28/12/09 (B531) Le Journal de la Flibuste (5 articles en Français)

_______________________ 5 – Amerique.com

Somalie: des pirates libèrent contre rançon un cargo chinois détenu depuis octobre

Un cargo chinois et ses 25 membres d’équipage, capturés en octobre par des pirates somaliens, ont été libérés dimanche par les ravisseurs en échange d’une rançon de 3,5 millions de dollars, a annoncé l’agence officielle Chine nouvelle.

Le cargo, qui avait été capturé le 18 octobre au nord-est des Seychelles, dans l’océan Indien, alors qu’il faisait route vers l’Inde depuis l’Afrique du Sud, a été libéré à O2H33 (18H33 GMT), a précisé l’agence.

_______________________ 4 – Presse canadienne

Un an de lutte contre la piraterie somalienne: un bilan mitigé

De Katherine Houreld

Bilan mitigé pour l’opération anti-piraterie lancée il y a un an. Malgré les patrouilles militaires dans le golfe d’Aden, le nombre d’attaques a doublé en 2009 et celui des bateaux détournés est resté à peu près le même. Les experts estiment que rien ne pourra venir à bout de ce phénomène tant que subsisteront, sur les côtes somaliennes, des ports où se réfugient les pirates en toute impunité.

Après une série de prises d’otages et de détournements de cargaisons, l’Union européenne a lancé en décembre 2008 l’opération Atalante. Ses navires de guerre sillonnent une zone qui s’étend du sud de la mer Rouge à l’océan Indien. L’OTAN, le Japon, la Corée du Sud et la Chine patrouillent également au large de la Somalie.

Cependant, les attaques de pirates ont doublé en 2009: de 111 en 2008 à au moins 209 depuis le début de l’année, selon le Bureau maritime international. Le nombre de bateaux détournés est, lui, passé de 42 en 2008 à 43 en 2009.

Ce niveau est certes semblable en valeur absolue mais il indique que le taux de succès des pirates a été divisé par deux depuis le début des patrouilles. "Beaucoup plus de bateaux auraient été pris si nous n’avions pas été là", souligne le commandant John Harbour, porte-parole de la force Atalante. Les pirates n’ont saisi aucun bateau dans le golfe d’Aden depuis le mois de juillet, ce qui prouve, selon lui, que la présence européenne a un impact.

Loin de mettre fin à leurs activités, les pirates se sont tournés vers des eaux moins surveillées. Ils s’éloignent des couloirs maritimes si bien gardés. Ils utilisent les bateaux qu’ils ont déjà saisis comme vaisseaux mères pour partir à l’abordage de navires croisant jusqu’à 1.000 milles des côtes somaliennes.

Actuellement, les pirates détiennent au moins dix vaisseaux et plus de 200 membres d’équipage qu’ils espèrent échanger contre des rançons.

"Nous ne pouvons pas dire que quiconque ait gagné la guerre contre la piraterie", estime Cyrus Mody, du Bureau maritime international. "La piraterie reste à un niveau important. Elle n’a pas diminué depuis l’an dernier".

"Ca ne va pas se résoudre en sillonnant l’océan Indien avec des navires de guerre et en capturant des pirates", avoue le contre-amiral Peter Hudson, qui commande Atalante. "La solution à long terme se trouve bien sûr à terre, sur les rivages de la Somalie".

Actuellement, les forces navales suivent une politique baptisée "disrupt and deter" (interrompre et dissuader). Elles confisquent les armes et les autres équipements (grappins, échelles d’abordage…) mais relâchent les suspects pour éviter de longs et coûteux procès. En général, seuls ceux qui sont surpris en flagrant délit de piraterie sont arrêtés. Lorsque des pirates s’emparent d’un bateau, les militaires évitent d’intervenir, de crainte que des otages ne soient tués ou blessés.

