14/11/10 (B578) Une nouvelle nomination dans l’Ordre prestigieux des Brosses à Reluire qui est pourtant passée inaperçue. Farhat Rachad a été coopté par les chevaliers présents !

En application des statuts, Dileita, en sa qualité de Président de l’Ordre, avait convoqué une assemblée générale très ordinaire pour statuer sur la demande de cooptation déposée par Farhat Rachad, représentant personnel de Guelleh auprès de la France.

Il faut croire que l’ordre du jour, cette fois, n’avait pas attiré la foule des grands jours, puisque de nombreux chevaliers s’étaient excusés ou fait représenter. Un moment, on a même craint de ne pas pouvoir délibérer valablement, car le quorum n’était pas atteint. Heureusement l’arrivée tardive de Djama Haïd et Ali Guelleh, bras dessous, bras dessus, à sauvé la situation.

Après avoir ouvert la session et donné lecture de l’ordre du jour, Dileita a du insister à plusieurs reprises pour qu’Aref accepte finalement de prononcer l’éloge de l’impétrant, qui avait annexé à son dossier de candidature, son interview à Africa 24.

Très embarrassé cette fois, l’homme qui vous fait habituellement prendre des vessies pour des lanternes et qui a le talent de transformer les mirages en chimères, ne trouvait pas ses mots. Sagement il a choisi de se concentrer sur l’interview vidéo pour souligner les meilleurs moments et pour effectuer son hommage à contre-pied, en privlégiant non pas les avantages pour l’ordre, mais les inconvénients à prévoir, s’il n’était pas coopté. La capacité de nuisance de l’impétrant étant bien connue.

« Mes chers compagnons, l’ordre ferait une grave erreur en se privant d’un homme qui est capable, la main sur le coeur :

  • d’affirmer que Djibouti est un Etat de Droit et un modèle du genre,
  • de préciser que la croissance du PIB est supérieure à celui de la majorité des autres pays,
  • de confirmer que tous les citoyens, sans exception, ont accès à des services publics de qualité : santé, emploi pour toutes et pour tous, éducation, etc..

Ce que j’ai le plus aimé, a poursuivi Aref, c’est le final. Quand il a affirmé que Guelleh ne souhaitait pas un troisième mandat, mais que lui, Farhat, faisait partie de ceux qui l’avaient supplié d’accepter de se représenter. (Il ne semble pas que Farhat Rachad ait précisé que, sans Guelleh, il n’aurait plus de place dans la diplomatie djiboutienne … ni dans aucun emploi sérieux – NDLR)

Aref a tenu à souligner la capacité de cet homme, hors du commun, à se boucher le nez quand on lui parle de détournement d’argent, de harcèlement des opposants et des syndicalistes, de détournement de fonds publics, d’allégation de torture et d’éxécution extra-judiciaire….

Comme il l’a dit, Aref a beaucoup apprécié les talents de comédien, d’un homme qui, placé le dos contre le mur, par une question qui le dérange, comme par exemple l’affaire Borrel ou les accusations de Boreh, regarde ailleurs, comme s’il n’avait rien entendu … technique redoutable pour esquiver les attaques de face et pour répondre à autre chose.

Venant au secours d’Aref, qui n’avait visiblement, rien de plus à dire pour faire l’éloge de l’impétrant, Dileita a mis sa cooptation aux voix. Farhat Rachad a été coopté à une faible majorité des Chevaliers présents et/ou représentés.

C’est Moussa Chehem, en sa qualité de collègue, qui est allé dans la salle d’attente pour informer Farhat Rachad de l’heureux dénouement. Admis dans la salle des délibérations, Farhat a été accueilli par un froid glacial.

Pour détendre l’atmosphère Moussa Chehem a déclaré sa joie d’accueillir un collègue aussi éminent. Un manager professionnel qui sait respecter son personnel et qui se garde bien de passer trop de temps dans l’Ambassade afin de ne pas en perturber le fonctionnement. Un homme heureux et plein de gaité, qui ne dédaigne ni une bonne bouteille ni un jupon qui passe par là, souvent en quête d’un visa ou d’une faveur. Voilà un nouveau chevalier qui nous fera honneur.

Farhat Rachad, en vertu des pouvoirs que j’ai reçus
de notre chef vénéré, le Grand Ismaël, souverain incontesté
de notre Ordre et du pays, je te nomme
Chevalier dans l’Ordre prestigieux des Brossses
à Reluire.

Désormais tu porteras le titre envié de « Joueur de
fifre à grelots »
et tu te prosterneras aux pièds
des deux éminences qui dirigent ce pays avec sagesse.

On a enfin entendu quelques applaudissements, mais c’était pour les deux éminences, car un agent du SDS, venait de rentrer dans la salle …