22/12/08 (B479) Le journal de la Flibuste … L’arrivée de la marine chinoise se précise, tandis que la marine iranienne intervient sur la zone, en attendant les suisses. Un véritable rassemblement international, qui n’est pas sans comporter des risques sérieux de divergence dans l’avenir. Il faudra voir si les pirates continuent à faire des prises dans les prochains jours ou s’ils se calment .. (7 articles en Français et en Anglais)
______________________________ 7 – CLICANOO.COM
Fin de mission pour le Nivôse
Après trois mois passés en mer, le Nivôse est rentré hier au port de la Pointe-des-Galets.
Depuis septembre, cette frégate de surveillance qui compte à bord 90 marins sous le commandement du capitaine de frégate Jean-Marie Le Quillec, patrouillait dans le Golfe d’Aden où transitent chaque année 16 000 navires marchands avec pour mission la protection de l’aide humanitaire acheminée en Somalie et la lutte contre les actes de piraterie de plus en plus fréquents depuis le début de l’année.
En moyenne, trois attaques sont désormais recensées chaque jour. Le 26 décembre c’est le Floréal qui quittera la Réunion pour une mission de plusieurs semaines
_______________________________ 6 – AlJazeera (En Anglais)
Après avoir pris le contrôle de morceaux de territoires, des groupes armés cherchent à imposer la Charia en Somalie. // Somali group seeks Sharia expansion
Kismayu, Somalia’s third biggest city, was once one of the most dangerous places in the south of the country.
However, relative calm has been restored to Kismayu after the Al-Shabab Mujahideen Movement and one of its key allies, the Raaskambooni Camp Mujahideen, seized control of the city from local clans three months ago.
Abu Ayman, the leader of the Raaskambooni Camp Mujahideen, told Al Jazeera: « We want to use Kismayu as an example and a model of our rule to the rest of Somalia.
« Our aim is to get residents in faraway towns inviting us to come and govern them according to the way of Allah. The calm in Kismayu has benefited its down-trodden most. »
Most of Kismayu’s residents agree with Ayman, saying they are now able to go about normal life without fear of attacks by marauding gangs of armed men who had terrorised them periodically for nearly 18 years.
« I remember times when young boys with knives used to rob us of our daily earnings. Now we can carry lots of money without any fear of being robbed, » Mohammed Fundi, a porter and Kismayu resident, said.
Seyyid Ali, also a porter in the city, said: We used to be sort of enslaved. When we load six lorries, we used to be paid for just one or two. Today we get wages equal to our output. We have justice here.
International aid agencies, the lifeline of Somalia’s poor, fled the town because of the fighting.
« They have still not returned as the Islamists have little tolerance for anything – or anyone foreign, » he said.
Adow said that « the suffering is huge as the poor are largely left to fend for themselves ».
Kismayu has been left with just one hospital to serve the needs of nearly one million people from the city and surrounding areas.
The hospital used to be run by Medicins Sans Frontier, who were forced to abandon the centre eight months ago after members of staff were killed by fighters.
Now, it is common for just one doctor to be on duty at a time, and medical supplies are dwindling.
Total breakdown
Dr Ali Hassan, who works at the hospital, said: Our needs are many. Imagine a hospital like this operating without assistance from government or aid agencies. We have a shortage of drugs, equipment and staff are not motivated in any way. »
Adow described the people of Kismayu as « numb to the myriad problems surrounding them ».
« They [residents] have survived the vagaries of war. They have weathered the almost 20 changes in Kismayu’s administrations over the past 18 years and its people have learned to live with and obey any group that has the upper hand, » he said.
Somalia has had no effective government since a coup removed Siad Barre from power in 1991, leading to an almost total breakdown in law and order across most of the country.
The only relative stability experienced by some parts of the country came during the brief six-month rule of the Islamic Courts Union in 2006.
However, they were driven out of the capital Mogadishu, and other areas, by Ethiopian and government troops sparking an upsurge in fighting.
Ethiopia is due to remove its troops from war-torn Somalia by the end of the year.