Seul le contrôle du rivage permettrait de mettre fin à ces agissements. Or le gouvernement somalien est tellement faible qu’il ne contrôle même pas la totalité de la capitale, Mogadiscio. Pris dans une guerre civile avec les insurgés d’Al-Shabab, il n’a pas mis la lutte contre la piraterie en haut de ses priorités. Quant aux pays étrangers, très réticents à intervenir, ils n’ont pas oublié l’opération américaine qui s’était soldée par un fiasco en 1993.

_______________________ 3 – EuroInvestor avec Reuters

Rançon de $4 millions versée pour un cargo – pirates somaliens

Un hélicoptère a largué une rançon de 4 millions de dollars dimanche sur le pont d’un cargo chinois détourné par des pirates somaliens le 19 octobre dernier, a rapporté un pirate présent sur le bateau.

Le De Xin Hai acheminait 76.000 tonnes de charbon d’Afrique du Sud vers le port indien de Mundra lorsqu’il a été détourné dans l’océan Indien avec ses 25 membres d’équipage à 700 milles environ à l’est de la Corne de l’Afrique.

Des pirates de Somalie ont obtenu des dizaines de millions de dollars en prenant le contrôle de navires empruntant les voies de navigation du golfe d’Aden, qui relie l’Europe à l’Asie.

"Un hélicoptère a largué l’argent de la rançon sur le bateau. Nous avons reçu 4 millions de dollars", a dit à Reuters par téléphone un certain Hassan, l’un des pirates à bord du De Xin Hai, sur fond de clameurs.

"Nous espérons débarquer dans quelques heures. Les membres d’équipage sont sains et saufs et, même s’ils ne retrouvent pas la liberté avant quelques jours encore, il sont tous heureux maintenant."

Pékin avait dépêché trois navires de guerre dans les eaux somaliennes à la fin de l’an dernier après l’attaque d’un pétrolier qui acheminait une cargaison vers la Chine. Mais les bâtiments de guerre chinois, comme ceux d’autres pays, assurent une surveillance concentrée sur le golfe d’Aden.

Les pirates montés sur le De Xin Hai avaient menacé fin octobre, et à nouveau en novembre, d’exécuter ses 25 marins, jeunes pour la plupart, si l’armée chinoise tentait de leur porter secours.

(Abdi Guled,
version française Philippe Bas-Rabérin)

_______________________ 2 – CyberPress (Ca) avec Le Soleil

Une «opération coûteuse» pour le Canada

Pirates des temps modernes

Au large des côtes de la Somalie, des pirates des temps modernes ont multiplié les attaques au cours de la dernière année. Pendant deux semaines, Le Soleil sera à bord du NCSM Fredericton, une frégate de la marine canadienne qui patrouille le golfe d’Aden et l’océan Indien pour sécuriser les lieux, tout comme d’autres navires de guerre de l’OTAN. »

Daphnée Dion-Viens

La lutte contre la piraterie à laquelle participe le Canada au large de la Somalie coûte cher. Très cher. Mais c’est le prix à payer pour faire respecter les lois qui régissent les océans, affirme le vice-amiral Dean McFadden, numéro un de la marine canadienne.

Malgré des demandes répétées, il a été impossible jusqu’à maintenant de connaître le coût des opérations de la marine canadienne dans le golfe d’Aden. Voilà maintenant près de trois semaines que Le Soleil attend une réponse d’Ottawa à ce sujet, sans succès.

Lors d’une rencontre avec les médias à bord du NCSM Fredericton hier, le vice-amiral McFadden s’est dit incapable de chiffrer le budget consacré à cette mission par les Forces canadiennes. Mais il reconnaît que la facture risque d’être salée.

«C’est une opération coûteuse, qui implique des fonds publics et aussi un certain risque. Des marins canadiens armés sont en contact avec des pirates qui sont eux aussi armés. Ce n’est pas un jeu. Les gens doivent savoir qu’il y a un prix à payer pour ça. Et ils doivent comprendre pourquoi.»

Même si les pirates somaliens sont bien loin des préoccupations quotidiennes de milliers de Québécois, la mission menée ici a un impact sur ce qu’on trouve dans les étals des supermarchés ou dans les rayons des magasins à grande surface, rappelle le vice-amiral, puisque 90 % des biens importés voyagent par la mer.

