08/08/2011 (B616) Chronique du Sergent Ariko : des désertions dans l’armée ….
Désertions massives au sein des forces armées stationnées à Doumera.
Le gouvernement djiboutien a été informé de la désertion d’un capitaine avec ses hommes qui se sont enfuis en Érythrée.
Depuis 2010, date à laquelle le régime d’Asmara a évacué ses forces de la frontière djiboutienne, les stratèges djiboutiens avaient demandé à ce lancer un ultime combat pour récupérer le terrain perdu.
Mais il faut comprendre que pour le régime RPP, la conquête de Doumera n’est pas une affaire de litige avec le pouvoir d’Asmara mais une affaire de gros sous, comme ce fut le cas dans cette guerre contre le FRUD. En effet à chaque offensive, les hauts gradés de l’armée, avec en tête le général Fathi se sont enrichis sur le dos des militaires.
Cette fois le contexte est un peu différent.
Ismail Omar et son copain Barkhat Gourad avait imaginé un gros mensonge, pour construire une rébellion qui n’existait même pas en 1991. Pour cela, les deux hommes avaient planifié la répression qui s’est abattu sur les frères et les surs de la cité Arhiba en 1991.
IOG avait affirmé à l’époque, qu’il s’agissant de venger les soldats Issa Mamassan qui étaient tombé dans l’embuscade du PK 9 tendue par des éléments avancer du FRUD. Le sous lieutenant Gamaleh de la compagnie des parachutistes avait été arrêté avec d’autres militaires et conduit à Assa Guella qui servait de base arrière du FRUD.
Le carnage d’Arriba, le 18 décembre 1991 est l’aboutissement de ce complot. Allah sait qui sont le cerveau et les complices. Certains sont encore en vie aujourd’hui, tandis d’autres sont morts dans des conditions d’un autre âge pour avoir planifié cette attaque sauvage qui a fait plus de 75 victimes.
Le candidat malheureux Mohamed Warsama a lui même reconnu les bavures commises par les militaires de la base navale de Djibouti commandés par le capitaine Elmi Abaneh qui étaient postés le long de la rue de Venise afin de tirer comme des lapins, les malheureux qui fuyaient la violente répression.
L’ex-chef de l’Etat Ina Gouled avait tenu un conseil des ministres extraordinaire (conseil des ministres consacré aux graves incidents d’Arhiba 2). Douze députés ont démissionné, dont le célèbre Cheiko et le tortionnaire Ali Silay Abakari, de leur poste au comité central du RPP. Cela n’a pas arrêté pour autant la machine de guerre d’IOG et de Barkhat.
De grosses sommes d’argent ont été distribuées comme HAAL et des soins médicaux ont été réservés à certains.
Après on connait l’histoire ! Ce sont les Gadaboursi qui ont payé un lourd tribu. Depuis 1995, date à laquelle le régime s’est retourné vers les Issa pour exercer une répression sans pitié, qui a touché tout le monde sans distinction de clan.
Allah est juge.
Le premier à payer ses crimes c’est l’ex premier ministre Barkhat Gourad. Allah l’a paralysé juste avant qu’il ne se rende à la Mecque. Allah n’accepte pas les gens qui ont du sang sur les mains dans sa maison de la Mecque.
Maintenant c’est au tour de IOG d’avoir des problèmes comme ceux de son frère Idriss Omar Guelleh.
Le tortionnaire Colonel Ladieh Waiss est mort en France. Son corps s’est décomposer en milles morceaux dans la nuit. Les médecins français de l’hôpital du Val-de-Grâce n’avait jamais vu, de leur vie, un corps qui se décompose aussi rapidement.
Si Allah t’attrape pour tes péchés, toute la médecine du monde sera impuissante pour te guérir.
Le colonel Ladieh Boulaheh était l’un des plus célèbres tortionnaires de la République de Djibouti durant les années 1984 à 1996. A cette date il a été nommé patron de la Section de Recherches et de Documentation de la gendarmerie nationale.
Les locaux de cette unité avaient été construits en 1980 par l’entrepreneur Saïd Barkhat. Mais c’est sa tribu qui a souffert le plus dans cette brigade maudite.
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À Doumera le régime a tergiversé en demandant aux militaires qui ne savaient pas ce qui se tramait dans le bureau du cabinet militaire de la présidence, de lui accorder du temps. IOG ne voulait pas que son armée affronte l’armée érythréenne.
Hier Afeworki était le grand allié de Djibouti dans la lutte contre l’islamisme extrêmiste.
Sur cette photo, on le voit accueilli en héros au Kempisky Palace par IOG et sa garde qui rend les honneurs.
