20/03/10 (B543) Ethiopie : (Afrique en Ligne) Ethiopie: Les violeurs de la loi électorale jugés après les scrutins

Justice – Les actes illégaux, qui ne constituent pas des crimes graves de la part des partis politiques et candidats aux élections de mai 2010 en Ethiopie, seront jugés après l’organisation de ces consultations, a annoncé le Premier ministre Meles Zenawi.

M. Meles a déclaré à la presse jeudi dans la capitale éthiopienne que malgré la bonne disposition du gouvernement à tolérer de tels actes en vue d’un processus électoral sans heurts, ceci toutefois, ne veut pas dire qu’on peut commettre n’importe quel crime sans y répondre.

« Des preuves de transgressions de la loi seront naturellement collectées. Mais le gouvernement préfère ne pas s’engager dans des empoignades juridiques à ce stade car cela pourrait nuire aux élections », a-t-il expliqué.

« Ce qui ne veut pas dire que le gouvernement fermera les yeux sur ces violations de la loi. Nous ne faisons que reporter notre action. Le gouvernement pourrait après les élections, le cas échéant, traduire en justice ceux qui ont violé la loi », a précisé le Premier ministre éthiopien.

En vue des élections, la campagne à travers les médias occupe depuis quelques jours l’agenda des partis politiques et des candidats indépendants.

Dominée par le Front révolutionnaire démocratique du peuple (EPRDF) présidé par Meles Zanawi, la pré-campagne est astreinte au respect de la loi électorale.

Les déclarations désobligeantes et incendiaires contre tout groupe ethnique ou politique sont lourdement sanctionnées.

Lors des dernières élections en 2005, le gouvernement avait taxé son principal challenger, aujourd’hui dissoute, la Coalition pour l’unité et la démocratie (CUD) d’être une copie du mouvement Interhamwe, une organisation paramilitaire hutu à l’origine du génocide de 1994 au Rwanda.

Le gouvernement de Meles Zenawi avait accusé le CUD d’être le principal architecte de la violence post-électorale qui avait causé la mort de plus de 200 personnes dans le pays en 2005.

Selon des analystes, la déclaration du Premier ministre faisant état de la possibilité pour le gouvernement de remettre sur le tapis les infractions au lendemain du scrutin démontre que ce dernier a la certitude de conserver le pouvoir.