27/09/07 (B414) La Nation : Une manœuvre de diversion

___________________________________________ Note de l’ARDHD
Les récents rebondissements de l’affaire Borrel et les informations sur de nouvelles pistes « finances et trafics » qui ont été publiées, y compris par la LDDH, semble inquiéter Guelleh au plus haut point.

Sinon, nous n’aurions pas la publication de cette réaction dans La Nation !!!

La Justice française est-elle en train de mettre le doigt sur les véritables mobiles du crime ?

_______________________________________ Extrait La Nation

L’affaire Borrel est devenue, sous l’effet assidu des médias français, un cliché négatif à travers lequel on juge notre pays. C’est du moins le sentiment qui s’impose lorsqu’on se souvient, entre autres, de cette Revue Economique qui avait brodé, pour le compte de la République de Djibouti, l’affaire Borrel, dans le cadre de l’établissement d’indices de développement d’une centaine de pays. Revue

Economique publiée au début de l’année 2007 par le quotidien français  » Le Monde « .

Quel intérêt d’évoquer l’affaire Borrel dans l’illustration des dispositions économiques de Djibouti ? Aucun à priori si l’on s’en tient à des objectifs rationnels. Mais il faut sans doute se résoudre à l’importante passion qui prévaut dans bien de milieux français pour comprendre les multiples coups et invectives que notre pays subit en permanence depuis des années.

L’opinion doit savoir que l’affaire Borrel n’est naturellement plus un litige judiciaire dont le but est de déterminer les circonstances du décès de ce magistrat mais qu’elle est progressivement devenue le meilleur moyen de faire plier notre pays et de le faire renoncer à son autodétermination et à ses choix de développement.

En effet, l’acharnement sur Djibouti à travers la fiction qu’est ce dossier Borrel s’explique par le fait que notre pays ait exhibé, depuis une dizaine d’années maintenant, une importante émancipation et indépendance d’esprit en matière de ses intérêts.

C’est suite au constat opéré sur la faillite à laquelle nous avait menés la logique d’un partenariat monolithique que nos dirigeants ont eu l’audace de procéder à une révision et à une redéfinition des stratégies. L’immobilisme économique et le refus de s’ouvrir aux investissements étrangers malgré les potentialités géostratégiques de notre pays ne contribuaient nullement à la promotion de nos intérêts nationaux.

Le profil de ville de garnison dont on s’était contenté depuis trop longtemps avait bel et bien fini par se solder- à travers les multiples crises que notre pays avait tragiquement connues- par des difficultés économiques et par la transhumance de nos concitoyens vers des exils incertains organisés à la hâte.

Mais tout cela appartient aujourd’hui au passé. Notre pays produit des richesses et subvient aux besoins des siens malgré les obstacles et il parvient aussi à susciter le retour de sa diaspora, désormais rassurée et prête à injecter son épargne et son savoir-faire dans la construction de notre développement.

Il est donc déplorable de voir réagir certains milieux hostiles par une campagne permanente de discrédits et de calomnie face à l’élan d’émancipation d’un pays qu’on voyait comme un membre parmi d’autres du fameux pré carré africain de la France. Un pré carré qui, au demeurant, n’a jamais rien promis d’autre que pénurie et misère, sous-développement et crise.

L’affaire Borrel ressemble de plus en plus à une série télévisée riche en rebondissements et coups de théâtre. Ses épisodes les plus émouvants figurent dans le livre écrit par Mme Borrel, précisément dans le passage où elle établit un parallèle entre la réélection du Chef de l’Etat djiboutien et le décès- non point de son époux- mais de son père.

L’affaire Borrel, c’est aussi une manœuvre de diversion dont le jeu consiste à déterminer un jour un présumé  » assassin » pour le disculper le lendemain sans crier gare. C’est le cas de cet ex-chef d’état-major de la gendarmerie nationale décrit auparavant comme un acteur principal du mystère Borrel et qui, au fil des jours, a été oublié.

Il en va de même de ce Tunisien précédemment détenu dans la prison de Gagode et qui, après avoir longtemps été décrit comme un personnage clé de l’affaire Borrel, fut subitement  » détrôné  » de ce rôle. Sans doute que la vérification de ses empreintes génétiques n’aura rien donné. Mais l’humilité intellectuelle n’existant plus depuis longtemps chez nos confrères de la presse et des médias de France, du moins dans le cas précis de l’affaire Borrel, devons-nous dire qu’aucune couverture ne sera faite sur ce sujet.

Ici à Djibouti, aucune culture de vengeance ne prévaut. On est loin de se réjouir du procès en diffamation qu’un citoyen français intente à Mme Borrel. Le seul fait qu’on entend porter à la connaissance de l’opinion d’ici et d’ailleurs, c’est combien notre pays pâtit injustement, et depuis longtemps, de cette affaire.

A l’évidence, l’exercice consistant à illustrer Djibouti, sur les supports médiatiques, comme une contrée inhospitalière dont les hôtes finissent dans un cercueil, s’avère contre-productif eu égard aux efforts que nous déployons, sous l’impulsion de notre Chef d’Etat, pour rentabiliser la prééminence géostratégique de notre pays et promouvoir en toute indépendance notre développement économique et social.