25/03/10 (B543-B) ARD / Comme cela avait été annoncé hier , l’ARD vient de nous transmettre la synthèse en Français de l’interview que M Mahdi Ibrahim God, Vice-Préisdent de l’ARD, a donnée à la Radio Saylac.com au Canada.

Rappel : lien pour écouter l’interview

Synthèse de l’interview donnée à Saylac.com par Mahdi Ibrahim A. God (Traduction ARD)

L’ARD est l’Alliance Républicaine pour le Développement, émanation du FUOD (Front Uni de l’Opposition Djiboutienne) créé en Juin 1992 à Paris sous l’égide du Frud dirigé par Ahmed Dini Ahmed, Front armé membre à part entière de la coalition de l’Opposition Djiboutienne.

Après la signature de l’accord de paix définitive du 12 mai 2001, cette coalition s’est transformée en parti légal et est devenue le premier parti de l’Opposition sur la scène politique Djiboutienne et soutient ses alliés pour la formation de partis libres et indépendants grâce au seul point de l’accord accepté par la régime dictatorial de Ismail Omar Guelleh à savoir le multipartisme intégral.

C’est sur cette même lancée face à un système sectaire et corrompu que l’ARD et ses alliés ont formé l’UAD (Union pour l’Alternance Démocratique) lors des élections législatives de 2003. Ces alliés sont l’UDJ de Ismail Guedi Hared, le MRD de Daher Ahmed Farah et le PDD de Mohamed Daoud Chehem.

Spoliés de sa victoire, l’UAD n’a pas participé aux différentes consultations consécutives à cette mascarade électorale de janvier 2003. Quelle soit régionale, présidentielle (2005) ou législative.

L’ARD, compte tenu de ce qui précède avait accepté de signer la paix pour pouvoir asseoir une démocratie dans le pays. Le non-respect de l’accord de paix par l’autre partie signataire à savoir le pouvoir en place fait qu’aujourd’hui, la liberté et la démocratie sont loin d’être acquises. Nous constatons qu’il y a un pourrissement de la situation à tous les niveaux. Ce pourrissement et l’aggravation des conditions de vie de la communauté nationale de la capitale plus encore des régions de l’intérieur conduiront tôt ou tard à l’éclatement de la république.

Le risque est grand. Aucun crédit ne plaide en faveur d’IOG qui maintient la fermeture des frontières terrestres des régions de l’intérieur qui ne peuvent commercer avec les pays voisins comme le Yémen, l’Erythrée, l’Ethiopie ou le Somaliland. Tout doit transiter par Djibouti-ville. Par exemple le port de Tadjourah construit avec des fonds étrangers en partie de l’ordre de près de 400 millions de fdj reste fermé et sans activité aucune.

Plus grave est le constat de la manne financière dont la République semble disposer aujourd’hui. Avec un budget de 85 milliards fdj auxquels il faut ajouter les recettes tirées des différentes bases militaires dont pour ne nommer que deux les américains pour 15 millions de dollars US et les français pour 32 millions d’Euros en plus des aides bilatérales et multilatérales en plus des prêts, ce régime de fanfarons n’arrive pas à nourrir 800.000 âmes, c’est-à-dire moins de la moitié d’Ottawa.

Nous disons donc tout simplement OUT à ce régime de fanfarons.

L’ARD sait que la cause du conflit armé dans son pays relevait de problèmes institutionnels. Nous sommes certes contre la modification de Constitution limitée à ne pas limiter le mandat présidentiel, mais s’il y a changement il faut une véritable réforme institutionnelle garantissant une réelle séparation entre les pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire.

Il est inadmissible que le président d’un parti politique comme le RPP et non de tous les Djiboutiens puisse se présenter comme un président de la république et pire encore chef de gouvernement ayant à sous ses bottes une assemblée nationale, seulement de nom, et une justice dont le rôle ne se limite qu’à rançonner les préjudiciables et condamner les opposants.

La question du 3ème mandat reste le cadet de nos soucis. Nous avons un différend plus important avec le régime. La réforme institutionnelle nous importe peu. Nous ne participerons pas aux futures élections présidentielles tant que les conditions de transparence (une CENI indépendante en plus d’un Conseil Constitutionnel digne de ce nom) ne sont pas réunies. Et nous ne soutiendrons aucun candidat déjà perdant d’avance.

Pour ce qui est de savoir si l’ARD soutient officiellement les jeunes qui combattent dans le nord de Djibouti, nous vous disons NON. Nous avons signé l’accord de paix du 12 mai 2001 sous la plume du regretté Ahmed Dini Ahmed et sommes un parti légalisé qui veut, dans l’état actuel des choses, épuiser l’ensemble des moyens, aussi peu soient-ils, pour aboutir à l’émancipation pacifique du peuple djiboutien dans le respect de la plateforme politique de l’Opposition : UAD (Union pour l’Alternance Démocratique). La solution militaire nous semble dans l’immédiat prématurée.

Sur les possibilités et les capacités de nos actions, nous sommes un parti qui dispose de moyens humains et des amis dans le cadre de l’UAD. Il s’agit d’une force importante et non des moindres. Nous userons dans les jours à venir dans la capitale de l’ensemble de nos capacités pour démontrer notre force pour un OUT définitif au régime des fanfarons et un OUI à réelle démocratie pour une République Unie et Solidaire.

Certes, la politique régionale de la République de Djibouti n’est pars ce qu’elle devait être. Djibouti ne peut pas jouer un rôle de puissance régionale juste parce qu’il y a quelques milliers de militaires étrangers présents sur notre territoire. Ismail Omar Guelleh, le premier des fanfarons de son régime se croit à l’abri du trouble régional. D’ailleurs, ses contradictions politiques font qu’aujourd’hui alors qu’une partie de notre territoire reste encore occupée par l’Erythrée envoie à l’abattoir près de 500 bonhommes pour protéger le 3ème président somalien fabriqué à Djibouti.

L’ARD condamne ce comportement nuisible pour notre pays et le danger que lui fait courir Ismail Omar Guelleh. Nous avons reconnu depuis 1992 la république du Somaliland dont le peuple est aussi celui d’une partie des Djiboutiens. Un pays qui partage notre frontière. Nous n’accepterons pas qu’IOG importe par sa politique maléfique les flammes de Bakara de Mogadisho à la place Mahamoud Harbi.

Nous avons des bonnes relations commerciales avec l’Ethiopie et comptons toujours les entretenir et souhaitons les améliorer davantage dans le respect de nos amitiés et bons voisinages. Ceci est aussi valable pour l’Erythrée, le Somaliland et le Yémen tous pays frontaliers.