30/03/11 (B597) Nouvelles de Somalie – L’UE alloue 65,9 millions d’euros à la mission de paix de l’UA en Somalie – Les journalistes, cibles du harcèlement des autorités – L’armée du Kenya combat les Shebabs en Somalie – tirs d’obus: 7 morts – Au moins onze tués dans des combats à Mogadiscio – l’UE conditionne son aide à des résultats tangibles – Recrutement d’enfants soldats en augmentation (7 articles)

_______________________ 7 – Radio Chine avec XINHUA

L’UE alloue 65,9 millions d’euros à la mission de paix de l’UA en Somalie

L’Union européenne (UE) a annoncé lundi un financement supplémentaire de 65,9 millions d’euros (93 millions de dollars US) à la Mission de paix de l’Unions africaine (UA) en Somalie, ce qui augmenté son aide pour soutenir les efforces de paix de l’UA en Somalie à 208 millions d’euros depuis 2007.

"Il n’y a pas de développement sans la sécurité…Ce financement supplémentaire permettra à la mission africaine de remplir son rôle pour aider à protéger le peuple de la Somalie", a annoncé Andris Piebalgs, commissaire au Développement de l’UE, lors d’une réunion annuelle des ministres économiques de l’UA.

Le soutien renouvelé de l’UE contribuera à la protection des institutions de transition et à la mise en application du plan de la sécurité nationale somalienne, et facilitera les opérations humanitaires, en fournissant un soutien au désarmement et aux efforts de la stabilisation.

_______________________ 6 – Category.net

Somalie – Les journalistes, cibles du harcèlement des autorités

Reporters sans frontières dénonce l’hostilité incompréhensible des autorités à l’encontre des professionnels des médias. Deux membres de la station privée Radio Shabelle ont été arrêtés, le 27 mars 2011, à Mogadiscio, tandis que deux autres journalistes sont retenus, au Puntland et au Somaliland, depuis plus de huit jours. L’organisation demande la libération immédiate des quatre journalistes et l’arrêt des persécutions dont ils sont victimes. "Dans ce pays où les combats permanents engendrent déjà un niveau (…)

Reporters sans frontières dénonce l’hostilité incompréhensible des autorités à l’encontre des professionnels des médias. Deux membres de la station privée Radio Shabelle ont été arrêtés, le 27 mars 2011, à Mogadiscio, tandis que deux autres journalistes sont retenus, au Puntland et au Somaliland, depuis plus de huit jours. L’organisation demande la libération immédiate des quatre journalistes et l’arrêt des persécutions dont ils sont victimes.

"Dans ce pays où les combats permanents engendrent déjà un niveau très fort d’insécurité pour les reporters, et où l’intolérance des milices islamistes vis-à-vis de la liberté d’information rend la pratique du journalisme périlleuse, voire presque impossible, le gouvernement fédéral de transition ne fait rien pour encourager le travail des médias. Censées être les garantes de l’ordre, les autorités officielles, en général, constituent désormais une menace pour les journalistes, en n’hésitant pas à les intimider et en procédant à des arrestations abusives, sans motif, au mépris du droit", affirme Reporters sans frontières.

Le 24 mars 2011, la National Security Agency (NSA) a convoqué, sur ordre du ministre de l’Information, des postes et des télécommunications, le rédacteur en chef de Radio Shabelle, Abdi Mohamed Ismail, pour l’interroger au sujet d’un reportage mettant en cause les compétences du président du gouvernement de transition, Sheik Sharif Sheik Ahmed. Le 27 mars, il s’est rendu au quartier général de la NSA en compagnie du directeur du média, Abdirashid Omar Qase. Les deux journalistes ont été immédiatement arrêtés et sont, à ce jour, toujours en détention.

Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier la détention des deux journalistes. Certaines informations recueillies par Reporters sans frontières indiquent que Abdi Mohamed Ismail et Abdirashid Omar Qase sont privés de nourriture et interdits de visites. On leur aurait également refusé le droit de recourir à un avocat.

Le 22 mars 2011, à Las Anod, dans l’Etat autoproclamé du Somaliland (nord du pays), deux journalistes ont subi la colère de soldats mécontents de certains de leurs articles qu’ils jugent diffamants à leur égard. Mohamed Abdinur Hashi, de Somali Channel TV, a été arrêté, et Mohamed Shaqale, d’Universal TV, a pu fuir et vit désormais dans la clandestinité. Son ordinateur portable, sa caméra et ses enregistreurs ont été saisis par l’armée qui est, depuis, à sa recherche.

