05/03/2021 (Brève 1752) Qu’un natif du pays ait voulu conserver la nationalité djiboutienne : Guelleh ne le veut plus.

La situation de Mme Kadriga Houmed Ahmed, âgée et très malade est l’exemple qui pourrait confirmer cette nouvelle orientation du business du dictateur.

Veuve de l’ancien député, Dabale Ahmed Kassim, son épouse avait souhaité conserver sa nationalité djiboutienne au moment où son époux avait été naturalisé français.

Patriote et aimant son pays, qui avait pourtant si mal traité sa fille et son gendre, elle avait cependant refusé d’acquérir la nationalité française. Bien mal lui en a pris, car sa décision de l’époque qui est hautement louable, lui coûte cher aujourd’hui.

Elle a besoin d’obtenir le renouvellement de son certificat de résidence en France, ce que les autorités sont prêtes à lui accorder pour une période de 10 ans. Elles lui demandent simplement de produire son passeport, à la limite compte-tenu de son âge, un simple extrait de naissance pourrait être pris en considération et suffire.

Pas compliqué ! Sauf que depuis …. Guelleh s’est lancé dans la production d’apatrides et qu’il lui faut réussir son pari, celui de priver de leur nationalité toutes celles et tous ceux qui ont choisi de vivre dans un autre pays plus accueillant.

L’équipe de l’ARDHD a bien compris le but de cette manoeuvre qui consiste à transformer les émigrés opposants en apatride, afin de se débarrasser du problème de l’opposition en exil.

Quand tous les opposants en exil seront devenus des apatrides, il n’y aura plus d’opposition à l’étranger. Quant à celle de l’intérieur, il les envoie en villégiature à Nagad ou à Gabode.

C’est simple, mais encore fallait-il y penser et surtout oser mettre en application une politique qui bafoue toutes les règles d’un Etat de Droit. Mais à Djibouti cet Etat de Droit n’existe plus depuis bien longtemps et des petites souris nous ont dit qu’Emmanuel Macron aurait pu tenir ce même langage lorsqu’il a reçu Guelleh pour déjeuner à l’Elysée sans aucun faste, juste histoire de lui montrer son mépris.

++ Revenons au cas de Mme Kadriga Houmed Ahmed.
La décision de Ayeid Mousseid Yahya, ambassadeur de Djibouti en France, de refuser le renouvellement de son passeport puis celle du Président du Conseil régional de Tadjourah, le sieur Omar Houssein, préfet de Tadjourah de délivrer un simple extrait de naissance, sont de nature à leur faire décerner conjointement le titre envié d’Hommes de la semaine, promotion qui devrait devenir rapidement une réalité.

Actuellement Mme Kadriga Houmed Ahmed est « sans papier » en France. A ce titre, susceptible d’être arrêtée par la Police. Pour retrouver une certaine légalité il lui faudra passer par la case des demandeurs d’asile, ce qui a 88 ans est pratiquement un obstacle insurmontable.

D’autant plus qu’elle est gravement malade et qu’elle a besoin de soins et de médicaments auxquels elle n’aura plus accès d’ici quelques jours…