16/03/07 (B386-B) UN Integrated Regional Information Networks : L’attaque du palais présidentiel, à Mogadiscio, fait plusieurs victimes dans un camp de déplacés
Une attaque au mortier perpétrée
mardi contre le palais présidentiel de Mogadiscio a touché un
camp de déplacés internes dans le quartier de Ali Kamin, faisant
plusieurs victimes parmi les résidents, ont rapporté des habitants
de la capitale somalienne.
Au moins 14 personnes ont été tuées et 32 autres blessées
au cours de cette attaque menée par des hommes armés non identifiés
alors que le Président Abdullahi Yusuf et son gouvernement quittaient
la ville de Baidoa pour s’installer à Mogadiscio. Mercredi, le calme
était revenu dans la capitale.
« Ces chiffres ne correspondent qu’au nombre de victimes que
nous avons vues », a déploré un médecin d’un des
hôpitaux de la ville. « Beaucoup de gens, en particulier ceux
vivant dans les camps [de déplacés internes], n’ont pas les
moyens de se rendre dans les hôpitaux et généralement,
ils enterrent leurs morts et soignent leurs blessés à la maison.
Le bilan pourrait donc être plus lourd ».
Des hommes armés ont attaqué au mortier le palais présidentiel
et ont échangé des tirs d’artillerie lourde avec les forces
gouvernementales appuyées par les troupes éthiopiennes. Les
gardes du palais, appelé la Villa Somalia, ont immédiatement
riposté aux tirs des assaillants.
Selon Abdullahi Muhammad, un habitant de la capitale, les quartiers d’Ali
Kamin et de Sheikh Sufi (proches de la Villa Somalia) ont été
les plus touchés au cours de ces échanges de tirs.
« Les obus de mortiers tombés sur le camp de déplacés
internes du quartier d’Ali Kamin ont fait plusieurs morts et blessés
», a affirmé M. Muhammad.
Dans un incident similaire, des hommes armés ont tendu une embuscade
à un convoi de militaires éthiopiens dans le quartier de Sey
Biano, au sud de Mogadiscio. Les forces éthiopiennes ont riposté
et « au moins trois personnes ont été tuées »,
selon une source locale.
Le député maire de Mogadiscio, Ibrahim Shaaweye, a également
été blessé lorsque son véhicule a sauté
sur un engin explosif télécommandé.
La responsabilité de ces attaques a été attribuée
aux quelques miliciens de l’Union des tribunaux islamiques restés à
Mogadiscio après que leur mouvement eut été chassé
de la capitale, au mois de décembre 2006. Cependant, selon certaines
rumeurs, plusieurs seigneurs de guerre pourraient également être
impliqués dans les attaques.
L’attaque de mardi a eu lieu deux jours après que les autorités
somaliennes eurent annoncé qu’elles rétabliraient la sécurité
à Mogadiscio en 30 jours et installeraient le siège du gouvernement
dans la capitale. Le président est sorti indemne de cette attaque.
Beaucoup d’habitants ont quitté la ville pour échapper
aux échanges de tirs de mortier et d’artillerie auxquels se livrent
les forces gouvernementales et les insurgés.
« Des gens ont quitté [mercredi] le quartier de Sheikh
Sufi pour une destination plus sûre », a fait remarquer M. Muhammad.