Le 19 mars, Liban Abdi Farah, de la Somali Broadcasting Corporation (SBC), s’est rendu sur les lieux de l’explosion d’une bombe dans la ville de Galkayo, dans la région semi-autonome du Puntland (Nord-Est). Le reporter a été immédiatement arrêté par les forces de police. Bien que sa famille ait été autorisée à lui rendre visite, ses collègues se sont vu refuser l’accès au commissariat. Selon le système judiciaire du Puntland, le journaliste était censé comparaître devant le tribunal sous quarante-huit heures. A ce jour, aucune démarche n’a été entamée.

_______________ 5 – Afrik.com

25/03 L’armée du Kenya combat les Shebabs en Somalie

Les forces armées du Kenya ont traversé ce jeudi la frontière somalienne pour combattre les milices Shebab. Douze miliciens Shebab ont été tués près de la ville de Liboi. D’après BBC News, c’est la première fois que le Kenya, qui a aidé la Somalie à former ses forces armées, donne l’ordre à des officiers de traverser la frontière pour combattre les milices Shebab sur le territoire somalien.

_______________ 4 – Le Figaro avec AP

24/03 Mogadiscio/tirs d’obus: 7 morts

Des obus d’artillerie ont frappé le plus grand marché de Mogadiscio, la capitale somalienne, tuant sept personnes, a-t-on appris aujourd’hui de source médicale.

Selon le chef du service d’ambulance, Ali Muse, sept civils ont été tués et 21 autres blessés par ces tirs sur le marché de Bakara.

Depuis février, les forces pro-gouvernementales mènent une offensive contre les militants islamistes et se sont emparées de plusieurs positions clés.

_______________ 3 – Canoe (Canada) avec AFP

22/03 Au moins onze tués dans des combats à Mogadiscio

Au moins onze personnes ont été tuées mardi à Mogadiscio lors d’une attaque des forces pro-gouvernementales somaliennes, soutenues par la force de paix de l’Union africaine (Amisom), contre des positions des insurgés islamistes, a-t-on appris de sources concordantes.

Les combats se sont déroulés dans les quartiers de Holwadag et Bondhere, où les soldats du TFG (gouvernement de transition) ont attaqué des tranchées et postes de combat tenues par les insurgés shebab.

«Nous avons tué six de leurs enfant-soldats, et nous continuons d’essayer de prendre le contrôle des tranchées qu’ils utilisent pour nous attaquer», a déclaré à la presse le numéro deux de l’armée du TFG, le général Abdikarim Dhegobadan.

Aucun responsable shebab n’était joignable mardi en fin d’après-midi pour commenter ces informations.

Selon des témoins, cinq civils ont été tués lors de ces combats dans la zone de Bondhere.

«J’ai vu les cadavres de cinq civils, dont deux femmes, tués par balles», a raconté à l’AFP un habitant du quartier, Muse Adan. Un autre habitant a confirmé ce bilan, précisant que deux des civils tués avaient trouvé la mort dans une propriété utilisée par des familles de déplacés.

Des sources médicales ont fait état d’une dizaine de blessés, presque tous des civils.

Les accrochages entre shebab et forces gouvernementales soutenues par l’Amisom, forte de 9 000 militaires ougandais et burundais, sont quasi-quotidiens dans la capitale somalienne et les civils en sont souvent les principales victimes.

Ces combats interviennent plus d’un mois après le lancement d’une vaste offensive par les forces gouvernementales en plusieurs régions du centre-sud de la Somalie, sous contrôle des insurgés islamistes radicaux qui se réclament d’Al-Qaïda.

Fin février, les troupes de l’Amisom avaient progressé dans Mogadiscio en délogeant les shebab de deux positions stratégiques du nord de la ville.

________________ 2 – Romandie News (Ch) avec AFP

22/03 Somalie: l’UE conditionne son aide à des résultats tangibles

L’Union européenne, principal bailleur de fonds en Somalie, va conditionner davantage son aide aux autorités de ce pays à des résultats "tangibles" tant en matière politique qu’économique, a prévenu mardi un diplomate européen de haut rang.

"Nous investissons beaucoup de ressources dans le processus politique en Somalie. Ce serait difficile pour moi de justifier ces ressources s’il n’y a pas de progrès tangible, et c’est le message que je suis venu apporter", a déclaré Nick Westcott, conseiller chargé de l’Afrique auprès de la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.

M. Westcott s’exprimait devant la presse à Nairobi juste avant un entretien avec le président du Parlement somalien Sharif Hassan Cheikh Adan.

Le Parlement somalien, une institution transitoire non élue au suffrage universel direct, en place depuis 2004, a voté unilatéralement en février la prolongation de son mandat pour trois années supplémentaires, s’attirant les critiques de la communauté internationale qui finance cette institution.

