04/12/2021 (Brève 1982) LE FRUD DIFFUSE LE COMPTE-RENDU DE SON CONGRES QUI S’EST TENU FIN OCTOBRE 21

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Communiqué de presse

Bruxelles, le 3 Décembre 2021

4ème Congrès du FRUD : congrès de la Renaissance

Du 24 au 26 octobre 2021 s’est tenu le 4ème Congrès du FRUD dans une zone située aux confins du Nord et du Sud de Djibouti. Le congrès s’est déroulé dans de bonnes conditions malgré les menaces que faisaient peser l’armée sur cette zone.

Les délégués venus de toutes les régions du pays, représentant toutes les couches sociales, les combattants ainsi que les membres du FRUD auxquels se sont joints les délégués venus de l’extérieur, ont débattu durant 3 jours de la situation dans le pays et des perspectives de luttes à Djibouti. Ils n’ont pas manqué d’analyser la situation explosive à laquelle font face les populations de la Corne d’Afrique.

++ Analyse de la situation politique
La République de Djibouti, indépendante depuis 1977 n’est pas un État de Droit, encore moins un État national. Les dirigeants du pays ont fait le choix de privilégier les clans au détriment de l’État, ce qui a conduit à la tribalisation de l’armée, de la police, de la sécurité et de l’administration.

Le refus de l’État de droit est inscrit dans l’ADN du système clanique mis en place dès 1977, aboutissant à un pouvoir familial omnipotent.

La population djiboutienne vit depuis 44 ans et demi sous la chape d’une dictature
implacable.

L’alternance par les urnes s’est avérée impossible, les verdicts des urnes étant
systématiquement bafoués par le Président et son équipe dans un simulacre de votes
entachés de fraudes massives..

Les partis politiques n’ont aucune existence légale, ils ne peuvent mener ni des actions politiques, ni fonctionner, ni participer à un débat public.. Aucune presse indépendante n’est tolérée. Dès lors, dans ces conditions, les élections, organisées et contrôlées par le régime, ne servent qu’à conforter la position du pouvoir en place.

Les traités de paix et les accords politiques signés avec le régime ont été foulés aux pieds par ce dernier.

La crise politique que vit notre pays depuis trois décennies, se conjugue à l’heure actuelle avec un bouleversement régional, entrainant un risque majeur pour Djibouti.

++ Étant attendu ce qui précède et : Considérant
– Que la résistance du FRUD, déclenchée dès 1991, reste plus que jamais nécessaire, légitime et juste face à la violence fondatrice du régime ;
– Que le combat du FRUD pour lequel les meilleurs d’entre nous ont sacrifié leur vie
n’a pas atteint ses objectifs et resté inachevé ;
– Que les 2 accords de paix signés en 1994 et en 2001, entre le FRUD et le régime de Djibouti, n’ont pas mis fin à l’injustice, à l’inégalité et à la dictature ;
– Que le régime, au contraire, a accentué la répression et la marginalisation des
populations du Nord et du Sud-Ouest.

++
Prenant acte
– du refus de l’application des accords de paix et de l’ouverture politique ;
– du refus des verdicts des urnes en 1999, 2003 et 2013 ;
– de l’interdiction de fait des partis politiques de l’opposition ;
– de l’effondrement des infrastructures sociales, sanitaires, et économiques ;
– des violations systématiques ininterrompues des droits Humains : massacres, arrestations arbitraires et tortures, viols des femmes par l’Armée.

++
Les congressistes ont décidé :
1) après avoir rendu :
– un vibrant hommage aux martyrs du FRUD qui sont morts au champ d’honneur et
en prison et à toutes les victimes nombreuses de la dictature
– un hommage solennel aux combattants, aux cadres et aux dirigeants qui ont pris la
décision historique du maintien de la structure politico-militaire du FRUD et d’assurer
la continuité de la résistance au prix de multiples sacrifices.
– un hommage à la résilience de la population Djiboutienne.

2) La continuité de la résistance armée et des luttes multiformes

3) le renforcement de la capacité militaire du FRUD

4) l’intensification des activités politiques et diplomatiques du FRUD

5) l’intensification des relations avec les forces sociales, culturelles, associatives (des
femmes et des jeunes)

6) de continuer d’approfondir la charte de transition pour la démocratie –CTD- et de
rassembler les autres sensibilités de l’opposition

7) de nouer des relations avec les forces progressistes de la région

8) de lancer un appel au peuple de Djibouti à ouvrir une nouvelle page, en soutenant la résistance et les luttes multiformes pour imposer un changement radical à Djibouti.

Mohamed Kadamy,
Président du FRUD