17/02/11 (B591) ALERTE ROUGE – ALERTE ROUGE – De très graves inquiétudes sur la santé de Jean-Paul Noël Abdi, incarcéré à Gabode et probablement privé des soins dont il a un besoin urgent. Nouvelle tentative d’assassinat ? On se souviendra de la disparition tragique de Yacin Yabeh, pour qui, Guelleh avait refusé le transfert vers un hôpital et de tant d’autres anonymes, morts sous les coups des bourreaux à la solde du régime.

Djibouti: inquiétude sur l’état de santé d’un militant des droits de l’homme emprisonné (Romandie News avec AFP)

La santé du président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), Jean-Paul Noël Abdi, emprisonné depuis le 9 février, ne cesse de se dégrader, a averti jeudi son avocat, qui a dénoncé une arrestation « politique » et demandé sa libération immédiate.

« M. Abdi est toujours en prison depuis son arrestation le 9 février », a déclaré à l’AFP Me Abdillahi Zakaria, interrogé au téléphone depuis Nairobi.

« Il est actuellement détenu, avec six autres personnes interpellées au même moment, à la prison de Gabode », à Djibouti-ville, a précisé Me Zakaria.

Le président de la LDDH est « poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, alors qu’il n’a jamais eu, de près ou de loin, ce genre d’activités. M. Abdi est un défenseur de droits de l’homme, un simple observateur qui n’est membre d’aucun parti politique », selon son avocat.

« A plus de 60 ans, il souffre de diabète et de problèmes cardiaques. Sa santé se dégrade en prison, et il a encore eu aujourd’hui même un malaise », a-t-il souligné.

« Nous avons demandé à plusieurs reprises son hospitalisation, sans résultat jusqu’à présent », a déploré Me Zakaria, qui a également annoncé son intention de demander sa remise en liberté.

M. Abdi et plusieurs militants de l’opposition djiboutienne avaient été arrêtés dans les jours suivant des manifestations de centaines de lycéens et d’étudiants les 5 et 6 février, violemment dispersées par la police.

La LDDH, affiliée à la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) est « l’une des rares organisations indépendantes à Djibouti », a souligné Me Zakaria.

« Il n’y a aucune preuve matérielle à ces accusations, c’est un dossier purement politique », a-t-il estimé.

« Nous sommes dans une période pré-électorale, on ne veut pas de voie dissonnante », a-t-il accusé, en référence à l’élection présidentielle du 8 avril pour laquelle le président Ismaël Omar Guelleh brigue un troisième mandat.

Dans un communiqué publié le 11 février, la FIDH a dénoncé la « répression brutale », notamment par des tirs à balles réelles, de ces « manifestations pacifiques estudiantines et lycéennes » qui se sont déroulées les 5 et 6 février dans le centre-ville de la capitale.

La FIDH disait craindre « une augmentation de la répression » alors que l’opposition, rassemblée au sein de la coalition de l’Union pour l’alternance démocratique (UAD), a appelé à une grande manifestation contre la « dictature » du régime ce vendredi 18 février.

Selon le président de l’UAD, Ismael Guedi Hared, ce rassemblement se veut « pacifique » et vise à « dire non au troisième mandat » du président Guelleh dont « le bilan est tout à fait négatif ».

« Le peuple veut se mobiliser. (…) Cela fait douze ans de dictature, de mauvaise gouvernance (…) Il faut qu’on sache qu’il y a des gens qui refusent le maintien au pouvoir d’Ismaël Omar Guelleh », a-t-il affirmé, faisant référence aux révolutions tunisienne et égyptienne