Afrique de l’Est, contacté par téléphone depuis Nairobi, la composition et la nationalité de l’équipage, ainsi que la cargaison et la destination du navire restaient à déterminer.

Le Red Sea Spirit, qui bat pavillon de Panama, « a été détourné au large du Yemen à la fin de la journée de jeudi mais nous n’en avons entendu parler qu’hier samedi », a-t-il expliqué. Les détournements, comme celui de jeudi, dans les eaux de la Somalie et du Golfe d’Aden sont plus rares depuis qu’elles sont sillonnées par une flotte de navires de guerre étrangers.

Les groupes de pirates somaliens ont de fait déplacé leurs actions vers l’Océan Indien, une vaste zone plus difficile à surveiller, s’aventurant jusqu’aux Seychelles et au-delà.

________________________ 5 – Les Afriques

Somalie : Les pirates somaliens opèrent à près de 2000 km des côtes de Mogadiscio !

Des pirates somaliens se sont emparés d’un chimiquier grec et de son équipage de plus d’une vingtaine de membres à un millier de milles marins (1852 km) des côtes de Mogadiscio et quelque 400 milles au nord-est des Seychelles.

Le MV Filitsa, un bâtiment de 150 mètres de long immatriculé aux îles Marshall, transportait une cargaison de produits chimiques entre le Koweït et l’Afrique du Sud lorsqu’il a été attaqué le 10 octobre dans cette zone, une des plus lointaines du pays d’origine des pirates.

L’imposante flotte de guerre internationale déployée dans la région pour protéger les voies maritimes reliant l’Europe à l’Asie semble avoir eu pour principal effet d’obliger les bandes de flibustiers somaliens à opérer encore plus loin dans l’océan Indien.

Actuellement, les pirates somaliens détiennent au moins treize navires et plus de 230 membres d’équipage.

________________________ 4 – IRIN (ONU)

SOMALIE: Habitants et bancs de sable contrecarrent les plans de pirates

Les habitants d’une ville côtière de la région autonome du Puntland en Somalie ont sauvé l’équipage d’un bateau de pêche en déjouant une tentative de pirates, qui avaient arraisonné le bateau, de prendre la mer.

Les pirates avaient pris le contrôle du bateau au large des côtes Somali le 1er novembre et l’avait acheminé jusqu’à la ville d’Eil, au Puntland, dans le nord-est de la Somalie. Mais le bateau, manœuvré par neuf Indiens et Bangladais, a heurté un banc de sable et s’est échoué à Eil, où les habitants ont demandé la libération des marins.

« Je pense que lorsqu’ils [les pirates] ont réalisé que [les marins] étaient tous bangladais et indiens, ils ont décidé d’utiliser leur bateau pour prendre en chasse d’autres bateaux et se servir des marins pour les manœuvrer », a dit Abdirahman Hassan Koronto, un homme d’affaires d’Eil.

Il a expliqué que les pirates avaient tenté de ramener le bateau en haute mer mais que les habitants les en avaient empêchés. Les pirates ont tenu bon pendant cinq jours, avant de finalement relâcher l’équipage, a ajouté M. Koronto.

« C’est un exemple où leur plan n’a pas fonctionné comme ils l’entendaient », a dit M. Koronto.

« S’ils les ramenaient en haute mer, ils les auraient utilisés [les membres de l’équipage], donc nous avons décidé que nous n’allions pas les laisser faire du mal à ces pauvres gens », a dit Asha Abdikarim, une habitante.

Les habitants ont demandé aux autorités du Puntland d’envoyer des renforts pour les aider à retenir le bateau, a-t-elle dit à IRIN.

« Je pense que quand ils ont vu que toute la ville – femmes, hommes et enfants – était dehors et les défiait, ils ont pensé qu’il valait mieux libérer l’équipage et nous le remettre », a dit Mme Abdikarim. « Pour une fois, nous leur avons montré qu’ils ne pouvaient pas faire leur sale travail dans notre ville ».

Elle a expliqué que les habitants des zones côtières en avaient assez des pirates. « Personne ne veut d’eux », a-t-elle dit.

« S’ils les ramenaient en haute mer, ils les [les membres de l’équipage] auraient utilisés, donc nous avons décidé que nous n’allions pas les laisser faire du mal à ces pauvres gens »
Les anciens de la ville ont accompagné les neuf hommes d’équipage dans un hôtel de la ville, où ils sont restés jusqu’à ce que les forces de sécurité du Puntland arrivent.

