29/11/09 (B527) La crise financière mondiale toucherait-elle à sa fin ? Prudence, pas encore et pas avant longtemps ! (Bouh Warsama)


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A lire et à entendre ce qu’il se dit et s’écrit sur le sujet, la crise financière, qui a dévasté récemment l’économie mondiale, toucherait à sa fin.
C’est tout le moins ce qu’en promettent les augures et autres devins supposés experts en matière d’économie mais qui, pour la plupart, n’ont pas vu ou pas voulu voir les signaux d’alerte avant d’en arriver à l’effondrement des « Economies du superficiel et de la fausse apparence » de ces derniers mois.

Alors qu’il convenait de lancer des messages de SOS en temps et en heure, les prophètes de la finance internationale se sont contentés de ramer dans le sens du courant et de récupérer des dividendes conséquents au passage, voire d’accélérer le mouvement et de cautionner le naufrage en participant activement au maintien du cap qui menait immanquablement sur les récifs ; donc à la « faillite générale ».

A les entendre aujourd’hui, la crise financière mondiale serait une fatalité, un mauvais sort du hasard. Excuses par trop facile des âmes sans volonté !

Dans cette forme de « jeu imbécile » pratiqué par quelques-uns, ce en toute liberté et quasi impunité car l’inaptitude n’est point un délit en matière d’expertise financière foireuse, nombreuses sont les populations des pays pauvres à être depuis des mois les premières et grandes victimes de ce cataclysme financier, donc économique et social, qui les frappe de plein fouet.

– Au bord du gouffre depuis des années, le système de santé djiboutien s’est effondré.

L’incurie et l’insouciance de son ministre de tutelle ont accéléré le plongeon du milieu hospitalier djiboutien dans la pénurie.

Ce système de santé qui a toujours survécu malgré une gestion bien plus qu’hasardeuse, alors qu’il est largement financé par des dons internationaux d’importance et des emprunts d’Etat, est victime depuis des mois d’une grave crise financière qui le plonge dans le gouffre.

Difficile de se faire soigner dans de telles conditions car à Djibouti et de plus il n’y a pas de gratuité des soins médicaux et des médicaments.

Du coup, tous les acteurs de la filière, des hôpitaux aux pharmacies, sont victimes d’un manque de crédits.

Incapable de rembourser ses dettes et de payer ses fournisseurs, l’ensemble du milieu médical à Djibouti est en faillite…masquée bien qu’il soit sous constante perfusion.

Les populations djiboutiennes, toutes classes confondues, n’ont pas échappé à ce fléau dévastateur alors qu’une minorité proche du pouvoir n’a pas cessé pour autant de « s’en mettre plein les poches » en continuant de piller et de détourner sans vergogne les fonds publics les emprunts comme les dons et les aides internationales au titre de la coopération ; razzias instaurées, comme si demain devait être la fin du monde !!!

– Il y a ceux qui n’ont plus rien, ceux qui se serrent la ceinture et ….les autres !

Moins sont nombreux les usurpateurs, autres pillards et compères, plus ils veulent s’accaparer.

Toutes les injustices appelant la justice du peuple par le peuple ; la violence de la police politique engendre forcément un jour la révolte armée.

A Djibouti ne comptez pas sur l’usurpateur …et surtout pas sur la QABYO…pour revenir à de meilleurs sentiments à l’égard des familles djiboutiennes en participant à une sincère Mobilisation Nationale d’envergure pour s’entraider et « ENSEMBLE SUPPORTER LA CRISE ».

Ceci nous fait dire que c’est ainsi que toutes leurs passions pour l’argent et leurs responsabilités dans toutes leurs activités sont englouties dans leur rapacité et leur cupidité maladive…..

– Crise internationale ? La prudence est de mise

Comme l’a précisé récemment M Dominique Strauss-Khan, Directeur Général du FMI (Fonds Monétaire International), nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Il part du principe que les actifs bancaires, dits « Toxiques », n’ont pas tous émergé de leurs caves…et sortis de l’ombre. Ils peuvent ainsi se déverser, à tout moment, en nappes nauséabondes et destructrices quitte à polluer, une fois encore, ce qui a déjà été nettoyé à coups de dizaines de milliards par les Banques Centrales des pays.

– Dubaï, le mirage en plein désert ?

Dubaï est l’exemple type de ce pourrait être l’effondrement catastrophe car ayant des conséquences et des répercussions incommensurables.