_______________________________ 5 – AFP
Piraterie: Pékin va envoyer trois navires de guerre dans le Golfe d’Aden
La Chine a annoncé samedi l’envoi de trois navires de guerre dans le Golfe d’Aden pour lutter contre la piraterie maritime au large de la Somalie, a annoncé l’agence Chine Nouvelle.
Plusieurs navires chinois ont été attaqués ces derniers mois.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Liu Jianchao a déclaré que les navires, deux destroyers et un navire de ravitaillement, partiraient le 26 décembre pour rejoindre la flotte internationale qui patrouille au large de la Somalie, selon l’agence officielle chinoise.
« Leur principale mission consistera à veiller sur la sécurité des navires et des équipages chinois ainsi que sur celle des bateaux transportant de l’aide humanitaire pour les organisations internationales comme le Programme Alimentaire mondial (PAM) de l’ONU », a indiqué M. Liu.
« Les navires chinois se conformeront strictement aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et aux lois internationales. Ils souhaitent travailler avec les autres pays et prendre part aux missions d’aide humanitaire », a-t-il ajouté.
M. Liu avait annoncé jeudi que la Chine s’apprêtait à envoyer des navires de guerre dans le Golfe d’Aden.
Mardi, le Conseil de Sécurité de l’ONU avait approuvé une résolution autorisant pour un an des opérations internationales sur le territoire de Somalie.
Cette résolution autorise les Etats engagés dans la lutte contre la piraterie maritime à « prendre toutes les mesures nécessaires en Somalie pour empêcher d’agir ceux qui utilisent son territoire pour préparer, faciliter ou entreprendre des actes de piraterie en mer ».
Mercredi, un navire chinois avait été attaqué à l’aube mais l’équipage avait tenu tête aux pirates jusqu’à l’arrivée des forces de la coalition qui ont repoussé les attaquants.
Selon M. Liu, sept navires, soit appartenant à des compagnies chinoises, soit transportant des équipages chinois ou des cargaisons en provenance de Chine, ont été attaqués par des pirates dans le Golfe d’Aden depuis janvier 2008.
Au moins 108 bateaux ont été attaqués par des pirates somaliens depuis le début de l’année et 42 ont été capturés, selon le Centre antipiraterie du Bureau maritime international (BMI), dont le siège est à Kuala Lumpur.
________________________________ 4 – SwissInfo
Piraterie en Somalie: les bateaux suisses devraient être protégés
Selon Pascal Couchepin, le Conseil fédéral est prêt à envoyer des soldats sur les bateaux suisses qui croisent au large de la Somalie pour les protéger de la piraterie. « La Suisse n’a pas d’autre choix », affirme le président de la Confédération.
« Il n’y a pas d’autre solution que d’envoyer des soldats si nos navires sont menacés », a déclaré M. Couchepin dans un entretien à la « SonntagsZeitung ». Pour le Conseil fédéral, cela ne fait aucun doute. « Ce n’est pas une action de guerre mais une intervention policière visant à protéger des bateux suisses », insiste-t-il.
Le Conseil fédéral examine actuellement la possibilité d’une participation de troupes spéciales suisses au sein de la mission européenne Atalante, qui a pour objectif d’escorter les bateaux et dissuader les pirates. En contrepartie, l’Union européenne serait prête à protéger les bateaux suisses.
La flotte commerciale helvétique est actuellement constituée de 35 navires, manoeuvrés par 600 marins parmi lesquels ne figurent que six Suisses. Il arrive naturellement à ces bâtiments de naviguer dans le golfe d’Aden, des eaux rendues dangereuses par la présence de pirates somaliens, disposant de bateaux ultra-rapides.
Pour la première fois mardi dernier, un cargo suisse, appartenant à Enzian, a été attaqué par des pirates, a indiqué la société maritime, confirmant une information de la « NZZ am Sonntag ».
Le navire, qui avait quitté le port de Piombino, en Italie, pour se rendre à Dammam, en Arabie Saoudite, a été pourchassé par plusieurs bateaux de pirates dans le golfe d’Aden, a relaté la compagnie. Ceux-ci ont toutefois rebroussé chemin après quelque temps.
