13/02/10 (B538) Yémen Express : à peine annoncée par le président yéménite, la trêve serait-elle déjà violée ?? (4 articles en Français)

_________________ 4 – Nouvel Obs avec AP

Yémen: les rebelles du Nord accusés de violer la trêve

Un haut responsable du Yémen a accusé vendredi les rebelles chiites du nord du pays d’avoir violé le cessez-le-feu moins d’une heure après sa conclusion la veille. Le gouvernement et la rébellion estiment que l’accord tient toujours malgré quelques incidents.

Le cessez-le-feu conclu sous forte pression internationale doit permettre à Sanaa de tourner la page de six ans de guerre civile dans cette région pour se consacrer à la lutte contre la branche locale d’Al-Qaïda qui a établi une base opérationnelle au Yémen il y a un an. La trêve a pris effet à minuit jeudi.

Le vice-ministre yéménite de l’Intérieur, le général Mohammed Abdullah al-Qaoussi, a accusé les rebelles zaïdis d’avoir attaqué un bureau de la sécurité et ouvert le feu sur son propre convoi dans la province de Saada, un fief de la rébellion dans le Nord.

De leur côté, les rebelles houthis nient sur leur site Web avoir violé la trêve. Leur chef Abdel-Malek al-Houthi « a donné des instructions à tous les fronts pour qu’ils cessent le feu à l’heure fixée par le gouvernement yéménite », selon leur communiqué.

Des responsables yéménites de la sécurité ayant requis l’anonymat ont déclaré qu’ils s’attendaient à des violations mineures de l’accord dans les premiers temps mais ont assuré que le cessez-le-feu tenait.

Plusieurs trêves par le passé n’ont pas duré longtemps, en général parce que les rebelles s’estimaient trahis, mais cette fois les deux parties semblent décidées à en finir avec la guerre et subissent une très forte pression internationale en ce sens.

Les Nations unies, qui estiment que 125.000 personnes ont été déplacées par les combats dans le Nord et craignaient une crise humanitaire, ont salué le cessez-le-feu. Les combats avaient été particulièrement violents en août.

L’accord prévoit notamment que les rebelles déposent les armes, relâchent les soldats capturés, quittent leurs repaires dans les montagnes, respectent la Constitution et s’engagent à ne pas attaquer l’Arabie saoudite voisine.

En novembre, des rebelles avaient franchi la frontière, tuant deux gardes saoudiens. Au moins 133 soldats saoudiens avaient péri dans les combats. Les Houthis ont déclaré un cessez-le-feu unilatéral avec l’Arabie saoudite fin janvier. Ryiad a réagi avec circonspection, exigeant leur retrait de la zone frontalière et la remise de cinq soldats portés disparus.

Les Zaïdis, considérés comme une secte hérétique par les radicaux sunnites, se disent victimes de discrimination de la part du gouvernement et accusent ce dernier de donner trop d’influence à des extrémistes sunnites ultraconservateurs.

_________________ 3 – La Tribune de Genève avec AFP

Yémen: calme sur tous les fronts avec les rebelles chiites (sources militaires)

Un calme total régnait vendredi matin sur tous les fronts entre l’armée et la rébellion chiite dans le nord du Yémen, au lendemain de l’annonce d’un cessez-le-feu, ont indiqué des sources militaires à l’AFP.

Un calme total régnait vendredi matin sur tous les fronts entre l’armée et la rébellion chiite dans le nord du Yémen, au lendemain de l’annonce d’un cessez-le-feu, ont indiqué des sources militaires à l’AFP.

______________________ 2 – Le Matin (Ch) avec AFP

Yémen: les rebelles ont tenté de tuer un chef militaire (responsable)

Un haut responsable militaire yéménite a affirmé avoir échappé vendredi à une tentative d’assassinat menée par les rebelles chiites dans le nord du Yémen, et a fait état de soldats tués dans des attaques de rebelles, en violation du cessez-le-feu.