Nombreux sont celles et ceux qui en Occident s’imaginent que le gigantesque de certaines réalisations est le facteur déterminant le progrès, la prospérité et la joie pour les peuples du monde.

Erreur grossière car il s’agit avant tout de définir, d’examiner et de creuser l’éternel humain car ce sont l’Homme et la Femme qui font la vie, certes pas l’immodéré et le déraisonnable.

Le problème est que l’Emirat de Dubaï est dans l’impossibilité d’honorer aujourd’hui ses engagements financiers car ses dettes se situeraient entre 80 et 100 milliards d’USD pour son seul holding d’Etat…….

Comme ils le firent en 2007 avec les « subprimes » et en 2008 avec les « Krach bancaires » en série, les « grands experts » de la finance n’ont rien venu venir ; éblouis qu’ils furent par les mirages du désert, ceux de l’illusionnisme entretenu avec la ruée sur l’investissement….à Dubaï.

Ce fut la mode « bling – bling », celle du kitch voire de l’excentrique à coups de dizaines de milliards d’USD consacrés, entre autres, à la construction de pistes de ski couvertes dans un décor alpestre de style autrichien.

Ce fut aussi les îles artificielles, des marinas et des tours gigantesques qui détrônent tous les plus grands gratte-ciel existants.

Ce fut l’époque de tous les défis et une aubaine pour tous les grandes sociétés professionnelles du BTP (professions du bâtiment et des travaux publics) occidentales sans oublier les équipementiers et les industriels du luxe et du haut de gamme dans tous les domaines qui se sont implantés à Dubaï pour y faire fortune.

D’énormes bénéfices en perspectives, pour aujourd’hui et …pour demain, d’autant plus que la main d’œuvre employée sur place est importée à bas coût des Philippines, d’Indonésie ou d’Inde…

Certes, Dubaï qui est l’un des Etats des Emirats Arabes Unis est surtout une vitrine pour demain et ne risque pas la faillite …ni de voir débarquer une armée d’huissiers venus saisir ses biens ….au lever du soleil.

Une bonne partie des réalisations est financée par des « prêts islamiques » octroyés par les pays frères et leurs banques, où une forme de « loyers de la solidarité arabe » remplace les intérêts aux taux quasi usuriers pratiqués par les banques dans le monde occidental.

Afin de mieux assurer son pouvoir politique au sein de cette fédération de monarchies absolues, Abou Dhabi, riche de son or noir, se fera une joie de voler au secours de son voisin et frère….

Certes …mais cette couverture de garantie financière octroyée par Abu Dhabi à Dubaï, au nom de l’indéniable et logique « Solidarité islamique et arabe », ne desserrera pas le goulet d’étranglement du jour au lendemain car les difficultés de paiement sont bien là et pour …plus longtemps qu’on ne le pense.

Or c’est à ce niveau que l’aventurisme financier touche directement l’économie réelle. Bon nombre d’entreprises travaillant sur les chantiers pharaoniques de l’émirat seront payées au compte-gouttes avec des retards de paiement vraisemblablement de plusieurs mois. Avec, de surcroît, certainement une révision à la baisse sur la totalité des contrats ; difficultés de trésorerie et récession obligent !

– La suite est aisément prévisible !

Les maisons-mères en Europe des entreprises bénéficiant de marchés à Dubaï risquent d’être mises en difficulté avec les conséquences sociales qui en découleraient (licenciements économiques, dépôts de bilan……).

Sans oublier de nouveaux remous bancaires alors que de grosses enseignes américaines ou européennes, via leurs multiples fonds d’investissement, qui avaient parié fortement dans des placements sur le juteux marché de Dubaï, risqueraient bien, elles aussi, d’y laisser bien plus que des…. « plumes » ; leur chemise et leur culotte !!!.

– Le gros de la crise financière mondiale est-il passé ? Pas encore et pas avant longtemps !

C’est une crise économique qui vient de ravager le monde ; reste maintenant à supporter la crise sociale qui suit et dont on peut déjà mesurer les premiers effets dévastateurs tant en Europe qu’aux USA….et ce n’est qu’un début hélas.

Ne serait-ce qu’en Allemagne, les « avoirs toxiques de Dubaï » sont estimés à plus de 90 milliards d’Euros….

Pour l’instant chacun adopte la position de l’autruche car nul n’ose en parler ; ils sont pudiquement oubliés……………

Pour combien de temps !