08/07/2011 (B611) XVIIIème anniversaire de l’arrivée des premiers réfugiés djiboutiens en Ethiopie. 09 Juillet 1993 -09 juillet 2011= 18 ans .

18 ans c’est l’âge de l’exil des réfugiés Djibouti sur le sol d’Éthiopie .En juillet 93, les hordes de pseudo-gouvernement Djiboutien, financées par la France et composées de mercenaires qui fuyaient la famine en Éthiopie et en Somalie, ont lancé une grande offensive à l’encontre de la population Afar du nord et du sud-ouest de la république de Djibouti. Le bilan a été terrible : génocides, viols, destructions de cheptel. Les régions nord et sud ont été rasées et anéanties sur tous les plans : économie, santé, enseignement, ….

Pour fuir les atrocités commises sous les ordres de la dictature djiboutienne, des milliers de personnes, hommes, femmes, vieillards, enfants, ont pris la route de l’exil vers l’Éthiopie et vers l’Érythrée (voir leur récit sur www.ardhd.org).

Après 18 ans, seules 20 familles ont obtenu le statut de réfugiés !

Quelques familles ont eu la chance d’être réinstallées en Europe, aux États -unis et en Nouvelle Zélande.

Depuis l’arrivée en France de 4 familles, les réfugiés djiboutiens d’Addis avaient enfin espérer trouver enfin une solution durable à leur calvaire.

Malheureusement d’après nos informations, une nouvelle menace se profile à l’horizon et dans les coulisses de l’ARRA (Agence Éthiopienne charge des Affaires des réfugiés) : celle d’être envoyés dans des camps non djiboutiens mais érythréens ou somaliens.

Récemment, 17 familles ont été convoquées au siège du UN HCR pour le 7 juillet. A la dernière minute la réunion a été reportée à une date ultérieure. Les réfugiés ont appris par la bouche d’un fonctionnaire du UN HCR que son agence allait conduire des discussions avec l’ARRA et que par la suite, ils seraient de nouveau convoqués.

Ces familles sont victimes d’une tension psychologique permanente et inacceptable, que certains endurent depuis 18 années. Il y a quelques années, on le menaçait de les reconduire à Djibouti … Aujourd’hui ils sont toujours menacés, mais d’aller dans des camps où ils seront en danger de mort, parce que ces camps ont été créés pour d’autres nationalités.

Il serait insoutenable de constater qu’une organisation internationale, dépendant de l’ONU, se livre à de tels harcèlements, sur des populations qu’elle devrait au contraire protéger, selon ses statuts et sa charte.

Nous espérons que le UN HCR empêchera cela.

Le président de l’ARDHD, qui a été mandaté par les réfugiés pour les représenter dans le monde, a pris contact avec le UN HCR. On lui a confirmé que la police éthiopienne tolérait leur présence a Addis Abeba et on l’a assuré que les dossiers de réinstallation seraient instruits selon les critères de l’organisation.

Nous exhortons le UN-HCR et l’ARRA d’étudier les dossiers des réfugiés avec la bienveillance et la neutralité que l’on est en droit d’attendre de cette organisation et qu’ils soient soumis à des pays d’accueil afin de leur trouver des solutions pérennes pour qu’ils puissent se reconstruire.

18 ans d’exil précaire !

N’ont-ils pas prouvé leur patience durant ces 18 longues années où ils ont tout subi, en passant par l’humiliation et les emprisonnements arbitraires et la difficile survie dans Addis Abeba. N’ont-ils pas le droit enfin à la reconnaissance internationale ?

En attendant, nous souhaitons un bon anniversaire à tous les réfugiés Djiboutiens, bénéficiaires du statut et à tous ceux qui (sur)vivent dans la région 2 Afar et qui n’ont toujours pas de reconnaissance internationale de leur situation de réfugiés.

Omar Gabasse
Co-représentant des réfugiés Djiboutiens en Europe
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