Mais Afeworki sait jouer au plus malin.
N’tant pas aimé à Washington, il sait que les faucons de l’administration US, Susan Rice ambassadrice des États-Unis à l’ONU en tête, veulent sa tête. Susan est l’amie personnelle du premier ministre Meles Zenawi. Comme IOG et Meles sont alliés il aurait suffi à ce dernier d’inventer une agression qui n’a jamais eu. Ici on voit les troupes d’Asmara qui occupent une portion du territoire djiboutien.
Pour bien comprendre cette guerre, qui n’a jamais été une guerre au sens propre du terme militaire, il faut penser qu’il s’agit d’un complot fomenté par les États-Unis, l’Éthiopie, et Djibouti contre Asmara.
Djibouti a prétendu que son territoire avait été annexé le 8 juin 2008, deux jours après la fête des forces armées.
Or en 2006, deux ans avant le déclenchement du conflit, le ministre de la défense Ougoureh Kifleh est allé a Asmara (voir photo ci-joint) pour rencontrer son homologue érythréen.
Il défendait la position de Djibouti en demandant à l’Érythrée d’arrêter les militants du FRUD armé de Kadhamy Youssouf qui s’étaient refugiés de l’autre côté de la frontière pour échapper aux ratissages de l’armée djiboutienne conduite par le colonel Abdi Abdi Dembil.
Si le cas des troupes d’Afeworki posait un problème, comment expliquer qu’IOG soit allé devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour demander la tête de Mohamed Jabhha qui est actuellement détenu à la prison de Gabode ? Mohamed Jabhha est le prisonnier d’IOG. Il a refusé de suivre ceux qui étaient achetés par le régime RPP.
Il n’a pas non plus suivi Ahmed Dini qui s’est fait piéger par l’actuel premier ministre Dileita, ni Ali Guelleh Aboubaker chef de cabinet d’IOG (ancien indicateur du SDS section Afar) ni Ahmed Ibrahim Abdi, actuel président du conseil constitutionnel.
IOG avait même refusé de faire rapatrier ses filles lorsqu’elles sont mortes au Maroc. Il avait du démissionner de son poste de ministre mais avait subi des harcèlements de toutes sortes pour l’empêcher de rallier l’opposition dont Mohamed Djama Elabeh était le président d’honneur.
Les Djiboutiennes et les Djiboutiens doivent se demander pourquoi le régime poursuit cette politique de la chaise vide qu’une grande partie de l’armée refuse.
En fait, le régime cherche uniquement à se faire des sous sur le dos de ses soldats. Depuis 2010, date a laquelle le Qatar a initié une médiation entre les deux pays, Djibouti et Asmara ont validé le communiqué émis par leurs deux ministres des affaires étrangères.
Djibouti et Asmara sont convenues de ne rien faire pour brouiller les cartes. Le Qatar a demandé à Djibouti de cesser d’aider les rebelles érythréens du front islamique qui sont basés au Soudan, tandis que l’Érythrée s’est engagé à ne plus soutenir les rébelles djiboutiens, que ce soient des membres du FRUD ou d’autres.
Asmara avait accepté, mais peu de temps, après le ministre des Affaires étrangères de l’Érythrée est mort dans des conditions mystérieuses.
Les négociations sont retombées dans l’impasse.
Les prisonniers détenus à Asmara n’ont pas été libérés tandis que Djibouti conserve les soldats érythréens en refusant de les libérer. Ils sont incarcérés dans une caserne militaire de Djibouti.
Le Qatar a délégué une vingtaine de ses militaires avec leur armement à Djibouti. La RTD a diffusé les images le soir même. Ils ont été accueillis par les hauts gradés de l’AND. Le Qatar veut jouer les médiateurs sincères dans cette querelle dont les puissances occidentaux ne veulent pas entendre parler.
Paris a refusé d’aider Djibouti et n’a pas envoyé ses avions de chasse pour mater l’armée d’Afeworki.
Washington a prévenu qu’elle n’avait pas prévu d’attaquer les troupes d’Asmara mais elle a donné des matériels militaires aux forces armées djiboutiennes. Djibouti a assimilé le refus de Paris à une trahison.
Depuis lors, Djibouti harcèle Paris pour renégocier les accords de défense qui avaient été signés en 1997 entre Hassan Gouled et Robert Galley, Ministre de la Coopération française. Paris ne semble pas vouloir renégocier ces accords de défense mais Djibouti lui met la pression.
Quand a la coopération avec Washington c’est le beau fixe. Mais cela ne résoud pas l’épineuse question des forces armées djiboutiennes qui sont stationnées à Doumera. Les soldats djiboutiens y sont laissés pour compte. Les commandants des secteurs n’arrivent plus à contenir la grogne. Le général Zakaria Cheik Ibrahim s’est vu reproché par IOG de ne pas parvenir à calmer la troupe.
On se souvient que le général lui avait répondu qu’il ne pouvait pas y avoir deux armées dans un seul pays. Il y a l’armée qui se débat dans la misère la plus totale et celle qui protège le dictateur, celle qui est bien payée par rapport a l’armée nationale et qui a les meilleurs équipements.
La réplique du Général n’a pas été du goût de celle qui dirige le pays d’une main de fer : Kadra Haid.
Kadra n’a jamais oublier l’humiliation qu’elle a subie dans la cour de la Présidence de la république. Ce jour la le général Zakaria lui avait ordonné sèchement de se mêler des affaires de femmes et non de celle de l’armée.
Depuis ce jour et sachant que son geste pouvait lui coûter son poste, le bon général Zakaria s’est recyclé dans le commerce. Une façon de dire que son départ est proche et qu’il est prêt.
A Djibouti le dictateur ne sait plus quoi raconter a l’armée qui a décrypté ses objectifs personnels.
L’affaire de Doumera est devenue une affaire de gros sous.
Mais l’armée est bien décidée à ne pas se laisser faire. Les désertions comme les vols en pleine nuit dans les boutiques de la ville d’Obock par des éléments des forces armées prouvent que le malaise au sein de la grande muette est à son paroxysme.
Le régime a tenté de lancer ses fameuses chasses à la sorcière. Mais il a mis en veille ces pratiques honteuses, craignant que les événements du Burkina Faso ne suscitent des vocations dans les rangs de cette armée condamnée à la misère.
Les soldats qui sont au front ont voulu donner un signal fort au pouvoir RPP : les désertions sont un signe fort !
Selon notre enquête, la colère est encore montée d’un cran, lorsqu’il a été découvert que les sommes allouées aux forces de Doumera avaient été détournées par des gens hauts placés. Les soldats, qui ne touchent que 45 000fdj, ne peuvent plus survivre dans une telle pauvreté. À tel point que depuis quelques semaines ce sont leurs épouses qui sont allées crier devant le palais de la présidence d’Ismail Omar Guelleh.
Les épouses des militaires et des gendarmes, envoyés à Doumera, ont vivement protesté devant le palais de Beit el Wali. La réponse du régime n’a pas tardé. Quatre voitures des compagnies d’interventions de la police sont intervenues.
C’est à ce moment que le bat blesse.
Chacun a reconnu une parente parmi ces épouses et la police n’a pas chargé contrairement a ce qu’a déclaré « La voix de Djibouti ».
C’est que certaines épouses dont leurs maris sont policiers envoyer par le régime à Doumera.
Voyant que les hommes du capitaine Abdillahi Ibrahim Fod (le capitaine Fod est le deuxième en partant de la droite avec ses hommes sur la photo ci-dessus) trainent les pieds, le régime a envoyé la Garde républicaine sous les ordres du Commandant Ibrahim Abdi Farah dit Coca avec mission de nettoyer la place.
S’ensuivirent une bousculade. Tous les femmes arrêtées ont été poussées dans les camions de la garde républicaine et conduites à l’académie de police de Nagad (voir photo ci-contre) .
Le dictateur n’a pas aimé que sa police fraternise avec des femmes qui osaient protester pour le respect de leur droit dans un état qui ne reconnaît ni le droit, ni la justice, ni la Loi.
Les étudiants, ensuite, ont été roulés par le régime. Ils ont protesté devant le palais de la présidence.
Contre eux, ni la garde républicaine ni la police n’ont chargé. Les jeunes ont juste reçu l’ordre de rentrer chez eux avec, en tête, les fausses promesses habituelles du régime d’Ina Omar Guelleh.
Décidément le régime a peur en ce moment. Des réunions non autorisées sont rapportées, par les hommes de la sécurité djiboutienne, au dictateur. Tous craignent un regain de violence dès que le mois du ramadan se terminera. La ville de Djibouti est quadrillée par la police voir les quelques photo obtenues.
Le régime sait que la situation lui échappe. Il se murmure que l’opposition pourrait prendre ses responsabilités, après le mois béni de ramadan et qu’elle va montrer ses crocs a ce régime qui n’a que trop duré.
Pendant que la ville de Djibouti est quadrillée, au nord, à Doumera la colère monte encore.
Sergent Moussa Hassan
dit Ariko