________________________________ 3 – Le Télégramme de Brest
Piraterie. Les nouveaux requins des mers
Une centaine de navires attaqués et 120 millions de dollars de rançons amassés : les pirates somaliens, jouant sur leur témérité et leur rapidité d’action, ont multiplié les captures cette année, au nez et à la barbe de la communauté internationale qui a décidé de riposter.
Les pirates somaliens sont-ils invincibles ?
Leur dernière prise, mardi dernier, dans le golfe d’Aden – deux navires de commerce et un plaisancier – est un monstrueux pied de nez aux flottes du monde entier mobilisées pour la protection de la route maritime par laquelle transite 10 % du trafic mondial de marchandises et un tiers du pétrole.
Des sueurs froides
Sur la centaine de navires capturés en 2008 par les bandits des mers, qui ont ainsi doublé leur activité par rapport à 2007, deux grosses prises ont provoqué la panique : celle du cargo ukrainien le Faina, fin septembre, transportant 33 chars d’assaut T-72 et des munitions, puis celle du tanker saoudien Sirius Star, chargé de 300.000 tonnes de pétrole.
Les deux bateaux et leurs équipages comptent toujours parmi la vingtaine de navires aux mains des pirates qui négocient des rançons substantielles, sans brandir, jusque-là, de menace plus sérieuse. Car certains scénarios-catastrophe donnent des insomnies aux armateurs, comme aux assureurs, aux gouvernements comme aux forces maritimes des plus grandes puissances présentes au large de la Somalie (lire ci-dessous).
Une cargaison d’armes qui pourrait tomber aux mains de groupes terroristes ou l’ouverture du ventre d’un pétrolier qui provoquerait une marée noire historique en mer Rouge, les menaces potentielles, autant économiques que sécuritaires, de ce banditisme des mers sont effrayantes.
Des parades aux attaques artisanales
Mais comment quelques dizaines d’anciens pêcheurs squelettiques, armés de fusils mitrailleurs, de lance-grenades portables et de roquettes anti-char parviennent-ils à s’attaquer aux plus gros cargos de la Marine marchande ? Le modus operandi des pirates somaliens est simple : ils arrivent dans des petits bateaux très rapides. Ils ouvrent alors le feu sur le navire et l’obligent à ralentir, puis en profitent pour monter rapidement à bord. L’équipage est pris en otage et les pirates contraignent le navire à quitter les eaux internationales pour les eaux somaliennes. Face à ces attaques artisanales, des parades astucieuses ont été développées par certaines compagnies maritimes et par l’US Navy. Des navires sont équipés de lance-flammes pour repousser les pirates à l’assaut, tandis qu’une mousse glissante est répandue sur les bateaux pour les empêcher d’aborder. On a compté d’ailleurs récemment de nombreuses attaques avortées grâce aux mesures de sécurité prises sur les bateaux.
Le véritable fléau de la Somalie
Petites parades ou grands dispositifs navals sont autant de traitements symptomatiques en mer d’un mal dont les racines sont sur la terre somalienne.
Car, c’est clairement le chaos, régnant depuis le début des années 1990 en Somalie, qui est responsable du développement de la piraterie. L’absence d’Etat dans ce pays en proie à une guerre civile à rebondissements en fait un territoire livré aux bandes armées et aux pirates qui, grâce à leurs butins, apportent une manne inespérée à leurs familles et leurs villages misérables. Les dangers de laisser pourrir une telle situation éclatent aujourd’hui à la figure de la communauté internationale, qui ne cherche toujours pas à s’attaquer au véritable fléau de la situation en Somalie.
Hala Kodmani
_____________________________ 2 – Le Télégramme de Brest
Les puissances navales s’affirment au large de la Somalie
« La Chine est le seul membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu à ne pas avoir encore envoyé de navires militaires pour lutter contre la piraterie », relevait, jeudi dernier, le quotidien Chine nouvelle, après l’annonce, par les autorités chinoises, de leur intention de déployer « des bâtiments de guerre » au large de la Somalie. Hier, Pékin a confirmé l’envoi de trois navires de guerre dans le Golfe d’Aden.