«La sécurité a un prix, affirme-t-il. Si vous pensez que cette mission coûte cher, eh bien vous ne pouvez vous imaginer quel serait le prix à payer si les océans sombraient dans le chaos. L’objectif de notre participation à cette mission n’est pas seulement d’être de bons citoyens du monde ou de participer à la création d’un monde meilleur. Ce travail est essentiel pour nos propres intérêts.»

Vingt-cinq États

Le Canada est d’ailleurs loin d’être le seul pays à y voir un intérêt, puisque des navires de guerre provenant de 25 États à travers le monde patrouillent présentement dans les eaux du golfe d’Aden, rappelle le vice-amiral. Environ 20 000 cargos circulent chaque année dans ce corridor maritime hautement stratégique, reliant la mer Rouge et l’océan Indien.

En plus de l’OTAN et de l’Union européenne, qui dirigent une coalition maritime dans ce secteur, on y trouve la Russie, la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Japon, la Malaisie et l’Iran. Hier avant-midi, deux navires iraniens ont d’ailleurs été aperçus près du NCSM Fredericton.

Mais de plus en plus, des voix s’élèvent pour rappeler que les navires de guerre ne peuvent tout régler. «L’intervention militaire maritime ne doit pas être l’épine dorsale de l’approche», affirmait récemment Roland Marchal, reconnu comme étant l’un des meilleurs spécialistes de la Somalie, en entrevue au Soleil.

Même son de cloche de la part d’Éric Frécon, spécialiste de la piraterie maritime, avec qui Le Soleil s’était aussi entretenu avant d’embarquer à bord du NCSM Fredericton. «C’est en remettant l’État somalien en marche que l’on arrivera à régler le problème», a-t-il affirmé.

Au cours de la dernière année, les attaques des pirates somaliens ont presque doublé dans l’océan Indien, beaucoup plus vaste à surveiller. Ces brigands des mers détiennent présentement neuf navires et 209 otages, selon l’Union européenne.

Certes, la piraterie ne disparaîtra pas du jour au lendemain, reconnaît le vice-amiral McFadden. Selon lui, la clé réside dans la mise en place d’outils légaux qui permettront de faire respecter les lois qui régissent les océans. La semaine dernière, des pirates capturés par un navire de guerre néerlandais ont été relâchés parce qu’aucun pays n’avait accepté de les traîner devant les tribunaux. «C’est un problème qui devra se résoudre étape par étape et qui prendra un certain temps», conclut-il.

_____________________________ 1 – Le Figaro avec AFP

Somalie: le cargo chinois relâché?

Des pirates somaliens se sont dits prêts aujourd’hui à libérer un cargo chinois et ses 25 membres d’équipage, capturés fin octobre dans l’océan Indien, pour une rançon de 3,5 millions de dollars qu’ils devaient récupérer dans la journée.

"Nous devrions recevoir l’argent aujourd’hui, le bateau sera libéré dès que nous aurons la rançon entre les mains", a affirmé l’un des chefs de ce groupe de pirates, Mohamed Rage.

"Nous discutons avec le propriétaire chinois du bateau depuis plusieurs semaines et nous nous sommes finalement mis d’accord sur une rançon de 3,5 millions de dollars", a expliqué M. Rage, interrogé au téléphone depuis Mogadiscio. "Nous avons traité l’équipage humainement", a assuré cette source.

Le Dexinhai, un cargo transportant du charbon de la Qingdao Ocean Shipping, avait été capturé le 18 octobre au nord-est des Seychelles alors qu’il faisait route vers l’Inde depuis l’Afrique du Sud. Le cargo compte 25 membres d’équipage, tous chinois. L’attaque s’était déroulée à environ 1.300 km de la côte est de la Somalie, démontrant le rayon d’action toujours plus grand des pirates.

Via le ministère chinois des Affaires étrangères, Pékin avait assuré "faire tous (ses) efforts pour sauver le navire et son personnel".