Abdimahdi Abshir, directeur de l’administration de la présidence du Puntland, a dit à IRIN que le bateau et l’équipage se trouvaient maintenant entre les mains des autorités.

« Le bateau est en train d’être réparé et il sera acheminé à Bosasso », a-t-il dit, ajoutant que l’équipage avait été conduit à Garowe, la capitale du Puntland, où ils étaient pris en charge par l’administration.

« Ils vont bien et nous essayons d’organiser leur retour chez eux », a-t-il dit.

M. Abdshir a dit que les autorités avaient demandé à des agences humanitaires de les aider à rapatrier les marins.

Phuban Das, l’un des membres de l’équipage du bateau, a dit à IRIN qu’ils se trouvaient à Garowe et qu’ils étaient sains et saufs.

« Nous sommes libres et ici », a-t-il dit.

________________________ 3 – Portail des sous-marins avec BBC

Les pirates somaliens peuvent-ils être battus ?

Par Rédacteur en chef.

Pourquoi les marines les plus puissantes au monde ne peuvent-elles pas mettre fin à la piraterie au large de la Somalie ?

La frégate néerlandaise Evertsen est une vue rassurante pour les navires civils qui parsèment l’horizon.

Mais l’écrasante puissance de feu de la force européenne n’a pas été suffisante pour faire disparaitre la menace des pirates autour de la Somalie.

Pourquoi est-il aussi difficile pour les plus puissantes marines du monde de battre des pirates qui sont seulement armés de Kalashnikov et de lance-roquettes ?

Il est vrai qu’il n’y a pas eu depuis juillet une attaque réussie dans le golfe d’Aden, le bras de mer qui sépare le Yémen et la Somalie et qui débouche sur le canal de Suez. C’est d’une énorme importance puisque 20% du commerce mondiale emprunte cette voie.

“Une faible chance”

Mais les pirates n’ont pas été battus. Ils se sont juste déplacés vers le sud dans l’océan Indien, continuant à ravager les eaux.

La première difficulté pour la force européenne est simplement la géographie.

Aux côtés des autres marines concernées par le problème de la piraterie, elle doit patrouiller une région de la taille de l’Europe Occidentale. Les bâtiments qui en font partie peuvent être à plusieurs jours de mer d’un navire quand il est attaqué par des pirates.

Donc, il y a seulement une faible chance de prendre les pirates sur le fait, pendant qu’ils essayent d’aborder un navire civil — et même alors, les bâtiments de guerre sont limités dans ce qu’ils peuvent faire. Souvent, ils ne peuvent pas utiliser l’immense puissance de feu qui est la leur.

« Il ne s’agit pas d’un ennemi, parce que cela voudrait dire que nous sommes en guerre — et ce que nous faisons, c’est une action de police avec des moyens militaires, » explique le Cdr Pieter Bindt, commandant de la force européenne Atalante.

« Ils [les pirates] s’adaptent très vite ; ils réagissent à ce que nous faisons et ils ont une très grande région d’où ils peuvent partir : la côte somalienne, qui mesure plusieurs centaines de nautiques de long. »

“Pourquoi ne pas simplement leur tirer dessus ?”, demande le journaliste de la BBC.

« Dans le monde occidental, nous aimons respecter des règles dans les questions légales, » répond-il. « Ce sera la même chose si, à Paris, quelqu’un ressemblant à un cambrioleur se faisait tirer dessus à vue, nous ne le faisons pas. »

“Ils connaissent la loi”

Dans le PC Opérations de l’Evertsen, un carré rouge sur une carte marine montre les progrès d’un PAG, un Pirate Action Group (groupe d’action des pirates).

Il s’agit généralement de 2 skiffs, des embarcations rapides de seulement quelques m de long, et un bateau-mère, légèrement plus grand, qui transporte la nourriture, le carburant et les munitions.

Une frégate grecque a été envoyée pour intercepter ce PAG précis, mais après les avoir abordés, les pirates présumés ont été interrogés puis relâchés.

Les pirates connaissent la loi. Dès qu’ils voient un bâtiment de guerre s’approcher, ils jettent armes, échelle, et même téléphones satellite par dessus bord. C’est ce qui est arrivé avec les pirates pistés au PC Opération.

