03/07/10 (B559) Compte rendu de la table ronde de l’UAD à Bruxelles, samedi 26 juin 2010 (Article mis à jour le 4/07 à la demande de l’auteur : ARD)

En organisant cette
Table ronde à Bruxelles, l’UAD tenait à informer les Djiboutiennes et les Djiboutiens de la diaspora sur la mobilisation citoyenne grandissante aujourd’hui à Djibouti.

Responsables politiques et associatifs étaient les invités de cette conférence afin d’instruire l’assistance sur des thématiques spécifiques.

Les organisateurs de la Table ronde ont distribué en entrée de séance le mémorandum de l’UAD du 8 mai 2010, déjà adressé aux chancelleries occidentales à Djibouti, accompagné de l’interview accordé en juin 2010 à Réalité par le président de l’ARD Ahmed Youssouf.

Ali Iftin est le premier intervenant de la Table ronde. Il a présenté la liste des conférenciers et les conditions dans lesquelles a été organisé cet événement. Il a remercié l’assistance nombreuse venue honorer la Table ronde de sa présence, et
en particulier Madame Laurence Dawidowicz, de l’association SURVIE, d’avoir accepté d’être la modératrice des débats.

Mahdi Ibrahim God, Vice-président de l’ARD, lui a succédé pour introduire la conférence et pour présenter la situation politique de Djibouti.

Le Vice-président a rappelé le rejet total actuel de la politique d’Ismaël Omar Guelleh par les Djiboutiens grâce à une mobilisation remarquable. Le but recherché à la Table ronde a été rappelé, il s’agit de faire en sorte que la diaspora se saisisse du contexte de la mobilisation de l’opposition afin d’apporter sa contribution.

Le Vice-président a présenté également les thèmes des interventions programmées.

  • Jean-Loup Schaal, président de l’Association pour le respect des droits de l’homme à Djibouti (ARDHD) et animateur du site www.ardhd.org, interviendrait sur le thème de la situation des droits de l’homme à Djibouti,
  • Ali Coubba, président d’Uguta-Toosa, présenterait le programme d’Uguta-Toosa,
  • Ismaël Bouh, président de l’association Congrès djiboutien pour la solidarité (CDS), présenterait cette nouvelle association de Bruxelles,
  • Moustapha Iftin, représentant le GED, présenterait les activités de cette organisation en Belgique,
  • Maki Houmedgaba, représentant de l’ARD en Europe, présenterait les activités de l’ARD à Djibouti et en Europe,
  • Mohamed Reyaleh, sympathisant de l’opposition, présenterait son engagement militant dans la lutte
  • Cassim Ahmed Dini, délégué plénipotentiaire de l’ARD, interviendrait sur le thème « quelle opposition pour quelle lutte ? ».

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Jean-Loup Schaal, président de l’ARDHD, a présenté le contexte de la réunion politique de la table ronde et remercié l’ARD de l’invitation reçue. Le président de l’ARDHD a passé en revue les actions auxquelles cette association a pris part depuis sa création en 1992 en soutien à la lutte pour le respect des droits de l’homme à Djibouti.

M. Schaal a lu une lettre ouverte adressée aux participants par Jean-Paul Abdi Noël, président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), présentant la situation des violations des droits de l’homme à Djibouti et demandant à Jean-Loup Schaal d’intervenir à la Table ronde au nom de la LDDH.
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Ismaël Bouh, président du Congrès djiboutien pour la solidarité (CDS), a remercié l’ARD, l’UAD, l’ARDHD et SURVIE pour leur soutien. Il a présenté le CDS, une association créée récemment à Bruxelles après un an de réflexion, afin de s’engager dans une lutte solidaire avec les Djiboutiens. Le mot d’ordre de l’association est de lutter contre les fléaux qui minent la société djiboutienne, à savoir le communautarisme, le khat, le sida, l’illettrisme, la famine, parmi d’autres.
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Ali Coubba, président d’Uguta-Toosa, a présenté le programme de cette organisation, créée en France en 2005. Elle a mené une lutte pacifique et soutenu les organisations politiques de l’UAD. Ali Coubba a présenté une analyse de la situation politique et sociale de Djibouti, appelant à une transition démocratique à Djibouti pour mettre en place un Etat de droit digne de ce nom. Voilà un pays où les inégalités sociales sont telles que par exemple un PIB en augmentation de 4 % n’a pas d’impact sur un taux de chômage de 65 %, a conclu M. Ali Coubba.

