22/07/02 Lettre ouverte de l’ARDHD à l’Ambassade de France à Djibouti, concernant le non-respect des garanties qui auraient été données par Guelleh au sujet de la sécurité du Général Yacin Yabeh.

Adressée
à Son Excellence Patrick Roussel
Ambassadeur de France
auprès de la République
de Djibouti

 

Paris
le 22 juillet 2002

 

 

Monsieur
l’Ambassadeur et Excellence,


Après les événements
du 7 décembre 2000, le
Général Yacin Yabeh
s’était réfugié
dans une enclave militaire française,
la base aérienne selon
nos informations.


En quelques heures et en contradiction
avec le Droit international, la
France avait décidé
d’extrader, sans jugement, le
Général et de le
remettre aux autorités
djiboutiennes.


A l’époque, notre Association
s’était fermement élevée
contre ces pratiques extrajudiciaires
et illégales.


Dans un communiqué, la
France avait affirmé qu’elle
avait reçu toutes les garanties
concernant le sort et le traitement
qui seraient réservés
à cette personne et qu’elle
s’assurerait des conditions de
sa sécurité physique.


Les conditions de la mort du Général,
conséquence directe du
refus de lui administrer les soins
nécessités par son
état de santé (en
dépit des avis de son médecin
et même du Procureur de
la République de Djibouti),
nous laissent penser que les engagements
donnés à la France
par le Président Guelleh
n’ont pas été respectés.


Nous vous demandons, Monsieur
l’Ambassadeur, de nous indiquer
officiellement la position de
la France face au non-respect
évident des promesses qui
lui avaient été
faites et de nous préciser
les mesures qui seront prises
pour faire respecter son autorité
morale.


A l’avance, nous vous remercions
de votre réponse et nous
vous prions de croire, Monsieur
l’Ambassadeur et Excellence, à
l’assurance de notre considération.

 

Jean-Loup
Schaal

Président de l’ARDHD

_______________________________________
Rappel
:
La France a reçu des assurances
concernant l’ex-chef de la police.

PARIS,
9 déc (AFP). La France
a reçu des "assurances"
que le général Yacin
Yabeh Galab, l’ancien chef de
la police limogé et remis
aux autorités djiboutiennes,
"serait traité avec
toutes les garanties qu’offre
un Etat de droit", a indiqué
samedi le quai d’Orsay dans un
communiqué.


"Le général
Yacin est entre les mains de la
justice djiboutienne. La France
qui a été en étroit
contact avec les plus hautes autorités
de djibouti, a reçu l’assurance
que l’intéressé
serait traité avec toutes
les garanties qu’offre un Etat
de droit", affirme le communiqué.


Selon Radio-Djibouti (officielle),
les "autorités françaises
à Djibouti" ont remis
samedi aux autorités djiboutiennes
le général Yacin
Yabeh Galab, l’ancien chef de
la police limogé et à
l’origine, jeudi, d’une mutinerie
de policiers matée par
l’armée.

Après
avoir été mis en
fuite jeudi en fin de journée
par l’intervention conjointe de
l’armée, de la gendarmerie
et des policiers restés
fidèles au président
Ismaïl Omar Guelleh, le général
Galab avait "pris contact"
avec le Quartier Général
des forces françaises à
Djibouti et l’ambassade de France,
avait indiqué vendredi
à Paris le ministère
français des Affaires étrangères.


Selon plusieurs témoins
et des sources concordantes à
Djibouti, l’officier rebelle s’était
réfugié à
la base aérienne 188 des
forces françaises. Cette
base abrite l’état-major
des forces françaises à
Djibouti (FFDJ) et ne jouit pas
du statut d’extra-territorialité,
a indiqué à l’AFP
une source officielle.


Le général Galab,
qui a dirigé pendant environ
huit heures jeudi une tentative
de prise de contrôle des
points névralgiques de
la capitale par des policiers
qui refusaient, comme lui, sa
mise à l’écart,
était à la tête
de la police djiboutienne depuis
que Djibouti avait pris son indépendance
de la France en 1977.