Une concentration sans précédent
Une volonté qui semble tout à fait légitime quand on sait que l’essentiel des matières premières sorties d’Afrique, et surtout 60 % du pétrole importé par la Chine, passent par le Golfe d’Aden où deux bateaux chinois ont été capturés pendant le seul mois de novembre et qu’un troisième vient de livrer une véritable bataille pour repousser les pirates somaliens.
Mais n’est-ce pas aussi une occasion pour la marine chinoise, qui n’a jamais quitté les eaux asiatiques, de montrer qu’elle peut opérer loin de ses côtes et tout près des nombreuses autres puissances navales présentes dans la région ?
Car l’agressivité et l’audace des pirates somaliens ont attiré dans la région une concentration de navires de guerre sans précédent (*). La toute première opération navale dans l’histoire de l’Union européenne a été lancée le 8 décembre dernier au large de la Somalie. « Atalante », la force anti-piraterie de l’UE, à laquelle participent huit pays membres, dont la France et la Grande-Bretagne, remplace une force d’intervention de l’Otan présente depuis le mois d’octobre.
Cette flotte est venue s’ajouter au dispositif Task Force 150 qui réunit sous commandement américain des navires d’une vingtaine de pays. La Russie, déjà sur place, a annoncé, il y a quelques jours, le renforcement de son dispositif en dépêchant des éléments des quatre flottes de sa marine (mer Noire, mer Baltique, Arctique et Pacifique) « pour assurer une présence navale permanente dans la région de la Corne de l’Afrique, ce qui permettra de sécuriser la navigation », selon le commandant en chef de la Marine russe. Quant à la flotte indienne, elle s’est distinguée récemment en réussissant à libérer un bateau éthiopien otage et à capturer 23 pirates somaliens.
Le fabuleux marché de la sécurité
La lutte anti-piraterie, qui précipite toutes ces flottes étrangères vers le Golfe d’Aden, commence à intéresser également les grandes sociétés de sécurité privées, dont Blackwater, devenue célèbre pour ses méthodes musclées en Irak, attirée par ce fabuleux marché de la sécurité des mers. Avec la décision de l’Onu d’autoriser les Etats engagés dans la lutte contre la piraterie maritime à poursuivre les pirates sur le territoire somalien, on peut se demander quelles batailles navales se préparent ? (*) l’ Iran a aussi envoyé un bâtiment de guerre dans le Golfe d ‘ Aden afin de protéger ses navires contre les pirates , a annoncé , hier, la radio d ‘ Etat
________________________________ 1 – XINHUA
Le navire de combat iranien dans les eaux somaliennes ciblant les pirates
Un navire iranien est arrivé dans le Golfe d’Aden au large de la Somalie pour lutter contre les pirates, a rapporté samedi l’agence de presse semi-officielle Fars.
« Après avoir traversé quelque 4.000 miles marins, un navire iranien a annoncé la présence puissante de l’armée de notre pays dans le Golfe d’Aden », a indiqué l’agence Fars.
L’agence Fars a fait l’éloge de cette action, en la qualifiant de « nouveau honneur pour la force navale de la République islamique d’Iran », du fait que « la mer Arabe et le nord de l’océan Indien demeuraient toujours la scène de l’unique présence des forces navales des pays occidentaux ».
Plus tôt, Parviz Sarvari, un membre du Majlis (parlement iranien), a proposé que Téhéran devrait considérer des options militaires contre les pirates dans le Golfe d’Aden.
Selon des estimations, plus de 80 bateaux ont été attaqués dans les eaux africaines cette année, dont une dizaine d’entre eux auraient été entre les mains des pirates, avec quelque 200 membres d’équipage pris en otage.
Chaque année, presque 20.000 vaisseaux passent par le Golfe d’Aden, qui mène l’océan Indien au Canal Suez et à la Méditerranée.