Tout le monde pense qu’ils vont tout simplement à terre pour se ré-équiper puis, quelques jours plus tard, reprendre la mer, à la recherche de navires vulnérables. Les rançons, atteignant souvent plusieurs millions $, sont suffisantes pour pouvoir acheter du nouveau matériel.

“Comme attraper des camés”
C’est très frustrant pour la force européenne.

Le commandant de l’Evertsen, le Cdr Cees Vooijs, m’a raconté un incident typique. Un skiff a été vu en train de s’approcher d’un navire de commerce pour tenter un abordage. Il a alors été intercepté après qu’il ait pris la fuite.

« Quand nous avons abordé le skiff, nous n’avons rien trouvé — rien qui soit lié à la piraterie. Et leur version était qu’ils étaient des pêcheurs. Mais nous n’avons rien trouvé non plus qui montrait qu’ils étaient pêcheurs : pas de poisson, pas d’odeur de poisson, pas de matériel de pêche.

« Pour nous, l’affaire était claire. Mais pour le procureur, ce n’était pas suffisant. »

La force a même pris les mêmes groupes de pirates plusieurs fois.

« C’est comme la police à Amsterdam qui arrête les camés qui volent des vélos, » explique un officier néerlandais. « Ils les relâchent et les reprennent le lendemain matin pour la même chose. »

___________________________ 2 – AP

Un cargo panaméen détourné par des pirates somaliens

Des pirates somaliens ont détourné vendredi un cargo panaméen dans le très dangereux golfe d’Aden, entre la Péninsule arabique et la Corne de l’Afrique, a annoncé dans la soirée un responsable des garde-côtes du Yémen.

Le cargo « Red Sea Spirit » transportant un nombre indéterminé de membres d’équipage a été détourné dans la matinée à 36 miles nautiques (environ 65km) du port yéménite de Balhaf, a précisé ce responsable ayant requis l’anonymat.

Les garde-côtes yéménites ont reçu un signal de détresse de l’équipage du cargo et ont alerté la force navale internationale qui patrouille dans ce secteur infesté de pirates. Un vaisseau de la force internationale a été dépêché sur zone.

Les actes de piraterie, perpétrés en majorité par des Somaliens, se sont multipliés ces derniers mois dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

___________________________ 1 – AFP

GB: le couple otage en Somalie craint d’être tué d’ici « une semaine »

Un couple de plaisanciers britanniques détenu par des pirates somaliens a dit craindre que ses ravisseurs « perdent patience » et les exécutent d’ici à « une semaine », selon une interview diffusée vendredi soir à la télévision britannique Channel 4.

« Je n’ai aucun doute qu’ils n’hésiteront pas à nous tuer, peut-être d’ici à une semaine ou quelque chose comme ça, s’il n’y a pas de réponse » à la demande de rançon, a déclaré Paul Chandler, 58 ans.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a récemment confirmé l’existence d’une demande de 7 millions de dollars (4,7 millions d’euros).

Son épouse Rachel, 55 ans, a ajouté: « Nous sommes très inquiets quant à l’avenir. Nos ravisseurs sont très impatients ».

Le couple a été interviewé mercredi mais la vidéo n’a été diffusée que ce vendredi soir par Channel 4. Les images montrent les Chandler s’exprimant avec des armes pointés sur eux. La chaîne de télévision assure que la diffusion de la vidéo a reçu le consentement de la famille.

Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a cependant jugé que ces images « seront douloureuses pour la famille ». « La politique du gouvernement britannique est claire: nous ne faisons pas de concessions essentielles à des preneurs d’otages, et cela comprend le paiement de rançons », a ajouté le Foreign Office.

M. Chandler a ajouté: « C’est notre 27e jour de captivité. Jusqu’à présent, on nous a donné suffisamment de nourriture et d’eau… nous sommes donc raisonnablement en bonne santé. Moralement, nous sommes très stressés et nous sentons menacés ».

« On nous a menacés en nous disant qu’il y avait un groupe terroriste qui nous recherchait », a-t-il poursuivi.

Les deux Britanniques ont été capturés dans l’océan Indien le 23 octobre, alors qu’ils naviguaient entre les Seychelles et la Tanzanie. Ils ont par la suite été transbordés de leur voilier sur un cargo également aux mains des pirates et mouillant au large d’Harardhere, un village de pêcheur devenu l’un de leur repaire, à 300 km au nord de Mogadiscio.

Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés depuis 2008 au large de la Somalie, dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien.