08/10/2011 (B625) Le voyage de la vérité (2 parties) (Lecteur)

Le voyage de la vérité : 1ère partie

Il est revenu en homme abattu !

Certainement mécontent de ce qu’il a fait et de ce qu’il a rencontré. Au cours de ce voyage qui l’a conduit aux USA, il a découvert la vérité ; celle que les Trabelsi de Djibouti et les amis du ventre lui avaient cachée. Il s’est rendu à l’évidence que ses vrais amis n’étaient réellement pas du côté des courtisans (en imaginant que ses propos, naguère, de quitter le pouvoir aient été sincères) mais qu’il a eu tort de n’avoir pas écouté les précieux conseils de son ancien allié ARA qui lui avait recommandé courageusement de partir la tête haute.

On lisait également sur son visage, ces marques qui défigurent les dictateurs quand ils ont perdu ou qu’ils se sont déjugés, parce qu’ils ont perdu leur faculté d’apprécier la situation à sa juste valeur. C’est ce qui les conduit à leur perte comme l’ont découvert bon nombre de ses pairs déchus (Saddam, Kadhafi, Ben Ali, Moubarak…etc..).

Les dictateurs ont la fâcheuse habitude de mépriser et d’étouffer les aspirations populaires. Ils se fient au nombre des engins de mort qu’ils ont fait stocker ; ils comptent plus sur leur puissance de feu que sur leur capacité à faire adhérer.

C’est pourquoi l’on constate chez ces espèces d’hommes, une fausse assurance ou une pseudo apparence de tranquillité qui ne correspond pas à la situation.

On y aperçoit un excès de mensonges qui les transforment en piètres guenilles. On y remarque une tendance facile à la colère qui les réduit à de détestables enfants gâtés.

Ces traits psychologiques leur ôtent la noblesse, qui est l’aptitude à reconnaitre les erreurs et à contenir leur égoïsme qui les aveuglent et qui les conduit à confondre leurs désirs avec ceux du peuple. Et le fossé ne cesse de s’agrandir au fil du temps.

Les organes nationaux de désinformation (Nation, ADI et RTD), qu’IOG a détournés avec l’argent des contribuables Djiboutiens pour les mobiliser intégralement au bénéfice de sa propre promotion, ont peiné à dissimuler sa dernière mésaventure.

Nul n’ignore que ce voyage couteux intervient à un moment où les Djiboutiens redoutent le scénario d’une crise budgétaire avec ses principales conséquences : retards de salaire et cessation de paiement du Trésor public.

L’ambiance n’est pas au beau fixe dans les locaux du ministère des finances.

Toutes les dépenses sont gelées pour parer au pire. Déjà créanciers non payés, les commerçants de la place refusent maintenant d’honorer les commandes de l’État. Aux Finances, on avance un dette importante d’une quinzaine de milliards de FDJ qui ne figure pas dans les livres du Trésor national. Les nouvelles autorités financières du pays imputent cette détérioration financièreà la gestion de l’ancien ministre des finances reconduit à la justice actuellement.

Les dégâts dépassent largement les effets des turpitudes d’un seul homme. Le mal est plus profond qu’on ne le pense. Cette implosion incontrôlée du déficit budgétaire intervient en dépit d’une augmentation importante de la pression fiscale et de l’inflation qui améliorent, à court terme, les recettes de l’État au détriment du pouvoir d’achat et de la compétitivité. C’est donc bien l’augmentation astronomique des dépenses de l’Etat qui créent ce déséquilibre budgétaire en hausse vertigineuse.

Les indicateurs économiques sont dans le rouge, avec pour conséquence de mauvais indicateurs sociaux : peu de création de nouveaux emplois susceptibles de réduire à très courte échéance, l’ampleur du chômage.

Ce tableau préoccupant de la situation n’a pas dissuadé le Président, en sa double qualité de premier magistrat responsable des finances publiques mais aussi de premier dépensier national, de surseoir à des charges extravagantes comme l’acquisition et l’entretien d’un nouvel avion de plus de 17 milliards de FDJ, la construction d’un nouveau palais pour environ 5 milliards de FDJ et ses nombreux déplacements dispendieux et inutiles.

2ème partie

Il a préféré s’offrir la ballade d’un chef d’État qui aurait été récemment réélu, et qui a besoin de se faire reconnaître par les autres dirigeants de ce monde. Mais la ballade s’est vite transformée en enfer, une source de frustrations, dont il aura du ma à se remettre

Dans cette arène où les puissants de ce monde annoncent leurs orientations pour maintenir la paix et la stabilité et où les autres membres acquiescent ou se rebiffent parfois, IOG est passé inaperçu et de plus, son intervention n’avait rien d’édifiant pour l’humanité. Il a évoqué la détresse de la population de la Corne de l’Afrique sans invoquer la mal gouvernance qui en est la cause principale.

Il a omis de révéler au monde que cette misère qui frappe ces populations n’est pas une fatalité mais qu’elle constitue un instrument de gouvernement maléfique dont il aurait du appeler, de tous ses forces et de tout son cœur, à l’abandon.

Il a « oublié’ de réclamer pour cette population l’exercice d’un pouvoir capable d’anticiper le déficit pluviométrique qui ne présente pas de caractère exceptionnel dans cette contrée.

Mais c’est oublier que l’homme n’est pas en phase avec ces idées progressistes qui ont dominé les travaux des Nations Unies.

Le monde a savouré les victoires des peuples arabes sur les dictatures et les puissants dirigeants de ce monde ont salué l’avènement de la démocratie, de la liberté et du respect de droits de l’homme.

Ils ont signifié aux dictatures encore en survie que leurs pays appuyaient désormais les aspirations populaires contre le maintien de la stabilité des pays, doctrine qui a prévalu jusque là et qui a assuré l’immunité des dictateurs.

IOG s’est senti dépassé et en rupture avec les valeurs universelles que ces dirigeants sont venus défendre avec beaucoup de conviction. Il s’est souvenu alors, de l’illégitimité de son mandat présidentiel qui résulte d’un amendement illégal de la constitution dans le but de se maintenir au pouvoir.

Il a songé à sonj refus d’accorder l’exercice de toutes les libertés publiques, garanties en principe par la constitution et les chartes internationales, parce qu’elles sont synonymes de subversion à ses yeux. Il a vite réalisé que les valeureuses nations de ce monde libre ne compatissaient plus avec les dictatures et il a brutalement pris conscience de ce changement qu’il n’avait pas senti monter en 2010.

Désarmé face à des dirigeants d’une communauté internationale décidés à ne plus fréquenter les dictateurs lépreux de ce monde, IOG s’est contenté d’une visite chez un quelconque conseiller diplomatique du département d’État américain.

Fini le temps où il était admis dans la cour des grands avec des entretiens réservés avec le vice-président américain ou avec le président français. Son illégitimité l’a déconsidéré auprès de ses pairs ; il a entrainé avec lui, dans sa disgrâce, l’image d’un pays qui intéresse toutes les grandes nations et l’honneur d’un peuple qui partage ces mêmes valeurs.

Dans ses dernières tentatives pour sortir de l’isolement, il s’est entretenu avec le premier ministre turc pratiquant « une diplomatie attrape–nigauds » et l’Emir du Qatar, présomptueux, qui a pris de l’ascendant sur IOG pour devenir son tuteur.

Un tutorat dont Djibouti pouvait bien se passer dans le conflit qui l’oppose à l’Érythrée. L’émir du Qatar, ami du président Érythréen, a réussi à tromper les direigeants djiboutiens qui, comme des enfants en bas âge, regrettent maintenant d’avoir accepté à tort son arbitrage.

Djibouti avait obtenu du conseil de sécurité une résolution contraignante exigeant de l’Érythrée un retrait immédiat du territoire djiboutien sous peine de sanctions.

L’intervention du Qatar a éloigné cette menace sérieuse, dans les faits, car elle a suspendu les effets de la résolution et ses conséquences qui auraient été désastreuses pour l’Érythrée. Les négociations promises trainent et pendant ce temps Djibouti subit cette situation de ni guerre ni paix qui grève lourdement ses maigres ressources.

Les Nations Unies et l’Union Africaine sur le dos desquelles IOG a conclu cette duperie, n’entendent plus lever le petit doigt en sa faveur ; il n’a plus d’autre choix aujourd’hui que de tenter d’amadouer, comme il le peut, cet Emir qui utilise sans compter ses rentes pétrolières.

_____________________ Illustration par Roger Picon