"Il y a eu beaucoup moins de progrès ces quatre dernières années que ce que nous espérions voir lorsque les institutions fédérales transitoires ont été installées" en Somalie, a regretté M. Westcott.

L’UE veut lier une éventuelle extension du mandat des institutions transitoires à des objectifs mesurables, notamment en termes de légitimité politique accrue.

L’UE va demander de tels engagements de la part des autorités somaliennes, et en cas de réponse satisfaisante, "il peut encore être question d’une extension (de leur mandat), mais peut-être pas pour trois ans", a prévenu le diplomate européen.

Les institutions transitoires somaliennes avaient été créées au Kenya en 2004, avec le soutien de la communauté internationale et le mandat d’adopter une nouvelle Constitution et de préparer la tenue d’élections générales.

Aucun de ces deux objectifs n’a été atteint, en raison notamment d’une insurrection islamiste menée par les milices shebab, qui contrôlent aujourd’hui la plus grande partie du centre et du sud du pays.

Les forces pro-gouvernementales ont lancé le mois dernier une offensive sans précédent qui leur a permis de reprendre plusieurs positions clé dans la capitale Mogadiscio, avec le soutien d’une force de l’Union africaine, ainsi que quelques localités dans le pays.

L’UE a débloqué pour la Somalie une enveloppe de 250 millions d’euros sur une période de cinq ans jusque fin 2013, à laquelle s’ajoute une aide humanitaire de 45 M EUR par an. La force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a bénéficié d’un financement de l’UE à hauteur de 142 M EUR, et d’une rallonge récente de 65 M EUR.

"Notre aide au processus politique et au développement économique ira là où elle peut apporter une plus-value (…). Dans certains endroits en Somalie des progrès apparaissent clairement et nous comptons y apporter des ressources additionnelles", a expliqué M. Westcott.

"La où nous apportons des ressources sans que l’on constate de progrès, il y a deux possibilités, soit réduire notre aide, soit trouver un moyen de la rendre plus efficace", a-t-il poursuivi.

_____________________ 1 – Chrétienté Info avec AP et Ag Fides

20/03 Recrutement d’enfants soldats en augmentation

On ne connaît pas avec certitude le nombre des enfants soldats employés dans le cadre des conflits armés actifs dans toute la Somalie. On estime cependant qu’ils sont deux ou trois mille au sein de différents groupes d’opposition.

En Somalie, au mois de janvier, a été enregistrée une forte augmentation des combats et par conséquent le recrutement des enfants soldats s’est encore accru. Le fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a déclaré que, dans le cadre d’une récente offensive contre les groupes rebelles dans la ville de Bulo Hawo, à la frontière avec le Kenya, de nombreux enfants ont été déployés et nombre d’entre eux sont morts. Selon les déclarations, nombreux sont les mineurs parmi les victimes des combats dans les zones situées entre Dhusamareb et Ceelbur au Galgadud.

Dans une note des Nations Unies, on peut lire que les forces du gouvernement fédéral de transition (TFG) et leurs alliés d’Ahlu Sunna Wal Jama ainsi qu’Al-Shabab, sont tous engagés dans une activité de recrutement. Un opérateur d’une ONG locale qui contrôle l’état des enfants dans le pays a déclaré que le principal responsable est Al-Shabab, le principal groupe d’opposition armée.

Le TFG a nié être impliqué dans ces opérations et a également déclaré que, lorsqu’il découvre un mineur parmi les forces gouvernementales, il le renvoie dans ses foyers. Toutefois, les enfants ne sont jamais à l’abri. Souvent, lorsqu’ils ne sont pas recrutés, ils sont arrêtés par les forces de sécurité gouvernementales parce que suspectés d’être des militants.

Dans les camps où se trouvent des dizaines de milliers d’évacués et dans les hôpitaux de Mogadiscio, la majeure partie des présents sont des enfants. Dans un rapport datant d’avril 2010, les Nations Unies ont confirmé qu’en juin 2009, le recrutement des enfants était devenu plus systématique et diffus tant de la part des mouvements que du TFG lui-même.

De nombreuses familles d’évacués envoient leurs enfants vers les camps du Kenya ou dans des zones plus sûres de la Somalie. Selon les estimations des Nations Unies, dans l’ensemble de la Somalie, au moins 2,4 millions de personnes ont besoin d’aide, y compris les évacués des zones contrôlées par Al-Shabab : 410.000 se trouvent dans le Couloir Afgoye, 15.200 dans le couloir Balad (à 30 Km au nord de la capitale) et 55.000 à Dayniile au nord-ouest de Mogadiscio. Enfin, environ 600.000 somaliens sont réfugiés dans les pays limitrophes.