10/04/11 (B599) Nouvelles de Somalie / la semaine écoulée – les derniers combats génèrent de nouveaux déplacés en Somalie – combats: 33 000 déplacés – la force de l’Union africaine gagne du terrain contre les shebab – Le PM somalien appelle l’ONU à se réinstaller à Mogadiscio (4 articles)

_________________________ 4 – HCR

09/04 HCR : les derniers combats génèrent de nouveaux déplacés en Somalie

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré vendredi avoir observé une dégradation de la situation dans le sud et le centre de la Somalie où des combats sporadiques continueraient dans les villes de Doolow, Bulo Hawo, Luuq, Elwaaq, Dhoobley, Diif et Taabdo.
« Nous exhortons à nouveau tous les groupes et forces armés en Somalie à éviter de cibler les zones civiles et à assurer que la sécurité des civils ne soit pas menacée », a dit un porte-parole du HCR, Adrian Edwards lors d’une conférence de presse à Genève.

Le HCR estime qu’environ la moitié des 33.000 personnes déplacées par les combats depuis la fin février se trouvait à Mogadiscio, la capitale somalienne. Un grand nombre d’entre elles sont dans une situation désespérée sans accès à l’aide humanitaire. Environ 372.000 déplacés se trouvent à Mogadiscio.

Plus de 1,4 million de personnes sont déplacées au sein de la Somalie. Certaines personnes parmi la population récemment déplacée ont fui les bombardements contre Dhoobley, une ville somalienne située juste de l’autre côté de la frontière avec le Kenya et proche de Liboi au nord de ce pays.

Dhoobley est le dernier point d’escale pour les personnes fuyant la Somalie et espérant rejoindre le complexe tentaculaire des camps de réfugiés de Dadaab, dans le nord-est du Kenya. Selon des sources locales, la situation reste tendue à Dhoobley et ses environs. Les forces soutenant le Gouvernement fédéral de transition ont consolidé leur contrôle de la ville, qu’ils ont prise en début de cette semaine.

A Bulo Hawo, une ville somalienne située de l’autre côté de la frontière près de Mandera dans le nord-est du Kenya, les déplacés ont désespérément besoin d’abris. « Notre personnel rapporte que 150 abris permanents et quelque 400 à 500 structures temporaires ont été détruites durant les récents bombardements. Le quartier du marché a également été détruit et un grand nombre d’habitants dorment en plein air », a dit le porte-parole.

Plusieurs ONG locales ont mené des évaluations rapides de la situation à Elwaaq et Dhoobley. Selon les conditions de sécurité et d’accès, le HCR espère participer à une mission conjointe des Nations Unies pour évaluer la situation dans ces villes et villages et pour planifier des distributions d’aide.

A la fin du mois de mars, le HCR a pu distribuer quelque 3.000 kits d’aide à des personnes qui étaient revenues à Bulo Hawo après un récent bombardement. Ces kits incluent des bâches en plastique pour l’abri, des couvertures, des matelas, des ustensiles de cuisine et du savon.

Parallèlement, le nombre des arrivants somaliens au Kenya a régulièrement augmenté ces trois derniers mois. Plus de 31.000 Somaliens sont déjà arrivés au Kenya en 2011. Le Kenya accueille plus de la moitié des 680.000 Somaliens qui vivent en tant que réfugiés dans les pays voisins.

_________________________ 3 – Le Figaro avec AFP

07/04 Somalie/combats: 33 000 déplacés

Quelque 33.000 personnes ont fui les combats dans le centre et sud de la Somalie ces six dernières semaines, a indiqué aujourd’hui le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

« Le HCR suit la détérioration de la situation dans le sud et le centre de la Somalie », a expliqué aux journalistes un porte-parole du Haut commissariat, Adrian Edwards. « Le HCR estime que les combats (…) ont déplacé ces six dernières semaines environ 33.000 Somaliens », la moitié d’entre eux ayant déjà dû fuir la capitale de Mogadiscio, a ajouté le porte-parole.

Cela porte à 1,4 million le nombre total de déplacés en Somalie, selon le HCR. De récents affrontements entre le gouvernement et les insurgés islamistes shebab ont notamment été enregistrés dans la ville de Dhobley, frontalière avec le Kenya, et qui a été reprise cette semaine par des forces pro-gouvernement, a indiqué l’agence onusienne.

Les combats sont intervenus plus d’un mois après le lancement d’une vaste offensive par les forces gouvernementales en plusieurs régions du centre-sud de la Somalie, sous contrôle des insurgés islamistes radicaux qui se réclament d’Al-Qaïda.

Depuis janvier, environ 31.000 Somaliens ont trouvé refuge au Kenya qui accueille aujourd’hui plus de la moitié des 680.000 Somaliens qui ont fui dans les pays voisins, selon le HCR.

___________________________ 2 – AFP

07/04 Somalie: la force de l’Union africaine gagne du terrain contre les shebab

De Hervé BAR

Un moment bousculée à l’automne 2010 par la poussée des insurgés islamistes shebab, la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) a repris l’initiative, progressant pas à pas dans le difficile champ de bataille urbain de Mogadiscio.

Lentement mais sûrement, les 9.000 militaires ougandais et burundais de l’Amisom qui interviennent en soutien au gouvernement de transition (TFG), ont avancé en cinq mois de plusieurs centaines de mètres dans certains secteurs de la ligne de front, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’Amisom contrôle désormais près de la moitié de la ville. Elle resserre peu à peu son étau sur le marché de Bakara, poumon économique de Mogadiscio et grosse source de revenus pour les shebab.

La plus spectaculaire de cette avancée a eu lieu le 23 février, avec la prise de Gashandiga, l’ex-ministère de la Défense, à la limite nord-ouest de la capitale.

A l’issue d’un classique assaut d’infanterie, les militaires burundais se sont emparés de ce centre de commandement shebab et ont ainsi fait un bond en avant de près d’un kilomètre sur l’axe stratégique d’Industrial road.

Lors de la même opération, les Burundais ont conquis une autre position clé, une usine de lait désaffectée, échouant cependant à prendre un camp militaire voisin, dernier verrou avant le bastion islamiste du marché de Bakara.

Le contingent ougandais, déployé plus au sud et à l’est, le long de l’avenue Maka al-Mukarama, est quant à lui parvenu à repousser progressivement la pression shebab sur cet axe vital qui relie port, aéroport et présidence.

Fin septembre, après une offensive du ramadan difficilement contenue par l’Amisom, marquée par la débandade des troupes gouvernementales, les shebab s’étaient approchés à une centaine de mètres de l’avenue, menaçant ainsi la principale ligne d’approvisionnement de la force africaine.

Les Ougandais opèrent par sauts de puce, en une lente progression, pâté de maison par pâté de maison, consolidant à grand renfort de sacs de sable et positions de combat chaque pouce de terrain conquis.

« C’est un combat urbain très dangereux, sur un terrain extrêmement difficile ou vous êtes vulnérables face à l’ennemi », souligne l’un des commandants du secteur, le lieutenant-colonel Anthony Lukwago Mbuusi.

« Je teste la profondeur de l’eau avec un pied, puis j’avance avec l’autre pied, nous savons toujours où nous allons », explique l’officier.

Pour contrer cette stratégie, les shebab ont encore renforcé leurs positions et aménagé d’ingénieux réseaux de tranchées, boyaux souterrains et postes de combat qui courent par endroits sur plusieurs centaines de mètres de long.

« Ils ne cèdent pas un mètre sans combattre », observe un autre commandant, le lieutenant-colonel John Mugarura. « Et s’ils sont forcés de reculer, ils tentent toujours de reconquérir les positions perdues ».

Le rôle des forces TFG dans ces avancées reste visiblement très minime.

L’Amisom travaille néanmoins au cas par cas avec certaines unités, comme dans le district d’Hodan, avec les hommes du chef de guerre Yusuf Mohamed Ziad « Indahade », avec la milice soufi modérée Alhu Sunna sur l’avenue Maka al-Mukarama, ou le colonel Osman Abdullahi « Agey » à Hosh.

« Nous allons continuer à gagner du terrain tout en essayant de réorganiser le TFG », promet le commandant de l’Amisom, le général Nathan Mugisha.

Ces avancées dans la capitale –traditionnellement l’épicentre du conflit somalien– coïncident avec une vaste offensive des forces pro-TFG depuis fin février dans le centre-sud du pays sous contrôle shebab, dans les régions frontalières de l’Ethiopie et du Kenya.

« Les shebab sont aujourd’hui dispersés, obligés de se défendre sur plusieurs fronts. Ils sont affaiblis mais recrutent à tour de bras », estime le général Mugisha. « Nous sommes à un moment clé »: la communauté internationale doit faire en sorte que « l’Amisom puisse maintenir la pression », en fournissant les moyens nécessaires à sa mission.


___________________________ 1 – AuFait (Maroc)

06/04 Le PM somalien appelle l’ONU à se réinstaller à Mogadiscio

Le Premier ministre somalien, Mohamed Abdulahi Mohamed, a appelé lundi les agences onusiennes à réinstaller leurs bureaux et leurs personnels à Mogadiscio dans les trois mois à venir.

« Nous appelons les agences de l’ONU à venir réinstaller à Mogadiscio leurs bureaux et leurs personnels pour travailler sur la Somalie », a déclaré le chef du gouvernement de transition somalien (TFG), lors d’une conférence de presse.

« Je demande que cette relocalisation se déroule dans les 90 jours », a souligné M. Mohamed, dont le gouvernement ne contrôle qu’une partie de la capitale face au groupe armé Shebab.

L’essentiel des personnels de l’ONU travaillant sur la Somalie sot actuellement basés dans la capitale kenyane à Nairobi, et seuls quelques agents onusiens opèrent à Mogadiscio.