Idriss Hulay et Omar Dababeh, deux étudiants en droit et militants d’Uguta-Toosa, ont diffusé une vidéo où ils présentent le sens de leur engagement politique dans cette organisation, ainsi que leur désir farouche de contribuer à réunir l’opposition.
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Moustapha Iftin a présenté la lutte menée en Belgique par le « GED » en lien avec les partenaires de l’opposition. L’organisation exprime le désir de s’associer davantage à l’action commune de l’opposition djiboutienne et d’intégrer une éventuelle plateforme unitaire.

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Maki Houmedgaba, représentant de l’ARD en Europe, a présenté les activités de l’ARD à Djibouti et en Europe. L’ARD, anciennement FRUD, a été baptisée en 2002, un an après la signature de l’accord de réforme et de concorde civile de mai 2001 et un an avant les élections législatives de janvier 2003.

La victoire de l’UAD à ces élections législatives ayant été ravie à l’opposition par les fraudes qui ont entaché le scrutin, l’ARD a depuis lors choisi, dans le cadre de l’UAD, de ne plus participer à des élections aussi longtemps que les conditions de la transparence électorale n’étaient pas réunies. La mobilisation en cours à Djibouti a amené l’ARD en Europe à relayer, dans le cadre de l’UAD, l’action et le témoignage de l’opposition djiboutienne auprès de la communauté internationale.
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Cassim Ahmed Dini, délégué plénipotentiaire de l’ARD, a présenté le contexte de la lutte politique autour de Djibouti selon la thématique « Quelle union pour quelle opposition ? ». M. Cassim a élaboré un tableau général des mouvements et des personnalités de l’opposition selon le type de lutte pacifique ou militaire revendiqué ainsi que selon les grands ensembles auxquels les uns et les autres se rattachent. Une analyse politique de ce panorama a permis de faire émerger une conscience de l’évolution en cours et des enjeux inhérents.

De fait, une vigilance a paru devoir s’imposer s’agissant des engagements qui animent des personnalités toujours membres de l’actuelle mouvance présidentielle mais qui montrent des velléités à s’afficher dans les rangs de l’opposition. Le délégué plénipotentiaire a également démontré l’esprit d’ouverture qui anime l’UAD en général et l’ARD en particulier à l’endroit de toute les sensibilités de l’opposition. Un appel a été lancé à cette occasion par M. Cassim pour recueillir un soutien de la diaspora à la mobilisation citoyenne en cours à Djibouti.

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Retrouvez les enregistrements sonores de toutes les interventions.
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Une longue séance de questions / réponses a succédé au débat. Le plus gros des questions ayant porté sur la nécessité de rassembler l’opposition dans toute sa globalité et dans toute sa diversité, un point clé qui est apparu au fil du débat comme une condition sine qua non pour vaincre le régime d’Ismaël Omar Guelleh.

Dans l’assistance, Madame Samia Youssouf, membre du bureau de l’Association LîDjibouti, est intervenue sur le thème des mutilations génitales à Djibouti et a exposé son expérience au sein de cette association.

A son tour, Madame Naîma Ahmed a abordé le thème de la participation des femmes à l’action politique de l’opposition. En effet, Mme Naîma Ahmed a dit regretter l’absence des femmes dans les instances de décision de l’opposition djiboutienne, alors que celles-ci pourraient apporter un éclairage essentiel sur le contexte quotidien de la société djiboutienne.

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Enfin, les organisateurs de la Table ronde se sont félicité du succès de la manifestation de l’opposition djiboutienne qui s’était tenue le même jour devant le siège de la Commission européenne de Bruxelles.

Des représentants de l’ARD ont pu participer à ce rassemblement avant de retourner à la Table ronde, car tel est bien le credo de l’opposition : c’est tous ensemble que nous vaincrons.

Maki Houmedgaba,
Représentant de l’ARD en Europe
Paris, le 1er juillet 2010