Un haut responsable militaire yéménite a affirmé avoir échappé vendredi à une tentative d’assassinat menée par les rebelles chiites dans le nord du Yémen, et a fait état de soldats tués dans des attaques de rebelles, en violation du cessez-le-feu.

______________________ 1 – AFP

Yémen: les autorités accusent les rebelles chiites de violer la trêve

Hammoud MOUNASSAR

Les autorités au Yémen ont accusé les rebelles chiites d’avoir violé vendredi la trêve quelques heures après son entrée en vigueur, en lançant des attaques meurtrières contre l’armée dans le nord du pays.

Le général Mohammad Abdallah Al-Qoussi, qui dirige les opérations de l’armée dans la province de Saada, a affirmé avoir lui-même échappé à une tentative d’assassinat menée par les rebelles chiites.

« J’ai échappé à une tentative d’assassinat menée par des rebelles Houthis qui ont ouvert le feu sur mon véhicule » à Saada, fief des rebelles à 240 km au

nord de Sanaa et limitrophe de l’Arabie saoudite, a-t-il déclaré à l’AFP.

« Les rebelles ont violé le cessez-le-feu en lançant également des attaques contre des postes de l’armée dans la région d’Al-Iqab (dans la province de Saada) faisant des morts et des blessés parmi les soldats », a-t-il ajouté.

Selon une source militaire, quatre soldats yéménites ont été tués dans les attaques, trois à Al-Iqab et un quatrième à Al-Aïn, dans le sud de Saada. Plusieurs ont été blessés, a-t-il ajouté.

Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès des rebelles zaïdites, issus d’une branche du chiisme minoritaire dans l?ensemble du Yémen mais majoritaire dans le nord-ouest du pays.

Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, a ordonné jeudi soir à ses hommes de respecter le cessez-le-feu annoncé par le président Ali Abdallah Saleh.

Le cessez-le-feu est entré en vigueur jeudi à minuit (21H00 GMT), après six mois de combats sanglants dans le nord du Yémen, limitrophe de l’Arabie saoudite.

Les autorités, disant riposter aux « agressions répétées » des rebelles, lancé le 11 août 2009 une offensive contre les insurgés, la sixième du genre depuis 2004, dans un conflit qui a fait des milliers de morts et 250.000 déplacés.

Plusieurs accords de trêve conclus dans le passé entre les deux parties avaient été aussi rapidement violés.

Pourtant vendredi matin, une source militaire sur le terrain avait affirmé que le calme régnait sur « tous les fronts », et une autre source a assuré à l’AFP que l’aviation yéménite avait cessé ses sorties au-dessus des zones du nord.

« Nous demeurons dans nos positions et nous avons le doigt sur la gâchette », a cependant affirmé à l’AFP l’un des militaires basés dans le nord du pays, traduisant la méfiance de la troupe à l’égard des rebelles.

Le cessez-le-feu avait été proclamé après l’acceptation par les rebelles des six conditions du gouvernement pour l’arrêt des hostilités; « observer un cessez-le-feu, ouvrir les routes, déminer et évacuer les hauteurs », « se retirer des bâtiments publics », « restituer les biens publics et les armes saisies », « libérer les détenus civils et militaires, y compris les Saoudiens », « respecter la loi et la Constitution » et « ne plus agresser » l’Arabie saoudite.

Le royaume saoudien est intervenu dans le conflit début novembre après la mort d’un de ses gardes-frontières, tué par des rebelles infiltrés sur son territoire.

Le ministère de la Défense avait indiqué après la proclamation de la trêve la mise en place d’un « comité national » formé de parlementaires pour « superviser l’application des six points et ramener la paix à Saada ».

Le pouvoir central à Sanaa accuse les rebelles d’être soutenus par « des parties » en Iran et de vouloir rétablir « l’imamat zaïdite », renversé en 1962 par un coup d’Etat militaire.

La rébellion, qui dément de telles accusations, se plaint d’une marginalisation politique et sociale et reproche au gouvernement de ne pas lui reconnaître son identité religieuse.