01/02/10 (B536) Conférence de l’UA à Addis Abeba (3 articles en Français)

____________________________ 3 – Challenges avec Reuters

Pas réélu à sa tête, Kadhafi s’en prend au train-train de l’UA

Le numéro un libyen, le colonel Kadhafi, a critiqué le fonctionnement de l’Union africaine (UA), après l’échec de ses efforts pour rester un an de plus à sa présidence.

Les dirigeants du continent noir, réunis à Addis-Abeba en Ethiopie, ont choisi le chef de l’Etat du Malawi, Bingu wa Mutharika, pour lui succéder.

La présidence étant attribuée sur une base régionale tournante -cette année l’Afrique australe-, Mouammar Kadhafi n’est pas parvenu à être reconduit, même si, selon certains diplomates, il aurait souhaité l’être.

Dans son discours d’adieu, il a critiqué les longues réunions de l’UA qui le "fatiguent" et reproché à l’organisation panafricaine, qui regroupe 53 pays, d’avoir pris des positions sans le consulter durant son année à sa tête.

"C’était comme si on était en train de fabr iquer une nouvelle bombe atomique", a-t-il ironisé à propos de ces réunions "vraiment inutiles".

Il a aussi exhorté les dirigeants africains à lancer un processus d’unification politique à travers leur continent.

"L’Union européenne devient un seul et unique pays et nous n’en avons pas conscience", a-t-il dit. "Nous devons nous unir et rester unis. Unissons-nous dès aujourd’hui!"

"Le monde tourne autour de sept à dix pays et on ne s’en rend pas compte", a-t-il ajouté.

Former un gouvernement panafricain est l’objectif inscrit dans la charte fondatrice de l’UA et Kadhafi est en faveur de ce projet depuis des années, comme certains homologues dont le président sénégalais Abdoulaye Wade.

Il estime que c’est le seul moyen pour l’Afrique de peser dans les grandes décisions du monde.

D’autres pays, comme l’Afrique du Sud et l’Ethiopie, jugent le projet utopique et attentatoire aux souverainetés nationales.

CONSENSUS SUR LA DIPLOMATIE

Le président du Malawi a souhaité porter la priorité sur la lutte contre la famine lors de son année de présidence.

"L’Afrique n’est pas un continent pauvre mais le peuple africain est pauvre. Si l’on parvenait, au niveau africain, à offrir la sécurité alimentaire, on pourrait faire face au problème", a dit Bingu wa Mutharika, dont le pays a bénéficié de meilleures récoltes ces dernières années grâce à l’amélioration des moyens des cultivateurs.

Des questions diplomatiques seront également au menu de l’UA en 2010.

Les chefs d’Etat africains sont tous d’accord pour soutenir les gouvernements de transition en Somalie, en Guinée et au Soudan, et pour prendre des mesures à l’encontre des responsables malgaches qui ignorent le compromis élaboré par l’UA.

Le secrétaire général de l’Onu a également souligné le problème persistant du Darfour, qui continue à faire des millions de réfugiés.

"Au Soudan, il faut faire vite. Les élections sont dans trois mois. Les deux référendums pour définir ce que sera le Soudan sont dans moins d’un an, a dit Ban Ki-Moon.

Enfin, l’Union africaine est convenue d’examiner une proposition d’Abdoulaye Wade visant à accueillir les Haïtiens sinistrés et d’envisager la création d’un Etat pour eux sur le continent.

Barry Malone et Duncan Miriri,
version française Eric Faye et Clément Guillou

_________________________________ 2 – EuroNews

Le Malawi prend les rênes de l’Union africaine pour un an

Le colonel Kadhafi semblait vouloir rester à la tête de l’Union africaine. Ses pairs ne l’ont pas suivi et ont appliqué la règle d’un changement chaque année.

C’est le président du Malawi qui a été désigné pour assurer la présidence tournante.

Dès l’ouverture dimanche du 14e sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a salué les efforts de l’Afrique pour venir en aide aux sinistrés haïtiens. Il a également réaffirmé sa réticence à l’envoi de Casques bleus en Somalie, pays qui reste plongé dans la guerre civile depuis presque vingt ans.

Pas de soldats de maintien de la paix sur le terrain, justifie Ban Ki-Moon, tant que la paix justement ne sera pas rétablie. La force de l’Union africaine déployée dans le pays a du mal à contrôler la situation. Le Programme alimentaire mondial de l’ONU a d’ailleurs décidé de retirer son personnel du sud de la Somalie en raison de l’insécurité permanente.

_________________________________ 1 – Afrique en ligne

Présidence Union Africaine: Ping souhaite un compromis

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping, a exprimé le souhait d’arriver à un compromis dans la désignation du président en exercice de l’organisation panafricaine lors de son 14ème sommet qui s’ouvre dimanche à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

«Je souhaite très vivement que la sagesse prévale sur cette question et qu’on arrive rapidement à un compromis. En tout état de cause, nous ne pourrons en sortir que par le compromis. Nous n’avons pas d’autres choix», a-t-il déclaré dans un entretien exclusif accordé à la PANA.

Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères, préparatoire du sommet de l’UA, les débats ont été très vifs entre les partisans d’un second mandat pour le guide Mouammar Kadhafi et ceux favorables à sa succession par le président du Malawi, Bingu wa Mutharika, au nom du principe de la rotation géographique.

Selon des sources proches de la réunion, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, en anglais) n’entend faire aucune concession sur le «droit légitime» de l’Afrique de l’Est à exercer la présidence de l’UA pour un an.

Une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernements devraient prendre part au 14ème sommet qui se déroulera du dimanche au mardi dans la capitale éthiopienne avec pour thème «Les technologies des sciences de l’information et de la communication en Afrique : défis et perspectives».

Parmi les grands absents du sommet figure le président nigérian, Umaru Yar’Adua, hospitalisé en Arabie Saoudite, et ses homologues égyptien, Hosni Moubarak, et tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali.

Le sommet portera également sur le différend frontalier entre Djibouti et l’Erythrée, la crise au Darfour, les situations politiques en Guinée, au Madagascar, en Côte d’Ivoire, entres autres.

Les chefs d’Etat et de gouvernement procèderont au renouvellement des 15 sièges du Conseil de paix et de sécurité (CPS) dont 10 pour un mandat de deux ans et cinq pour un mandat de trois ans.